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BEZ nocence ayant été reconnue il en fortit bientôt. Il mourut à Paris le 26 Septembre 1659, après avoir donné au Théâtre l'Hopital des Foux, le Jaloux fans fujet, Celime ou les Freres Rivaux, l'Amant libéral, & les Foux illuftres. On lui attribue encore une Comédie des Charfons.

BEZE, (Théodore de) Auteur de la Tragédie d'A braham facrifiant, & l'une des principales colonnes de la Religion prétendue réformée, eft mort à Genève en 1605, âgé de plus de 86 ans.

BIANCOLLELI, ( Mademoifelle Thérèse) ci-devant Actrice de la Comédie Italienne, fur laquelle on a fait ces quatre vers:

Dans tes traits que de dignité,

Et dans ton jeu que de nobieffe !
Thérèse, en toi tout intéreffe,
Et tes talens & ta beauté.

BIBIENA, Jean) Italien, connu par plufieurs petits Romans écrits en François, a fait auffi une Piece de Théâtre intitulée la Nouvelle Italie.

BIDARD donna à Lille la Tragédie d'Hippolyte.

BIDOT, (M.) Avocat au Parlement de Paris, a donné l'Amant déguifé.

BIELFELD, le Baron de) Allemand diftingué par fon mérite, a compofé en François le Tableau de la Cour, la Matrone, Emilie ou le Triomphe du mérite, & le Mariage.

BIENVENU, (Jacques) Auteur Proteftant, eft connu par la Tragédie du Triomphe de Jéfus-Chrift.

BILLARD, (Claude, fieur de Courgenay) du Bourbonnois, avoit été Page de la Ducheffe de Retz,

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au commencement de l'autre fiècle, & a laiffé les Tragédies de Gafton de Foix, de Méroué, de Polixene, de Panthée, de Saül, d'Alban, de Genevre & de la Mort d'Henri IV.

Cet Auteur, qui fe reffent plus qu'aucun autre de l'enfance du Théâtre, n'entend ni l'art de nouer une intrigue, ni celui de filer un dialogue. Les Actes ne font prefque compofés que de monologues éternels, dont la lecture eft cependant quelquefois agréable. Des pensées naïves, exprimées d'un style ampoulé & hyperbolique, forment un mélange réjouiffant; mais ce plaifir eft celui que donne une Farce. Sans chercher dans les Hiftoires anciennes les Héros de fes Tragédies, il a choifi dans nos annales, des exemples qui nous touchent de plus près > & ne s'eft pas borné à peindre les vertus de nos Héros ; il a retracé fur la Scène les crimes & les malheurs de nos Rois. Il a même ofé toucher à la Religion, & traiter un point fi délicat, avec une liberté qui feroit réprimée de nos jours. Il ne craignit point de s'élever, en plein Théâtre, contre un Pontife qui, oubliant qu'il étoit miniftre de paix, portoit dans la même main l'encenfoir & le glaive.

BILLARD, (M.) né à Nanci, avoit compofé une Comédie du Suborneur, dont nous avons parlé dans le Supplément, Tome II, à l'article du Comte d'Essex.

BINET, (Claude) Auteur du feizieme fiècle, a compofé une Tragédie de Médée.

BISSON, Jeanne) de la Coudraye, a fait imprimer une Tragédie de Saint Jean-Baptifte.

BISSONI, (Jean) qui rempliffoit le rôle de Scapin, & avoit été amené par Lélio en 1716, naquit à Bologne, ville d'Italie. Vers l'âge de 15 ans, il s'étoit engagé avec un Opérateur, & l'avoit fuivi de ville en ville, débitant fes drogues & jouant

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BIS de petits rôles dans les Farces que cet Opérateur donnoit au Public. Au bout de quelque tems, Biffoni, auffi fçavant que fon Maitre, devint fon affocié & bientôt fon rival dans fa profeffion; l'altercation qui furvint entr'eux les fépara. Scapin paffa à Milan; mais il y trouva un autre Opérateur trèsaccrédité; de forte qu'il n'étrenna pas. Point de débit, point d'argent, pas même de quoi fournir à la dépenfe de fa nourriture. Le pauvre Scapin fentit vivement tout le malheur de fa fituation; mais loin de s'en laiffer abattre il eut recours à un ftratagême qui lui réuffit. Il s'étala dans une place voifine de celle de l'Opérateur qui étoit en vogue; & après avoir vanté, avec tout l'emphafe néceffaire, l'excellence de fes remedes, il ajoûta qu'ils étoient trop connus pour en faire le détail puifque les fiens & ceux de l'Opérateur fon voifin, étoient les mêmes, étant lui-même le fils de cet Opérateur; mais qu'ayant eu le malheur de tomber dans fa difgrace par quelques efpiégleries de jeuneffe, ce pere l'avoit chaffé de chez lui, & avoit la dureté de le méconnoître. Ce difcours fut d'abord rapporté à l'Opérateur; & Biffoni profitant de la premiere impreffion qu'il avoit faite fur le peuple, courut d'un air repentant, & le vifage baigné de larmes, fe jetter aux genoux de l'Ŏpérateur, en l'appellant fon pere, & lui demandant pardon de fes fautes paffées.

