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deur de Dieu dans les merveilles de la nature, les vers fuivans à l'honneur de ce Muficien:

O toi qui, mieux qu'Orphée, eus fléchi Proferpine,
Blavet, de tes concerts telle eft donc l'origine;
De-là nai fent ces fons qui charment tout Paris,
Toujours redemandés & toujours applaudis.
Pan, ce Dieu fabuleux, ne fit jamais entendre
Des accords fi touchans, une plainte autfi tendre,
Quand fon cœur regrettoit, encor plu» enflammé,
Lobjet de fen amour en rofeau transformé.

BLIN DESAINMORE, (M. Adrien-Michel-Hyacinthe) né à Paris, Auteur de plufieurs Héroïdes, & de la Tragédie d'Orphanis. Il a eu part aux Commentaites fur Racine, publiés par M. Luneau de BoisGermain.

BLONDY, l'un des plus grands Danfeurs qui aient paru à l'Opéra, étoit neveu & éleve du fameux Beauchamps, Compofiteur des Ballets de Louis XIV. Il fuccéda à Pécourt, pour la compofition des Ballets de l'Opéra, & s'en eft acquitté avec applaudiffement jufqu'en 1747, qu'il mourut le 13 Août, âgé d'environ 70 ans.

BOINDIN, (Nicolas ) né à Paris en 1676, d'un -Procureur du Roi au Bureau des Finances, entra dans les Moufquetaires en 1696. La foibleffe de fon tempérament ne pouvant rélifter à la fatigue du fervice, il quitta les armes, pour goûter le repos 'du cabinet; il fut reçu en 1706 de l'Académie des Infcriptions & Belles-Lettres, & l'auroit été de l'Académie Françoife, fi la profeffion publique qu'il faifoit d'une efpèce d'Athéifme, ne lui eût donné P'exclufion. Il fut incommodé fur la fin de fes jours d'une fiftule qui l'emporta le 30 Novembre 1751, à l'âge de 75 ans. On lui refufa les honneurs de la fépulture. Il fut enterré le lendemain, fans pompe, à trois heures du matin. Un Bel-efprit lui fir cette Epitaphe épigrammatique:

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Sans murmurer contre la Parque
Dont il connoiffoit le pouvoir,
Boindin vient de paffer la Barque
Et nous a dit à tous bon foir.
Il l'a fait fans cérémonie :
On fçait qu'en fes derniers momens
On fuit volontiers fon génie ;
Il n'aimoit pas les complimens.

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Parfait, l'aîné, héritier des ouvrages de Boindin, les donna au public en 1753, en 2 volumes. On trouve, dans le premier, quatre Comédies en profe; fçavoir, les Trois gafcons, compofée avec la Motte, le Bal d'Auteuil, le Port de mer avec la Motte, le Petit-Maître de Robe. On a encore de lui un Mémoire très-circonftancié & très-calomnieux, dans lequel il accufe, après 40 ans, la Motte, Saurin, & Malaffaire, Négociant, d'avoir comploté la manœuvre qui fit condamner le célebre & malheureux Rouffeau..

Voici comme on peint Boindin dans le Temple du goût.

Un raisonneur avec un fauffet aigre,
Crioit: Meffieurs, je fuis ce Juge intègre,
Qui toujours parle, argue & contredit.
Je viens fifler tout ce qu'on applaudit.
Lors la Critique apparur, & lui dit :
Ami Boindin, vous êtes un grand Maître ;
Mais n'entrerez en cet aimable lieu.
Vous y venez pour fronder notre Dieu;
Contentez-vous de ne pas le connoître.

Les mœurs de Boindin étoient auffi pures, que peuvent l'être celles d'un Athée. Son cœur étoit généreux; mais il joignit à ces vertus la préfomption & l'opiniâtreté qui en eft la fuite, une humeur bizarre & un caractère infociable. Cependant il fe plaifoit à donner de bons avis aux jeunes Auteurs, les aidoit à mettre leurs ouvrages en état de paroître, leur gardoit le fecret, & les difpenfoit de la reconnoiffance, liberté dont plufieurs profitoient volontiers. On peut fe rappeller de l'avoir vu, durant

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ΒΟΙ bien des années, fréquenter journellement certain Caffé très-connu. Son goût, fon érudition, lorfqu'il parloit Littérature ou fcience, fe faifoient aifément remarquer. Mais les jeunes gens, contre lefquels il difputoit plus aifément encore, avoient felon leur méthode, peu d'égards pour fon âge; & lui-même l'oublioit quelquefois. Il eut, comme M. de Fontenelle, une enfance infirme, & une vieilleffe robufte.

