S'il réuffit, l'argent fuivra de près. SOSIE. Ah! je vois Chrémès, qui s'avance; L'on aura réuffi. SIMON. Va; rentre; & fais fi bien, Que Dave, avant le coup, ne fe doute de rien. SCENE III. CHRÉMES, SIMON courant embraffer Chrémès. QU'AVEC plaifir, je vous embrasse, Mon tendre ami!... venez, entrons Et que mon fils. CHRÉMES l'interrompant. : Non demeurons ! Et fans fortir de cette place, En quatre mots ; . . . SIMON l'interrompant. Il m'annonce. affreux!... M'allez-vous rendre malheureux ? CHRÉMES vivement. Eh! faut-il que je le devienne, Que ma fille le foit, pour contenter vos vœux? (Mon ami,ces refus me font bien douloureux! -) P Mais, comment voulez-vous que ma fille foutienne, D'un Epoux dérangé, les dédains outrageux; Et tous les maux, qu'entraîne un himen orageux. SIMON l'interrompant très-vivement. Non, Chrémès, cette crainte vaine, Ne peut... CHRÉMES l'interrompant. Eh! voyez donc, où tout cela nous mene! Sondez l'abîme, où cet himen l'entraîne ! Et dans fon cœur jaloux, de foupçons combattu, Peignez-vous d'abord la vengeance, Mêlant, au fier dépit, fon fouffle empoisonneur ; Et bientôt fur fes pas, conduifant la licence, Voyez ces nœuds cruels, lui coûter fon bonheur, La perte de fon innocence; Et couvrir fa famille, & nous de déshonneur. SIMON. Pourquoi m'accufez-vous?... CHRÉMES l'interrompant. Moi! que je vous accuse? Non! fi je faifois fon malheur Je ne chercherois point à ma faute d'excuse; Je me dirois, dans ma douleur, Si ma fille devient un objet méprifable, J'étois inftruit des criminelles flâmes De mon gendre futur... (nous les connoiffions tous;) Eh!...pouvois-je ignorer que la vertu des fem mes Dépend de la conduite, & des mœurs d'un Epoux! SIMON vivement & impatiemment. Mon ami, voulez-vous m'entendre? Je vous difois: pourquoi m'accufez-vous à tort? Comme vous, je fuis pere; & fuis un pere tendre:; Comme à vous, leur malheur me cauferoit la Si c'étoit l'amour le plus fort Je craindrois, comme vous, tous ces maux menaçans ; Mais c'eft pure galanterie, L'ivreffe d'un moment, une erreur de fes fens. Pour être à leur égard, encor plus indulgens, CHRÉMES reprenant vivement. SIMON l'interrompant avec feu. CHRÉMES. Bon! bon! je connois les amans! Leurs tendres raccommodemens Augmentent leur amour, après leur brouillerie. SIMON. Non! pour jamais, leurs liens font rompus; Plus loin que mon fils même, ofe porter l'audace; CHRÉMES avec un rire ironique. Ce font des faits! Ah! fort bien! SIMON. CHRÉMES vivement. Eh bon! fçait-on ce qui fe paffe? Des oui-dire! D'ailleurs! - Permettez-moi de grace, De douter de ces faits; ou, de n'en croiré rien ! SIMON. Pour vous les prouver, moi, j'imagine un moyen ; Dave, le confident unique de Pamphile; Va jafer; & vous l'entendrez Vous-même, alors, vous jugerez, Si ces faits-là font vrais, ou font faux. Vous verrez ! Volontiers! CHRÉMES. SIMON. Dave, hola!-cachez-vous! c'eft lui-même! SCENE IV. SIMON, DAVE, CHRÉMES caché. SIMON conduisant Dave du côté de Chrémès. EH bien, Dave, dis-moi : que fait-on là de dans? DAVE d'un air de gaieté. Ce qu'on y fait?... Pamphile y fait des vœux ardens ; Eft d'une impatience extrême De voir fa prétendue. — Oh! moi, je crois qu'il l'aime, Qu'il a déja pris feu... SIMON l'interrompant. J'en fuis un peu furpris Car, Dave, enfin qu'il te fouvienne Doit encor... DAVE très-vivement. A préfent !..-C'eft le plus froid mépris!.4 Il ne l'honore pas feulement de fa haine ; Ileft charmé qu'un autre en foit épris, Et qu'il fe foit chargé de la honteufe chaîne ! |