musoient à éplucher cet ouvrage, & à y trouver des erreurs, Wallis plus clair-voyant & plus laborieux, s'occupoit folidement à le defricher, & à en composer fon Arithmetique, qui est un excellent Livre, & un des meilleurs que nous ayons fur cette matiere: l'Auteur ayant bien plus vifé à y mettre toutes ces fublimités géometriques à la portée de tout le monde par un ftile Arithmetique, & un peu afoibli par une induction tirée de la méthode des indivisibles de Cavallieri, qu'à fe rendre admirable par trop de force géometrique d'exhauftion ancienne, ou par une Algebre & une Analyse moderne. Un Ouvrage dont on ne penfoit point à parler ici, & dont quelques perfonnes veulent qu'on faffe mention, c'est celui de la Mathematique Univerfelle, abregée à l'usage & à la portée de, ¿c. l'Ouvrage est affez connu. Mais peut-être fera-t-il bon d'avertir ceux,qui feront bien-aises d'épargner la multitude des Livres, la longueur du chemin, & la difficulté du travail; que cet Ouvrage renferme tout ce qui eft neceffaire pour lire Gregoire, Archimede, Apollonius & Euclide, dont il contient un précis affez étendu : qu'il a même été fait dans l'esprit d'introduire dans la lecture de ces Auteurs anciens, en fuppléant à celle de la plupart des modernes, qui n'ont gueres fait de corps complet de géometrie, & qui font du refte extrêmement embarraffés de calcul, de conftructions, de problêmes, de chofes en un mot non démontrées, non démonstratives, & fort peu méthodiques. Quoiqu'il en foit, quand on a une fois lû Wallis, de l'Hôpital, Stone, & fi l'on veut Rabuel, ou mieux encore, la Mathematique Universelle, on ne trouve prefque plus rien de nouveau, ni par conféquent de difficile dans tout l'Ouvrage de Gregoire de S. Vincent, ni même d'Apollonius & d'Archimede; & on peut en les lifant d'un efprit libre & fatisfait,s'attacher déformais uniquement à en prendre comme on a dit, le corps, l'efprit, le fyftême, le fil de l'invention, & fe mettre tout-à-fait à leur place, pour porter plus loin l'Ouvrage de la Quadrature, ou en géneral l'édifice de la Géometrie, felon la devise du Géometre Flamand, Plus ultrà. JA APPROBATION. 'Ai lû par l'ordre de Monfeigneur le Garde des Sceaux, un manufcrit intitulé: Suite de l'Analy fe des Infiniment Petits, de M. le Marquis de l'Hôpital. Comme nous n'avons en François que très-peu d'Ouvrages fur le Calcul Integral, & qu'on trouvera dans celui-ci les premiers Elemens de ce calcul, expliqués avec beaucoup de clarté : j'ai crû que l'impreffion en feroit très-utile. Fait à Paris, ce 24 Mars 1733. OUIS par la grace de Dieu, Roi de France & de Navarre: à pour nos amez & feaux Confeillers, les Gens tenans nos Cours de Parlement, Maîtres des Requêtes ordinaires de notre Hôtel, GrandConfeil, Prevôt de Paris, Baillis, Sénéchaux, leurs Lieutenans Civils, & autres nos Jufticiers qu'il appartiendra; Salut. Notre bien amé PIERRE-FRANÇOIS GIFFART, Libraire à Paris, Nous ayant fait remontrer qu'il lui auroit été mis en main une fuite de l'Analyse des Infiniment petits de M. le Marquis de l'Hôpital Ouvrage Supplée par le fieur Stone, traduit de l'Anglois, qu'il fouhaiteroit faire imprimer & donner au Public, s'il Nous plaifoit lui accorder nos Lettres de Privilege, fur cè neceffaires; offrant cet effet de le faire imprimer en bon papier & en beaux caracteres, fuivant la feuille imprimée & attachée pour modele fous le contrefcel des Préfentes. A CES CAUSES, voulant traiter favorablement ledit Expofant: Nous lui avons permis & permettons par ces Préfentes de faire imprimer ledit Livre ci-deffus fpecifié, conjointement ou féparément, & autant de fois que bon lui femblera, fur papier & caracteres conformes à ladite feuille imprimée & attachée fous notredit contrefcel, & de le vendre, faire vendre & débiter par tout notre Royaume pendant le temps de fix années confécutives, à compter du jour de la date defdites Préfentes; Faifons défenses à toutes perfonnes de quelque qualité & condition qu'elles foient, d'en introduire d'impreffion étrangere dans aucun lieu de notre obéiffance : comme auffi à tous Libraires, Imprimeurs & autres, d'imprimer, faire imprimer, vendre, faire vendre, débiter ni contrefaire ledit Livre cideffus expofé en tout ni en partie, ni d'en faire aucuns Extraits fous quelque prétexte que ce foit d'augmentation, correction, change ment de titre ou autrement, fans la permiffion expreffe & par écrit dudit Expofant, ou de ceux qui auront droit de lui, à peine de confifcation des exemplaires contrefaits, de quinze cens livres d'amende contre chacun des contrevenans, dont un tiers à Nous, un tiers à l'Hôtel-Dieu de Paris, l'autre tiers audit Expofant, & de tous dépens, dommages & interêts; à la charge que ces Préfentes feront enregistrées tout au long fur le Regiftre de la Communauté des Imprimeurs & Libraires de Paris, & ce dans trois mois de la date d'icelles, que l'impreffion de ce Livre fera faite dans notre Royaume & non ailleurs, & que l'Impetrant fe conformera en tout aux Réglemens de la Librairie, & notamment à celui du dix Avril 1725 ; & qu'avant que de l'expofer en vente, le Manufcrit ou imprimé qui aura fervi de copie à l'impreffion dudit Livre, fera remis dans le même état où l'Approbation y aura été donnée, ès mains de notre très-cher & féal Chevalier Garde des Sceaux de France, le Sieur Chauvelin ; & qu'il en fera enfuite remis deux Exemplaires dans notre Bibliotheque publique, un dans celle de notre Château du Louvre, & un dans celle de notredit très-cher & féal Chevalier Garde des Sceaux de France, le Sieur Chauvelin, le tout à peine de nullité des Préfentes; du contenu defquelles vous mandons & enjoignons de faire jouir l'Expofant ou fes ayans-caufe, pleinement & paifiblement, fans fouffrir qu'il leur foit fait aucun trouble ou empêchement: Voulons que la copie defdites Préfentes qui fera imprimé e tout au long au commencement ou à la fin dudit Livre, foit tenue pour dûement fignifiée, & qu'aux Copies collationnées par l'un de nos amez & feaux Confeillers & Secretaires : foi foit ajoûtée comme à l'Original. Commandons au premier notre Huiffier ou Sergent de faire pour l'éxecution d'icelles tous Actes requis & néceffaires, fans demander autre permiffion, & nonobftant clameur de Haro, Charte Normande & Lettres à contraires. Car tel eft notre plaifir. Donné à Paris le deuxième jour de Mai l'an de grace mil fept cens trentetrois, & de notre Regne le dix-huitiéme. Par le Roi, en fon Confeil. SAINSON. Regiftré fur le Regiftre VIII. de la Chambre Royale des Libraires & Imprimeurs de Paris, N°. 540. fol. 336 conformément aux anciens Reglemens confirmez par celui du 28 Février 1723. A Paris le 20 Mai 1733. G. MARTIN, Syndic. |