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BAI

BAC le fuccès qu'elle pouvoit efpérer ; l'une & l'autre furent cependant reçues à penfion, & continuèrent de rempli, la mere l'emploi de premiere Amoureu fe, & la fille celui de Soubrette.

BACO, (M. Jean-Baptifte-Pierre) Avocat, né à Paris, a compofé la Mahonoife, petite Piece dont les Scènes ne font qu'ébauchées.

BADON, Ifaac-Jean) Jésuite, né dans le Dioçèfe de Montpellier en 1719, Profeffeur de Rhé torique à Touloufe, y fit jouer la Tragédie de Sinoris.

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BAÏF,(Lazare) né en Anjou, proche la Fléche Abbé, Confeiller au Parlement, & Maitre des Requêtes, fut envoyé Ambaffadeur à Venife en 1530, & chargé enfuite de diverfes commiffions importantes. Il avoit cultivé les Lettres, & s'y étoit diftingué. Il refte de lui deux Tragédies intitulées Eledire & Hecuba.

BAÏF,(Jean-Antoine ) fils naturel du précédent & d'une Demoiselle Vénitienne, que fon Pere avoit connue dans le tems de fon Ambaffade, naquit à Venife en 1932. Il fit fes études avec Ronfard; & ils s'adonnèrent l'un & l'autre à la Poëfie Françoise; mais ils la défigurèrent par un mélange barbare de mots tirés du grec & du latin. Baïf étoit un bon homme, fuivant le Cardinal du Perron, mais un mauvais Poète. Sa verfification eft dure, incorrecte & rempante. Comme la plupart des Poètes, il fut maltraité de l'amour & de la fortune, & fe plaignit dans fes vers des rigueurs de l'un & de l'autre. Il voulut introduire en notre langue l'ufage d'une Poëfie mefurée à la maniere des vers Grecs & latins: mais le Poète Rapin, dans une Ode adreffée à Sainte-Marthe, fe fait gloire de cette ridicule invention. Voici le commencement de cette Ode:

ΒΑΙ

BAL

Sainte-Marthe, enfin je me suis avancé
Sur le train des vieux, & premier commencé
Par nouveaux fentiers, m'approchant de bien près
Au mode des Grecs.

A cet amour pour la Poéfie mefurée, Baïf joignit celui de la Mufique, qui lui fit naître la penfée d'établir à Paris une Académie, où l'on cultiveroit l'une & l'autre : il en obtint les Lettres-patentes; & cet établiffement fe fit dans une maifon qu'il avoit au Fauxbourg Saint-Marceau. C'eft la premiere idée qu'on ait eue d'une Académie de Mufique en France. On y faifoit des Concerts qui y attiroient les perfonnes de la plus grande diftinction; Charles IX & Henri III y affiftèrent quelquefois; mais les guerres civiles & la mort de notre Poète arrivée en 1592, mirent en déroute cette Société académique, dont le but étoit de prendre la mefure, les nombres & la cadence des vers des anciens, pour en faire en françois à leur imitation. Les ouvrages de Théâtre du Poète Baïf font l'Eunuque le Brave, Antigone, outre la traduction de quelques Pieces de Sophocle, d'Euripide, d'Ariftophane & de Térence, qui ne nous eft parvenue qu'en manufcrit.

BAILLERE, (M.) né à Paris, Auteur de Deucalion & Pyrrha, du Roffignol, du Retour du Printems, de Zéphire & Flore, & de la Guirlande.

BAILLY, (Jacques) né à Verfailles en 1701, Garde des Tableaux du Roi, a fait la Parodie d'Armide, Bolan, Momus Cenfeur des Théâtres, le Triomphe de l'Hymen, le Temple du Deflin, le Bouquet, l'Accident imprévu, les Victoires de l'Amour Phaeton, Omphale, Titonet, les Fêtes de la Paix.

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BALETTI, (Jofeph) dit MARIO, né à Munich, & mort en 1762. Il fut un des Acteurs Italiens que Riccoboni amena à Paris en 1716, lorfque M. le Duc d'Orléans, Régent, voulut rétablir la Comédie Italienne dans cette Capitale ; & il y joua les

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rôles d'Amoureux. En 1720, il époufa Jeanne-Rofe Benozzi, fi connue depuis fous le nom de Silvia, une des plus parfaites Actrices qui aient paru fur aucun Théâtre. Les vers fuivans font connoître ce qu'on penfoit des talens & du caractère de fon mari

Mario, que chacun renomine
Pour un Acteur ingénieux,
Le rôle que tu fais le mieux

C'eft le rôle d'un galant-homme.

BALETTI, (Gianetta-Rofa Benozzi) dite SILVIA, née à Touloufe de Parens Italiens, & venue fort jeune à Paris en 1716, où elle époufa Jofeph Bafetti, dit Mario. Elle a joué, pendant quarante-deux ans, les rôles d'Amoureufes avec des applaudiffemens, & un fuccès toujours foutenus; & elle eft morte regrettée du Public en 1758.

