HAU HAU les Enforcelés, le Prix des talens, le Petit-Maître en Province, la Sybille, l'Efprit du Jour, le Bal inpromptu, les Nouveaux Calotins, Georget & Georgette.

HAUTEMER, (le fieur Farin de ) né à Rouen ci-devant Acteur de l'Opéra-Comique, a donné le Docteur d'Amour, Arlequin gourré, les Filets de Vulcain, les Boulevards, l'In-promptu des Halles, la Maifon à deux portes, le Troc.

HAUTEROCHE, (Noël le Breton, fieur de ) Acteur & Poète dramatique, eft mort à Paris en 1707, âgé de quatre-vingt-dix ans. Il fe diftingua dans les rôles Comiques, & a laiffé les Pieces fuivantes : l'Amant qui ne flatte point, le Souper malapprêté, le Deuil, les Apparences trompeufes, Crifpin Muficien, Crifpin Médecin, les Nobles de Province, le Cocher fuppofe; la Dame invifible, ou l'EfpritFollet; le Feint Polonois, les Bourgeoifes de qualité, les Nouvelliftes, la Baffette.

La plupart de ces Pieces ont eu du fuccès dans le tems; plufieurs même font reftées au Théâtre. On y remarque un grand fond de plaifanterie, & une connoiffance réfléchie des regles dramatiques. Le grand comique des unes, l'heureufe ordonnance des autres, eft ce qui caractérise principalement le génie d'Hauteroche; car il ne faut chercher dans cet Auteur, ni détails de mœurs, ni aucun des caracteres propres à les corriger. Un plan fagement conftruit, foutenu par une marche réguliere, une intrigue bien conduite, agréablement dialoguée, des fcènes coupées avec art, variées par divers incidens, un dénouement heureux pour l'ordinaire, une verfification aifée, une profe naturelle, des expreffions convenables au caractère des perfonnages, des fentimens proportionnés à leur condition : voilà ce que préfentent fes meilleurs ouvrages. Il excelle fur-tout dans fes rôles de Valet; il fe plaît à multiplier leurs embarras, à les jetter dans des

HAY HEN labyrinthes, d'où ils femblent ne devoir jamais fortir, pour les en tirer adroitement, lorfque tout paroît défefpéré. La furprise alors eft auffi agréable, que le nœud de l'intrigue avoit caufé d'inquiétude. Si l'Auteur attaque des ridicules, ce qui eft rare dans des Pieces purement d'intrigue, c'eft principalement fur les mœurs bourgeoifes, & fur les perfonnes mariées, que tombe fa critique; auffi fon Comique n'a-t-il rien de noble, ni d'élevé. C'eft un genre mitoyen, qui dégénere quelquefois en pure farce, comme dans Crifpin Médecin. C'eft pourtant, avec l'Efprit-Follet & le Deuil, celle de toutes les Pieces d'Hauteroche, qu'on revoit le plus fouvent au Théâtre.

HAYS, (Jean) naquit au Pont-de-l'Arche, & fut Confeiller & Ávocat du Roi au Siège Préfidial de Rouen. Il donna, en 1597, une Tragédie de Cammate, & enfuite la Bergerie d'Amarille.

HEINS, (Pierre) Auteur en 1596, du Miroirdes Veuves, Tragédie facrée d'Holopherne & de Judith, & Jokabed, Miroir des vraies meres, Tragi-Comédie de l'enfance de Moyfe.

HENAULT, (Charles-Jean-François) de l'Académie Françoife, Préfident-Honoraire, Surintendant de la Maifon de Madame la Dauphine, naquit à Paris en 1685. L'ouvrage qui a le plus contribué à fa réputation, eft fon Abrégé chronologique de l'Hiftoire de France. Nous nous fouvenons d'avoir entendu attribuer au Préfident Henault, une Tragédie de Fuzelier, intitulée Cornélie ; & une autre, /qui n'eft pas fans mérite, intitulée Marius, dont le véritable Auteur étoit Mr. de Caux, de qui nous avons auffi une Tragédie de Lifimachus. Toute la bonne volonté d'un Protecteur n'empêche pas que de pareils bruits ne s'accréditent : ce qui laiffe encore dans l'indécifion, s'il eft plus avantageux que

