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I V.

A Meffieurs Pradon & Bonecorfe.

VENEZ, Pradon, & Bonecorfe,

Grands Ecrivains de même force;
De vos Vers recevoir le prix :
Venez prendre dans mes Ecrits
La place que vos Noms demandent.
Liniére & Perrin vous attendent.

Cette Epigramme fut faite en 1685. Pradon & Bonecorfe avoient publié chacun un volume d'injures contre notre Auteur. Le premier avoit fait une mauvaise Critique des Ceuvres de Mr. Despréaux,

| fous ce titre : Le Triomphe de
Pradon; & le fecond avoit
compofé le Lutrigot, qui est
une fotte imitation du Lutrin,
contre l'Auteur du Lutrin me

me.

E

V.

Contre l'Abbé Cotin.

N vain par mille & mille outrages
Mes Ennemis dans leurs Ouvrages,

Ont crû me rendre affreux aux yeux de l'Univers.
Cotin pour décrier mon ftile,

A pris un chemin plus facile :
C'eft de m'attribuer fes Vers.

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H

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V L

Contre le même.

A Quoz bon tant d'efforts, de larmes & de cris,
Cotin pour faire ôter ton nom de mes Ouvrages?
Si tu veux du Public éviter les outrages,
Fais effacer ton nom de tes propres Ecrits.

Originairement cette Epigramme avoit été faite contre Mr.Quinaut, parce qu'il avoit imploré l'autorité du Roi pour obtenir que fon nom fût ôté des Satires de l'Auteur. Mais

ce moïen là n'aïant pas réüffi il rechercha l'amitié de Mon fieur Defpréaux, qui mit Cotin, à la place de Quinaut, dans cette Epigramme

A

VII.

Contre un Athée.

LIDOR affis dans fa chaife,
Médifant du Ciel à fon aife,
Peut bien médire auffi de moi.
Je ris de fes difcours frivoles :
On fait fort bien que fes paroles
pas articles de Foi.

Ne font

répondit par cette Epigramme, dans le premier Vers de laquel le il y avoit : Saint-Pavin grim

Notre Auteur avoit mis la converfion de Mr. de St. Pavin au rang des impoffibilitez mozales, dans ces mots de la Sa-pé fur la chaife. Il étoit telle tire I. vers 128. Et St. Pavin bigot. Saint-Pavin repouffa cette injure par un Sonnet qu'il publia. A quoi Mr. Defpréaux

ment gouteux, qu'il ne pou voit marcher; & il étoit toujours affis dans un faureüil fort élevé.

RY

VIII.

Vers en file de Chapelain.

MAUDIT foit l'Auteur dur, dont l'apre & rude

verve,

Son cerveau tenaillant, rima malgré Minerve;
Et, de fon lourd marteau martelant le Bon-Sens,
A fait de méchans Vers douze fois douze cens.

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L'Auteur fit ces vers dans | d'une Sarabande fa premiére jeuneffe, fur l'air | chantoit alors.

que

Fon

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D

"

E fix Amans contens & non jaloux,
Qui tour à tour servoient Madame Claude,
Le moins volage étoit Jean fon. Epoux.
Un jour pourtant, d'humeur un peu trop chaude,
Serroit de près fa Servante aux yeux doux,
Lors qu'un des fix lui dit: Que faites-vous ?
Le jeu n'eft für avec cette Ribaude. ...`;
Ah! voulez-vous, Jean-Jean, nous gâter tous >

P

X I I.

Imitation de Martial.

AUL ce grand Médecin, l'effroi de fon quartier, Qui caufa plus de maux que la Pefte & la Guerre, Eft Curé maintenant, & met les gens en terre. Il n'a point changé de métier.

Martial, Liv. I. 48.

Nuper erat Medicuss nune eft Vefpillo Diaulus :
Quod Vefpillo facit, fecerat & Medicus.

X II F

Sur une Harangue d'un Magiftrat, dans laquelle les
Procureurs étoient fort maltraitez.

Orfque dansce Sénat, à qui tout rend hommage,
Vous haranguez en vieux langage,

Paul, j'aime à vous voir en fureur
Gronder maint & maint Procureur:

Car leurs chicanes fans pareilles

Méritent bien ce traitement.

Mais, que vous ont fait nos oreilles,
Pour les traiter fi rudement ?

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Q

UAND j'aperçois fous ce Portique ·

Ce Moine au regard fanatique,

Lifant fes Vers audacieux

Faits pour les habitans des Cieux,
Ouvrir une bouche effroïable "
S'agiter, fe tordre les mains;

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