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feptier de Paris, le poids de deux cents quarante livres de froment, de feize onces chaque livre, poids net, fans fac.

La raison pour laquelle nous préférons cette maniere de compter, c'est qu'il y a exactement deux cents quarante deniers dans vingt fols, & par conféquent toutes les fois que le feptier de bled augmente ou diminue de vingt fols, chaque livre de bled augmente ou diminue d'un denier. Trois livres de diminution ou d'augmentation fur le feptier de bled, font un liard fur le prix de chaque livre de bled; fix livres fur le feptier, font deux liards fur la livre de bled. Ainfi, pour que la livre de bled vaille trois fols ou trente-fix deniers, il faut que le feptier foit à trentefix livres; pour qu'elle vaille deux fols ou vingt-quatre deniers, le feptier doit être à vingt-quatre livre.

D'où résulte cette regle générale, très commode, que la livre de bled coute

exaclement autant de deniers que le feptier coute de livres, par conféquent autant de liards que le feptier coute d'écus.

Proportions qui n'exiftent plus, fi on ne prend pas le feptier au poids feulement, & à raison de deux cents quarante livres, de feize onces, fans fac.

N. II I.

Seconde Obfervation.

Nous avons fait remarquer dans le Traité des Farines, chap. II. n°. 3, 4, 5 & 6, les conditions effentielles qui multiplient le produit de la farine & du pain; nous avons dit qu'il y avoit des différences de terroirs, des différences d'années & de récoltes, & que les bleds rendoient plus ou moins de farine & de pain, fuivant le fol & la faifon; nous avons dit encore, qu'il y avoit un âge pour les bleds, qu'il falloit attendre le vrai point de leur maturité pour les faire moudre, qu'il y avoit de

même un point pour les farines, & qu'il falloit le faifir pour les vendre dans le moment où elles étoient meilleures à faire pain; enfin, nous avons indiqué & prouvé par des expériences, qu'il y avoit des moyens de corriger les défauts des bleds & des farines, en les combinant, en les mêlant, en les affortiffant; que deux bleds, ou deux farines mêlangées, produisent plus de pain que les deux féparément.

Nous fuppofons toujours que ces conditions, fi clairement exprimées, auront été remplies, & nous raisonnons en conféquence.

Il y a dans le monde des efprits qui contredifent volontiers les Livres fans les lire, feulement après en avoir parcouru quelques pages, & qui s'attachent par routine à des opinions (même fauffes & pernicieuses au bien public) fans vouloir fe donner la peine d'examiner les raifons qu'on allegue en foule

pour les détruire; ces perfonnes fe mê lent encore quelquefois de donner des confeils & d'entretenir les préventions de ceux en qui elles font plus dangereuses; nous ne voulons pas que ces Critiques, foi-difant, puiffent nous accufer une feconde fois de n'avoir pas expliqué ces conditions (dont le détail forme pourtant le fecond Chapitre de notre Traité des Farines) nous aimons mieux nous répéter que de donner la moindre occafion même à de mauvaises difficultés.

Nous prions donc inftamment nos Lecteurs de fe reffouvenir fans ceffe

que nous parlons du Pain, d'après la fuppofition d'un commerce libre & floriffant des farines, établi & perfectionné dans le Royaume, par le moyen de la mouture économique dont nous avons prouvé l'utilité d'une part, en montrant de l'autre à quel point il eft facile tant aux bons & honnêtes Citoyens, qu'au Gou

vernement & aux Administrateurs particuliers de la rendre bientôt très commune dans toute la France.

No. I V.

Troisieme Obfervation,

Les mêmes Critiques nous ont demandé pourquoi nous nous étions contentés d'indiquer le dernier résultat général de la mouture économique actuelle, fans donner le détail des opérations & celui des expériences par lefquelles on y eft parvenu? Quelques perfonnes bien intentionnées nous ont fait auffi la meme question.

Nous avons répondu que ce détail ne nous avoit pas été communiqué, mais feulement les preuves juridiques du résultat (*); que nous n'aurions pas

(*) On a voulu encore critiquer notre énoncé fur ce résultat, en prétendant que dans les derpieres années, l'Hôpital de Paris n'avoit tiré que deux cepts cinquante-huit liv, de pain par septier;

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