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la Mere, fe développeront fuivant certaines

loix.

CES Germes doivent repréfenter en petit un Animal entier, puifqu'ils font préparés pour la multiplication naturelle de l'Infecte. Mais, en eft-il de même des Germes deftinés à réparer la perte de l'une ou de l'autre des extrémités? Ces Germes contiennent-ils auffi les élémens, de toutes les parties propres à l'Infecte? Sontils l'Infecte lui-même très-en petit? N'y a-t-il que la partie antérieure qui se développe dans le Germe deftiné à réparer la perte de la tête, &c.? J'ai paru l'admettre dans le Chap. IV, du Tome I, Articles L, LI & LII, & j'ai indiqué quelques caufes qui peuvent empêcher l'accroiffement de la partie du Germe qui ne doit point fe développer. Aujourd'hui que j'y réfléchis davantage, je ne vois aucun inconvénient à fuppofer dans ces fortes de Vers, des Germes de parties antérieures, & des Germes de parties poftérieures. Cette hypothese me paroît fujette à moins de difficultés que celle de l'oblittération d'une partie du Germe. Si l'on admet des Germes particuliers pour la production des dents, pourquoi refuferoit-on d'en admettre pour la production de parties beaucoup plus compofées, & dont la formation

repugne encore davantage aux explications méchaniques?

UNE obfervation prife des Végétaux paroît confirmer cette diverfité des Germes dans le même Individu. La graine qui opére la multiplication la plus naturelle du Végétal, renferme une Plante en entier. Une diffection groffiere fuffit pour mettre en évidence les principales. parties de cette petite Plante, je veux dire la plumule & la radicule. On fait que le développement de la premiere produit la tige & fes branches, & que le développement de la feconde produit la maîtreffe racine & fes ramifications. Le Germe contenu originairement dans la graine, eft donc une Plante entiere en raccourci. Un bouton à bois ne renferme au contraire que la plumule; j'en ai dit ailleurs la raifon. Les racines qui partent des bourlets, tirent leur origine de mamelons, & ces mamelons femblent faire à leur égard l'office de boutons. Un femblable bouton ne contient non plus que la radicule. Il est donc dans le Végétal des Germes de plumules, & des Germes de radicules, comme il en eft qui contiennent à la fois & la plumule & la radicule.

DANS les Vers qu'on multiplie de bouture,

les Germes qui ne contiennent que des parties antérieures ou poftérieures, peuvent être comparés aux Germes végétaux qui ne contiennent que des plumules ou des radicules. Les Germes destinés à opérer la multiplication naturelle de l'Infecte, peuvent être comparés de même aux Germes contenus dans les graines.

On peut être curieux de favoir ce que M. de REAUMUR penfoit fur la question dont il s'agit on le verra dans l'extrait fuivant d'une Lettre qu'il m'écrivit le 21 Décembre 1742. La fuite de vos obfervations fur les boutures des Vers aquatiques, contient un grand nombre de faits extrêmement curieux, ce ne fera qu'après qu'il y en aura beaucoup de raffemblés, de tels que ceux que vous avez rapportés dans votre Lettre, que nous pourrons raisonner fur une reproduction fi étrange. Ces obfervations queues qui font nées où des têtes devoient naître, font extrêmement fingulieres, & je ne défefpere pas qu'il ne vous arrive de les refaire plus d'une fois. Le fait étant bien conftaté, l'embarras ne fera pas de trouver le Germe de la partie poftérieure qui a été produite, car il faut qu'il y ait par-tout dans ces Animaux des Germes de parties antérieures & de parties poftérieures qui Je touchent, & les unes ne font déterminées à

de

Je développer préférablement aux autres, que lorfque le bout où elles se trouvent eft le plus favorable à leur développement; restera à savoir ce qui peut en quelques circonftances faciliter le développement d'une partie poftérieure Sur un bout antérieur, j'appelle ainsi, le plus proche de la tête.

CCLVI. Indifférence de la question au but de l'Auteur: raifons de la laiffer indécife.

QUOIQU'IL en foit de la fimilarité ou de la diffimilarité organique des Germes dans le même Individu, je dirai que cette question eft trèsindifférente à mon but, & nous ne fommes pas à portée de la décider. Si la ftructure intime des parties les plus groffieres nous échappe, comment pourrions - nous atteindre à la connoiffance de parties d'une fineffe & d'une petiteffe extrêmes? La Matiere a été prodigieufement divifée, & les Germes font en quelque forte les dernieres divifions de la Matiere organifée. Je n'ai ici d'autre objet que de chercher à établir que, ce que nous nommons production ou reproduction dans nos efpeces de Zoophytes, n'eft que le développement de petits Touts organiques qui préexiftoient dans le grand Tout dont ils réparent les pertes. Ainfi,

foit que cette réparation dépende de Germes qui ne contiennent précisément que ce qu'il s'agit de réparer, foit qu'elle dépende de Germes qui contiennent un Animal entier & dont il ne fe développe qu'une partie, précisément femblable à celle qui a été enlevée, tout revient au même dans l'une & l'autre fuppofition ce n'eft jamais une génération proprement dite; c'est toujours la fimple évolution de ce qui étoit déja engendré. Tant de faits trèscertains que j'ai raffemblés dans cet Ouvrage, concourent fi évidemment à établir ce grand principe, qu'il n'y a que la plus forte prédi lection pour de nouvelles idées, qui puiffe engager à le combattre. Je rappellerai encore ici ce que j'ai dit dans le Chapitre X, du Tome I, fur la préexistence du Papillon dans la Chenille. Un Ver qui fe nourrit de l'intérieur de celle-ci, fait n'attaquer que les parties propres au Papillon la Chenille continue à s'acquitter de toutes fes manoeuvres; elle vit & fait vivre fon ennemi, mais elle ne donne point de Papillon.

CCLVII. Réflexions fur la préexiflence des parties ou des touts qui paroiffent reproduits on engendrés.

TOUT nous indique que la Nature a préparé

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