Il eft facile de croire que l'Opérateur foutint le caractère que Biffoni lui avoit donné. Il traita celuici de fourbe & de coquin, & protefta que, bien loin d'être fon fils, il ne le connoiffoit même pas. Plus l'Opérateur marquoit de colere & d'indignation contre Biffoni, plus le peuple s'intéreffoit en fa faveur. La plus grande partie des Spectateurs fut même fi touchée, qu'après avoir acheté fes drogues, elle lui fit encore des préfens. Biffoni, content du fuccès de fa fourbe rie, & craignant des éclairciffemens qui n'auroient pas été à fon avanD

Tome III.

BLA

BLA tage, fe hâta de quitter Milan. Soit par caprice ou par raifon, Biffoni abandonna peu de tems après le métier d'Opérateur, & entra dans une Troupe de Comédiens pour le Perfonnage de Scapin; enfuite il paffa, en qualité de Maitre-d'Hôtel, au fervice de M. Albergotti, fit un voyage en France avec lui, retourna en Italie & en fut ramené par Lélio, qui avoit été chargé de former la Troupe des Comédiens Italiens de M. le Duc d'Orléans, avec laquelle il revint à Paris en 1716, où fon talent fut peu goûté. Il continua cependant de remplir fon emploi jufqu'à fa mort, qui arriva le 9 Mai 1723. Il n'étoit âgé que de 45 ans. Après avoir renoncé à fa profeffion, il fit un teftament, par lequel il laiffa tous fes effets à Riccoboni pere, dont il avoit reçu beaucoup de fervices, tant en France qu'en Italie.

BLAINVILLE, ( le fieur Fromentin, dit) né à Goneffe, près Paris, étoit Maitre de Penfion dans cette ville, lorfqu'il débuta, au Théâtre François, par le rôle de Grand-Prêtre dans Athalie, & continua par Palamede dans Electre, & Lufignan dans Zaïre. Il fut reçu en 1758, joua les rôles de pere, & quitta le Théâtre plufieurs années après.

BLAISE, Symphoniste pour le Baffon dans l'Orcheftre de la Comédie Italienne, a compofé jufqu'à fa mort, arrivée il y a peu d'années, beaucoup de Mufique vocale & inftrumentale pour ce Théâtre, & en particulier celle d'Ifabelle & Gertrude.

BLAISEBOIS, Auteur d'une Tragédie de Sainte

Reine.

BLAMBOUSAULT, né dans le feizieme fiècle, est Auteur de l'Inflabilité des Félicités amoureufes, Tragédie Paftorale, & de la Goutte, Tragédie imitée de Lucien.

BLA BLA BLAMONT, (François Colin de ) né à Verfailles en 1690, de l'Ordre de Saint-Michel, Surintendant de la Mufique du Roi, & Maitre de celle de fa Chambre, mérita ces diftinctions par fes talens. C'eft lui qui a mis en Mufique les Fêtes Grecques & Romaines, Endymion, la Fête de Diane, les Caractères de l'Amour, le Caprice d'Erato, les Amours du Printems, Zephire & Flore, les Fêtes de Thétis, & Jupiter vainqueur des Titans; ce dernier avec M. Bury fon neveu. Colin de Blâmont eft mort en 1760.

BLANCHET,(Pierre) né à Poitiers en 1459, fujvit le Palais dans fa jeuneffe, reçut l'ordre de Prêtrife, & mourut à Poitiers en 1519. C'est lui qui eft l'Auteur de l'Avocat Patelin.

BLAVET, célebre Muficien, né à Befançon, en 1700, excelloit à jouer de la flûte traverfiere. L'embouchure la mieux nourrie & la plus nette, les fons les mieux filés, un égal fuccès dans le tendre & dans le voluptueux voilà ce que les connoiffeurs admiroient en lui, lorfque M. le Duc de Lévis l'amena à Paris, en 1723. Hentra à l'Opéra, & y fit les délices des oreilles fenfibles. Le Prince de Carignan fut le premier qui fe l'attacha, en lui accordant un logement & une pention. Il paffa enfuite au fervice du Comte de Clermont, Prince du Sang; & il fut, jufqu'à fa mort Sur intendant de la Mufique de ce Prince. Cet illuftre Muficien réuniffoit la pratique & la théorie de fon art. On a de lui plufieurs morceaux de Mufique vocale & inftrumentale, très-bien accueillis des connoiffeurs. Il mit en Mufique les Jeux Olympiques, le Jaloux corrigé, & la Fête de Cythere. Blavet illuftra fes talens par fes vertus: fes moeurs étoient honnêtes, fon caractère tranquille, fa probité fcrupu leufe. Il a été pendant plus de trente ans Ordinaire de la Mufique du Roi, & eft mort en 1768, On lit dans le Poëme de M. Dulard, intitulé là Gran

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