HEU

HER nuifible aux gens de Lettres, de fe mettre, en quelque forte, fous la tutelle d'un homme qui leur dérobe, fans le vouloir, une partie de leur réputation. Il est bien vrai que Fuzelier avoit quelquefois travaillé en fociété avec le Préfident Henault. Il paffe du moins pour conftant, qu'ils avoient fait enfemble, & avec Moncrif, une petite Comédie, intitulée l'Oracle de Delphes; mais ces travaux en fociété ont, à-peu-près, les mêmes inconvéniens ce qu'il y a de meilleur dans de pareils ouvrages, ne manque jamais d'être attribué à l'homme du monde; & l'homme de Lettres eft toujours coupable de ce qui a paru le plus mauvais. Nous avons du Préfident Hénault, le Réveil d'Épiménide, les Chimères, & une Tragédie de François 11; c'est moins une véritable Tragédie, que des faits Hiftoriques, mis en Dialogue. Ce genre d'ouvrage feroit peut-être très-convenable à imiter dans les Colléges, où l'on eft dans l'ufage de donner des repréfentations dramatiques. On feroit tourner ces Jeux au profit de l'inftruction. La plupart des jeunes gens, rebutés de l'étude de l'Hiftoire, par la féchereffe. avec laquelle nos Annales font écrites, pourroient en apprendre ainfi les principaux évènemens.

HERBAIN, (le Chevalier d' ) Chevalier de SaintLouis, mort depuis quelques années, a compofé la Mufique du Ballet de Célime, & d'un Opéra Italien, donné en Corfe, pour la naiffance de M. le Duc de Bourgogne.

HERSEINT, (Charles) Chancelier de la Cathé drale de Metz, Auteur de deux Drames intitulés, Paftorale Sainte.

HEUDON, (Jean) né à Paris, Auteur de PyrThus, & de Saint-Cloud.

HOUBRON: (M.) le Double déguisement.

HUI

HUA HUAU, (la Dlle. ) Actrice de la Haye, y a donné le Caprice de l'Amour.

HUBERT, (André) A&teur François, mort en 17.... Il étoit l'original de plufieurs rôles qu'il repréfentoit dans les Pieces de Moliere; & comme il étoit entré dans le fens de ce fameux Auteur, par qui il avoit été inftruit, il y réuffiffoit parfaitement. Jamais Acteur n'a porté fi loin les rôles d'homme en femme. Celui qu'il repréfentoit dans les Femmes Sçavantes, Mde. Jourdain, dans le Bourgeois Gentilhomme ; & Mde. Jobin, dans la Devinereffe, lui ont attiré l'applaudiffement de tout Paris. Il s'eft fait auffi admirer dans le rôle du Vicomte de Inconnu, ainfi que dans ceux des Médecins, & des Marquis ridicules. Les rôles de femme, que Hubert jouoit, furent donnés à Mlle. Beauval.

Hus, (Madame ) mere de l'Actrice de ce nom a débuté à la Comédie Françoife, pour les rôles de Caractère, & n'a pas été reçue. Elle a donné aux Italiens une Comédie intitulée : Plutus rival de l'Amour, dont M. de Caux a fait les Couplets.

Hus, (ille.) Actrice de la Comédie Françoife a débuté en 1751, par le rôle de Zaïre, par celui d'Hermione dans Andromaque, & d'Agathe dans l'École des Femmes.

Jeune Actrice, à qui Melpomène,
Sous la figure de Clairon,

De l'Art d'attendrir fur la fcène,
Donna la premiere leçon,

Pourfuis ta carrière nouvelle.

J'ai vu tes yeux ; ils sçauront tout charmer.
Pour y prétendre, il fuffit d'être Belle;
Mais fois plus digne encor de ton modèle :
C'eft à la gloire à t'enflammer;

Tes talens feuls te rendront immortelle.

HUISSIER DES ESSARTS, a compofé en 17 07 le Retour de Campagne.

JAC

JOD

JACQUELIN: Soliman, où l'Eslcave généreuse.

JAQUET, (Mlle. ) ancienne Actrice de l'Opéra, aujourd'hui retirée à Aix en Provence.

Jaquet, par fon air de gaieté,
Animeroit le plus farouche;
Le plaifir & la volupté

Brillent en fes yeux, fur la bouche.

JÉLIOTE, (le Sr. Pierre )né dans le Béarn, a été fans contredit, la plus parfaite Haute-contre qui ait jamais chanté fur le Théâtre de l'Opéra ; & perfonne n'a pouffé auffi loin que lui, le talent & le goût du chant. Son action répondoit à la beauté de fa voix ; & fa réputation a égalé l'une & l'autre. On croyoit n'avoir point été à l'Opéra, quand on n'avoit point entendu Jéliote. Il a quitté le Théâtre en 1755. Il avoit fait, pour les Petits Appartemens, la mufique de Zélifca, Piece de la Noue.

Au Dieu du Chant élevons une Trophée.
Jéliote fait aujourd'hui,

Par fes talens, ce que faifoit Orphée;
Il fait tout courir après lui.

JOBÉ: le Bâteau de Bouille.

JOBERT, Auteur de la Tragédie de Balde Reine des Sarmates.

JODELLE, (Étienne) fieur du Limodin, étoit né à Paris, & peut être envifagé comme l'Efchyle François. Il eut même, dans fon fiècle, les fuccès & la réputation de Sophocle, tant il eft vrai que,