Toi, que les Graces ont formée,
Sois fûre, aimable Silvia,.
Que tu feras toujours aimée,
Tant que le bon goût durera..

BALETTI, (Louis) fils des précédens, débuta à la Comédie Italienne dans le Petit Maître amoureux, fit le rôle qui donne le titre à cette Piece, & fut reçu, quelques années après, pour la déclamation & pour la danfe, dans laquelle il a excellé. Le jour de fou début, la Demoiselle Silvia, fa mere, avoit favorablement difpofé le Parterre par le compliment fuivant :

« Meffieurs, pardonnez à l'inquiétude qui m'ame» ne ici; il n'appartient, qu'à vous de la calmer ; » elle eft fi naturelle, que vous en ferez peut-être » touchés. Vous allez décider du fort du nouvel >> Acteur qui va paroître; fa fortune eft entre vos » mains; c'eft une mere encore plus tremblante que » fon fils, qui vient folliciter pour lui votre indul»gence.

Il n'a pas tenu à moi, qu'il n'ait renoncé au parti

BAL

BAL » qu'il embraffe ; j'y ai fait mes efforts; mais ni » mes peines, ni mes repréfentations n'ont pu l'en » détourner. En vain lui en ai-je montré toutes les » difficultés ; en vain en lui parlant des talens qui » lui font néceffaires pour mériter vos fuffrages, » l'ai-je humilié, peut-être plus qu'il ne méritoit; » rien ne m'a réuffi. J'y ai perdu jufqu'à mes lar>> mes; & ce qui redouble en ce moment ma crainte, >> c'eft que c'est à moi que j'accuse de l'inutilité de mes >> efforts oui, Meffieurs, c'eft à moi que je m'en » prends. Il eft fi doux de vous plaire, ou feu»lement d'imaginer qu'on vous a plu; & dans » les occafions où vous avez bien voulu récompen» fer mon zèle par quelques applaudiffemens, j'y >> ai paru fi fenfible, j'en ai laiffé éclater de»vant lui une joie fi imprudente, qu'elle eft de» venue aujourd'hui l'attrait invincible qui le dé» termine, & qu'enfin l'efpérance d'avoir quelque » jour un peu de part à cette joie fi délicieuse, ne » lui permet plus de voir à quel prix vous la don> nez. Ainfi, Meffieurs, ce font les bontés que vous » avez eues pour moi, qui l'expofent aujourd'hui » au danger qu'il va courir; & j'ai recours à la » même bonté pour l'en tirer ».

Ce difcours fut fort applaudi ; le jeune A&teur, auquel on trouva beaucoup de difpofitions, ne le fut pas moins. Il fut reçu avec le fieur Carlin au mois d'Août de l'année fuivante.

Baletti, lorfque je te vois,
J'entends auffi-tôt le Parterre
Se récrier tout d'une voix :
Son talent eft héréditaire.

BALICOURT, ( Marguerite-Thérèse de) débuta aux François en 1727, par le rôle de Cléopâtre dans Rodogune, & fut reçue dans la même année. Elle rempliffoit les roles de Reines & de Meres, & quitta le Théâtre en 1738, avec la penfion de 1000 livres dont elle a joui jufqu'à fa mort, arrivée en 1743.

BAL BAR BALOT DE SOvor, mort en 1761, a retouché l'Opéra de Pygmalion de la Motte.

BAMBINI,(M. )eft l'Auteur de la Mufique des Amans du Village, & des Ariettes de Nicaife.

BANZY n'eft connu que par le Ballet de VilleneuveSaint-George.

BARAGUÉ, né à Rouen, & mort en 1755, a laiffé au Théâtre la Comédie d'Aphos.

BARAN, (Henri de) a donné l'Homme juftifié par la Foi.

BARANTE, Claude-Ignace Brugiere de) Avocat à Riom en Auvergne, a donné Arlequin défenfeur du beau fexe, la Fontaine de Sapience, la Fauffe Coquette, le Tombeau de Maître André, la Thefe des Dames, & Arlequin Mifanthrope.

BARBIER. ( Marie-Anne) Eft-il vrai que Mlle. Barbier, née à Orléans, & morte à Paris en 1745, n'ait fervi que de prête-nom à l'Abbé Pellegrin, & que celui-ci lui ait fait le facrifice de fes écrits & de fa gloire ? Cet Abbé étoit pauvre, j'en conviens; mais il n'a jamais paffé pour très-galant; & Mademoiselle Barbier n'étant ni riche, ni jolie, quelle marque pouvoit-elle lui donner de fa reconnoiffance? İl eft vrai que l'état de l'Abbé Pellegrin l'obligeant à des bienféances qui ne lui permettoient pas de travailler ouvertement pour le Théâtre, ce Poète auroit pu fe cacher fous le nom de la Demoifelle; mais n'a-t-il pas donné, fous le fien propre, des Opéra, des Tragédies & des Pieces Comiques? Je n'aurois donc pas de peine à croire que Mademoiselle Barbier fût véritablement Au teur des Pieces, qui forment aujourd'hui ce qu'on appelle fon Théâtre ; mais elles ont pu être diri

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