envoyoit, & qui lui avoit été pris. B. GUA gna pendant plusieurs années la Mo- On fçait aussi qu'il fut obligé de Baptiste Guarini se maria enfuite & épousa Thaddée fille de Nicolas Bendedei, & d'Alexandra Roffetti d'une bonne noblesse de Ferrare. Il est affez difficile de marquer au juste par ordre tous les differens emplois dont il a été chargé, tant å cause de leur diversité, qu'à cause du peu de foin que l'on a eu d'en conserver la mémoire. Il fut d'abord envoyé par Alphonfe II. Duc de Ferrare en Ambassade à Venise, & enfuite en Piemont où Ademeura cinq ans. Pendant le fe RINI, B. GUA-jour qu'il fit à Turin, il profita de l'occasion des Noces de Charles Duc de Savoye avec la Princesse Catherine fœur de Philippe III. Roi d'Espagne, pour presenter à ce Prince fon Paftor fido, qui fut representé alors pour la premiere fois en prefence de Guarini avec beaucoup de magnifi cence. Il alla enfuite à Romé en 15717 complimenter de la part du Duc de Ferrare le Pape Gregoire XIII. fur fon élevation au Pontificat. Quelques uns ont prétendu, mais fans aucun fondement, que ce Pontife se fervit de lui en plusieurs affaires im portantes. Il fit à Ferrare un discours à la loüange de l'Empereur Maximilien, & de Louis Cardinal d'Este, dans les funerailles qu'on leur fit en cette ville. Il passa après cela en Allemagne, 'd'où après avoir vû l'Empereur, il alla en Pologne complimenter de la part de fon Prince Henri de Valois fur fon élection. De retour en Italie, il fut fait Secretaire d'Etat, & Confeiller du Duc 20 de Ferrare, & il s'acquita de tous ces B. GUAS Charles IX. Roi de France étant Guarini fut attaqué d'une maladie dangereuse pendant ce voyage, & eut plusieurs défagrémens à effuyer à Warfovie, comme il témoigne dans une lettre du 25 Novembre 1575. à sa femme, où il se plaint de la malice de ses envieux. En effet il y avoit à la Cour du Duc de Ferrare, plusieurs personnes, qui jaloux de fes talens & de fon habileté, s'en fervoient pour lui faire tort, en le faifant éloigner de la Cour, & en lui faifant confier les négociations les P. iiij RINI. B. GUA- plus épineuses, dans l'esperance que leur mauvaise réussite pourroit à la fin le perdre dans l'esprit de fon Souverain. La crainte qu'il en avoit lui rendoit ses voyages continuels défagréables; outre qu'ils le ruinoient, quoiqu'il fût assez ménager pour luimême. Il y a apparence qu'il s'eft voulu depeindre dans la 1a Scéne du se Acte du Pastor Fido, sous la perfonne de Carino, dont le nom revient affez au fien, & lui-même nous le donne à présumer dans une de ses lettres. Enfin degoûté entierement de la Cour, après y avoir demeuré seize ans, il demanda en 1582. fon congé au Duc de Ferrare, sous prétexte de ses procès, sans lesquels il n'a jamais été; mais sa véritable raison, comme il le dit dans une de ses Lettres, est qu'on n'en usoit pas à son égard, comme ses services sembloient le mériter. Depuis fa retraite, il paffa l'hyver à Padone, & l'été dans sa maison de Campagne, appellée la Guarina qui étoit dans la Polesine de Rovigo, & dont le Duc Borso avoit fait pre 2 sent à Baptiste Guarini son bisayeul, B. GUA- Aufpice Deo Opt. Max. Sub juftiffi Mais sa retraite ne fut pas longue, car trois ans après, Alphonse Duc de Ferrare le rappella à sa Cour, & l'attacha de nouveau à son service, en lui rendant la Charge de Secretaire d'Etat. Il fut depuis cmployé en diverses négotiations en Ombrie, à Milan, & ailleurs. Ces voyages lui déplurent bientôt, comme ils avoient fait autrefois, & à ces degoûts se joignirent quelques chagrins domestiques. Alexandre Guarini, fon fils aîné, qui avoit épousé une riche héritiere, nommée Virginie Palmiroli, Niece du Cardinal Canani, fatigué de la dépendance où il vivoit à l'égard de |