Imágenes de páginas
PDF
EPUB

bile à fomenter les divifions & les troubles dans les Etats de fes voifins, fe fervoit dans les fiens même de cet art dan

gereux.

S'il manque quelque chofe à cette Histoire, ce n'eft point certainement la verité des faits. Les Auteurs illuftres d'où ils font tirés, font de trop fûrs garants de tout ce qu'on rapporte pour que le Lecteur, puiffe avoir là-deffus le moindre fcrupule. Qui ne connoît les grands noms de Strada, de Grotius, de Coneftagio, & du Cardinal Bentivoglio!

Strada avoit en main les Archives de la maifon Farneze, où il trouvoit les Lettres originales de Philippe II.

& de fes Miniftres, celles de la Ducheffe de Parme, du Prince Alexandre fon Fils, du Cardinal de Granvelle, & enfin, de tous ceux qui avoient eû part aux affaires de Flandre, durant le Gouvernement des Farnezes. C'eft pourquoi, dans l'hiftoire de la Gouvernante comme dans celle du Prince de Parme, on voit diftinctement la correfpondance de la Cour de Bruxelles avec la Cour d'Ef pagne; au lieu que dans celles du Duc d'Albe, du grand Commandeur, & de Dom Juan, on n'apperçoit gueres de détail fecret; parce qu'aucun Auteur n'a vû les dépêches qu'ils envoyoient en Ef

pagne, ni celles qu'ils en re

cevoient.

pas

Quoi qu'on eût de fi grands modéles devant les yeux, dans ceux qui ont écrit en Latin & en Italien l'Hiftoire de ces Revolutions, on n'a laiffé de confulter les Relations du tems, écrites écrites par ceux qui avoient été témoins des évenemens, & on en a même tiré quelques piéces originales, qui n'ont pas paru indignes d'être inferées dans cette Hiftoire, parce qu'elles fervent fouvent mieux à faire connoître le genie du siécle, que toutes les reflexions des Écrivains pofterieurs.

On nese flatte pas d'avoir imité toutes les beautés que

ceux-ci ont répandu dans leurs Hiftoires, mais on a du. moins tâché de ne point donner dans la partialité qu'on leur a justement reproché. Cette Hiftoire finit à l'an 1584. à peu près au tems où Grotius a conduit fes annales. La Republique de Hollande étoit dès-lors établie, & n'a point changé la forme de fon Gouvernement depuis ce. tems-là. La longue guerre qu'elle eut à foutenir fur les aufpices du Comte Maurice, jusques à ce que l'Espagne la reconnût pour un Etat libre & independant, ne doit point être regardée comme une Revolution.

(1)`

DES

REVOLUTIONS

DES PAYS-BAS.

LIVRE

PREMIER.

"

L

Es dix-fept Provinces des 1559 Païs-Bas, faifoient autrefois autant d'Etats feparés, qui avoient chacun leur Souverain particulier.Les Mâles étant venus à manquer dans quelques-unes des Familles Souveraines, elles s'unirent par des Mariages: & ces divers Etats ne firent enfin qu'une feule Souveraineté qui échut à la Maison de Bourgogne. Marie,derniere Princefle & He ritiere de cette Maison, laiffa ces Provinces à Philippe I. Roi d'EfA

Tom. 1.

1

« AnteriorContinuar »