M'ont vanté leur efprit, leurs ames élevées. D'autre part, j'apprenois que mon fils, peu touché, A la plus jeune étoit foiblement attaché... Foiblement?... foiblement?... Oh! j'ai vû le contraire! SOSIE. Quoi! vû?... quelque hazard a donc fait éclater.... SIMON l'interrompant. Attends! je vais te conter. D'un amour foible ou non, cherchant à le diftraire, Un beau matin, je vais trouver Chrémès, Lui demande fa fille;... Oh ! je vous la promets,. Me répond-il, d'une façon civile; Et nous arrêtons tout pour l'himen de Pamphile. SOSIE. Eh! qui pût retarder? ... SIMON l'interrompant. Un fâcheux incident: Quand je ne m'occupois qu'à preffer l'himénée, Qui devoit enchaîner cet Amant imprudent, Chryfis meurt. - Cette femme étoit la fœur aînée De Glycérie. A cette mort, Je vois mon fils tomber d'abord, Des larmes tomboient de fes yeux; Et, comme j'ignorois l'excès de fa tendreffe Pour Chryfis, qu'il ne connoît guère, d'un ton dur. Il en mourroit.- Je me flattois. SOSIE vivement. Non. Votre fils vous aime, eft tendre, a des entrailles... SIMON troublé, & l'interrompant. SOSIE. A la mort de Chryfis. SIMON. Oui! comme j'affiftois Sans mot dire à fes funérailles; Me mêlant dans la foule, & me cachant exprès, Pour obferver mon fils de près; Nous marchons, nous fuivons ces funèbres apprêts... Plufieurs femmes pleuroient; mais, fur-tout une blonde me parut.... SOSIE l'interrompant. Belle ? SIMON d'un air chagrin. Hélas! la plus belle du monde! Un air noble, & plein de candeur! Ses yeux, où regnoit la pudeur, Portoient l'impreffion d'une douleur profonde; Mais, bien loin d'altérer les traits, Cette douleur touchante, augmentoit ses attraits. L'on arrive au bucher. Là fuivant la coutume, On y place le corps, & la flâme s'allume; Quand cette Belle, en pleurs, en ces triftes mo mens Pouffant de longs gémissemens, S'élance vers ce corps, que la flâme dévore, C'étoit, fans doute Glycérie? SIMON. Oui, c'étoit elle; &, que fuivoit mon fils, Et qui confondant leurs efprits Par fon audace;... &, fubjuguant leurs amès. En marquant, pour la mort, un aveugle mépris, Arrache fa Maîtreffe à la fureur des flâmes; En lui difant: fi vous mourez, hélas! Mourons enfemble! Elle tombe en fes bras; On l'emporte ;-&, je vis, pour cette infortunée, A quel excès montoit fa tendreffe effrénée. SOSIE. Pour le tirer de ce pas délicat, Et lui faire oublier une ardeur auffi folle, SIMON P'interrompant. Cette affaire d'éclat Lui fait reprendre fa parole; Toute excufe à les yeux, paroît vaine & frivole ; Et pour fon gendre, il ne veut plus mon fils. Alors, voici ce que je fis: ... SOSIE l'interrompant. Je le devine: vous parlâtes Le confondîtes; vous tonnâtes... SIMON l'interrompant. Non. - Je mis à cela plus de dextérité : Blâmez-vous votre fils d'un trait d'humanité? Votre fang-froid.... SIMON P'interrompant. Ceffe de t'étonner! Pas à pas je veux l'amener, Lui-même, à me donner preuve de fa folie; Faire éclater tous mes transports; Et, je l'accablerai du poids de ma colére. Je cours exécuter vos ordres promptement. SIMON l'arrêtant. J'oubliois... écoute, un moment : De cet himen. - Déja, moi, par de faux avis, SOSIE. 'Allez ! laiffez moi faire ! Je ne fuis pas né fin; non... mais Pars donc ! de mon côté, je vais trouver Chrémès; Et je me flatte encor de renouer l'affaire. Sofie fort. SCENE II. SIMON, DAVE. SIMON à part, en appercevant Dave MAIS Ars voici Dave! il faut tenter De gagner ce máraut, ou de l'épouvanter. DAVE à part, & à l'autre aîle du Théâtre. Je n'aime point ce bruit, quicourt toute la Ville, Du mariage de Pamphile Avec la fille de Chrémès; L'on en parle plus que jamais; Notre jeune Patron ne peut être tranquile.- |