COLIN. Attends, je vas l'aller fermer. JUSTIN E. Garde-t'en bien : mon pere feroit beau bruit, s'il s'en appercevoit! COLIN. N'eft-il pas dans la cave? JUSTINE. Oui, & ma mere auffi. COLIN. Bon, tant mieux : ne fongeons donc qu'au bonheur d'être enfemble, &.. mais qu'as-tu donc ? Tu es toute trifte. JUSTINE. Oui, ton pere m'inquiette : nous nous verrons une autrefois, mon cher ami. Tiens, vas-t'en. COLIN. Quoi! dejà ! tu me défefperes. DUO. Quand je m'éloigne de toi, JUSTIN E. Mon cœur doit te raffurer Ne fonge qu'à réparer Ce que tu fouffres fans ceffe. 'Adieu donc, ma chere Juftine, puifque tu le veux abfolument. JUSTINE. Oui, mon cher ami, je t'en prie. Mon pere fortira tantôt : fi ma mere peut fortir auffi... je te dirai bien des chofes. Adieu, Colin, Adieu. ( M. Bernique arrive à tâtons,& renverse la table avec la lampe & une terrine qui fe brife. Il tombe en même tems.) M. BERNIQUE. Left fûrement ici, le coquin! Ah! Ciel ! je fuis Leftropié! Qu'entends-je ? JUSTINE. C'est mon pere, COLIN. fauvons-nous! M. BERNIQUE, fe relevant. Ouf. J'entends fa voix. Si je l'attrappe... (Colin remonte vivement l'escalier ; Me. Michaut fort de la cave, les manches retrouffées & plein de pâte. Juftine fe fauve dans fa chambre, dont elle tire la porte.) SCENE IV. M. BERNIQUE, Me. MICHAUT, JULIENNE, qui furvient avec de la TRIO. chandelle. MICHAUT. Qui vient faire tout ce bruit-là? Si je l'attrape, il verra. (Ils fe rencontrent, & fe faififfent par le bras.) M. BERNIQUE Qui diantre vous auroit reconnu, Monfieur Bernique ? M. BERNIQUE. C'eft que vous faurez, Maître Michaut... JULIENNE. Pardi, je vous confeille de venir comme ça, comme un voleur dans une maifon à une heure indue Voilà de jolies façons pour un Greffier! M. BERNIQUE. Oh! il me le payera fur ma parole. Il s'est enfui: il a bien fait. Mc. MICHAUT. Qui ça ? |