Les ouvrages de Boindin ne font ni affez nombreux, ni affez étendus, ni fur-tout affez fupérieurs, pour lui mériter un rang diftingué parmi nos bons Comiques. On préfume, toutefois, qu'il eût pu s'avancer plus loin dans cette carriere, fi luimême n'éût volontairement interrompu fa courfe. Sa petite Comédie du Bal d'Auteuil, qui eft entièrement à lui, offre beaucoup d'enjouement & de vivacité. Elle eft dans le genre de Dancourt; & Boindin imite jufqu'à fa maniere de dialoguer. On trouvé dans les Trois Gafcons, &t dans le Port de mer, des fineffes que Dancourt n'y eût peut-être pas mifes; mais on fçait que la Motte avoit mis la main à ces deux Pieces, & que ces fortes de traits caractèrifent ordinairement les fiennes. Enfin, pour apprécier én peu de mots le mérite littéraire de Boindin, c'eft moins un homme de talent, qu'un homme d'efprit, qui remplace par l'étude & le travail, les difpofitions que la nature lui a refufées. Il eût renoncé moins facilement à la paffion décrire, fi un penchant décidé, marque eflentielle du génie, l'eût entraîné dans la carriere des Lettres. Corneille ayant quitté, pour quelque tems, le genre dramatique, mit en vers le Livre de l'Imitation.

BOISFRANG, Auteur de la Comédie intitulée les. Bains de la Porté Saint-Bernard.

BOISMORTIER, connu par un grand nombre de

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ΒΟΙ Symphonies, a mis en Mufique les Voyages de l'Amour, Don-Quickotte, Daphnis & Chloé.

BOISROBERT, ( François le Métel de ) né à Caën en 1592, fils d'un Procureur de la Cour des Aides. de Rouen, frere de Douville, étoit Abbé de Châtillon-fur-Seine, fut Confeiller d'Etat, & l'un des quarante de l'Académie Françoife. Il fe pouffa par fon efprit, & la faveur du Cardinal de Richelieu, auquel il avoit eu l'art de plaire par fon génie natureilement tourné à la plaifanterie. Il mourut à Paris le 30 Mars 1662, âgé de foixante-dix ans. Il a donné diverfes Poéfies, des chanfons, des lettres, & une vingtaine de Pieces de Théâtre ; fçavoir, Pirande

Lifimene, les Rivaux amis, Alphedre, les Deux Alcandres, Palere facrifiée, le Couronnement de Darie, Didon, l'Inconnue, la Jaloufe d'elle-même, la Folle gageure, les Trois Orontes, Caffandre, la Belle Plaideufe, les Généreux Ennemis, la Belle invifible, les Coups d'amour & de fortune, Théodore, l'Amant ridicule, & les Apparences trompeufes. On lui attribue Don Bernard de Cabrere, Périandre & la Vérité menteufe.

BOISSIN, (Jean) de Gattardon compofa d'abord des Pieces Saintes, telles que le Martyre de SainteCatherine, de Saint-Eustache, de Saint-Vincent; enfuite il fit Andromede, Méléagre & les Urnes vivantes.

Ce Poète eft un des plus barbares dont nous ayons encore parlé. Ses Pieces font, à proprement parler, l'enfance de l'art; elles n'offrent qu'un Spectacle bizarre & monftrueux : tout y eft détaché & fans liaison on n'y trouve pas même l'apparence d'unité. Perfee, Andromède, Méléagre, & les autres Héros de la Fable, y citent l'autorité de Démosthène, de Ciceron, de Pline, &c. Ses Pieces fur le martyre de Saint-Vincent & de Sainte-Catherine, font affreufes & dégoûtantes; & il eft étonnant qu'on

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ait jamais pu prendre plaifir à ces horreurs, qui n'ont pas même le plaifant de la Farce.

BOISSY, (Louis de ) naquit à Vic en Auvergne en 1694. Après avoir porté quelque tems le petit collet, il s'adonna au Théâtre. L'Académie Françoife fe l'affocia en 1751. Quatre ans après, il eut le Privilége du Mercure de France; & il mourut en 1758. Il a donné au Théâtre François la Rivale d'elle-même, l'Impatient, le Babillard, la Mort d'Alcefte, Alcefte & Admete, le François à Londres, l'Impertinent malgré lui, ou les Amours, mal affortis, le Badinage, ou le Dernier jour de l'abfence, la Confidente d'elle-même, ou les Deux nieces, le Pouvoir de la Sympathie, les Dehors trompeurs, ou l'Homme du jour, l'Homme indépendant, l'Embarras du choix, la Fête d'Auteuil, l'Epoux par fupercherie, le Médecin par occafion, la Folie du jour, le Sage étourdi, le Duc de Surrey, la Péruvienne.

Au Théâtre Italien, Melpomene vengée, le Triomphe de l'intérêt, le Je ne fçais quoi, la Critique, la Vie eft un fonge, les Etrennes, ou la Bagatelle, la Surprise de la haine, l'Apologie du fiècle, ou Momus corrigé, les Billets doux, les Amours anonymes, le Comte de Neuilly, la ***, le Rival favorable, les Talens & la mode, le Mari garçon, Paméla en France, ou la Vertu mieux éprouvée, le Plagiaire, les Valets Maíle Retour de la paix, la Comete, le Prix du fi- · lence, la Frivolité.

tres,

A l'Opéra-Comique, la France galante, le Triomphe de l'ignorance, Zéphire & la Lune, Margeon & Kalife, ou le Muet par amour, le Droit du SeiOn lui a attribué Don Ramire & Zaïde gneur. avec M. de la Chazette.

On ne peut fans injuftice refufer à Boiffy un efprit brillant une imagination vive, une verfification légere, un coloris gracieux, un talent rare pour le dialogue, & une connoiffance parfaite des

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