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X X V I.

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Parodie burlesque de la premiére Ode de Pindare, à la louange de Mr. Perrault.

M

ALGRE' fon fatras obfcur,

Souvent Bréboeuf étincelle.
Un Vers noble, quoique dur,
Peut s'offrir dans la Pucelle.

Mais, ô ma Lyre fidelle,
Si du parfait Ennuïeux

Tu veux trouver le modelle,
Ne cherche point dans les Cieux
D'Aftre au Soleil préferable,
Ni dans la foule innombrable
De tant d'Ecrivains divers >
Chez Coignard rongez des vers,
Un Poëte comparable

A l'Auteur inimitable

De Peau d'Ane mis en Vers.

L'Auteur avoit réfolu de parodier toute l'Ode; mais Mr. Perrault & lui, fe raccommodérent, & il n'y eut que ce couplet de fait.

Vers 2. Souvent Brébeuf. ] Poëte qui a traduit en Vers François la Pharfale de Lucain.

Vers 4. Peut s'offrir dans la
Pucelle.] Poëme de Chapelain,
Vers 2.
Che Coignard. ] Li-
braire de Mr. Perrault.

Vers 15. De Peau-d'Ane
mife en Vers.] En ce tems-là
Mr. P....
avoit rimé le Con-
te de Peau-d'Ane.

X X V I I

Sur la reconciliation de l'Auteur & de Mr. Perrault.

Our le trouble Poëtique

TOUT

A Paris s'en va ceffer.
Perrault l'anti-Pindarique,
Et Defpréaux l'Homérique,
Confentent de s'embraffer.
Quelque aigreur qui les anime,
Quand, malgré l'emportement,
Comme eux l'un l'autre on s'eftime,

L'accord fe fait aifément.

Mon embarras eft comment

On pourra finir la guerre

De Pradon & du Parterre.

X X VII I.

Aux RR. PP. Jefuites

ME

Auteurs du Journal de

Trévoux.

Es Réverends Peres en Dieu,

Et mes confreres en Satire,

Dans vos Ecrits en plus d'un lieu,

Je vois qu'à mes dépens vous affectez de rire.
Mais ne craignez-vous point que, pour rire de vous,
Relifant Juvénal, refeüilletant Horace,

Je ne ranime encor ma fatirique audace ?
Grands Ariftarques de Trévoux,

N'allez point de nouveau faire courir aux armes
Un Athléte tout prêt à prendre fon congé ;
Qui par vos traits malins au combat rengagé,
Peut encore aux Rieurs faire verfer des larmes.
Apprenez un mot de Regnier

Notre célébre Dévancier :

Corfaires attaquant Corfaires

Ne font pas, dit-il, leurs affaires.

X X I X.

Aux mêmes.

ON, pour montrer que Dieu veut être aimé de

NON

nous

Je n'ai rien emprunté de Perfe, 'ni d'Horace,
Et je n'ai point suivi Juvénal à la trace.
Car, bien qu'en leurs Ecrits, ces Auteurs,

mieux

que vous > Attaquent les erreurs dont nos ames font yvres;

La néceffité d'aimer Dieu

Ne s'y trouve jamais prêchée en aucun lieu,
Mes Peres, n'ont plus qu'en vos Livres.

Cette Epigramme fut faite | Auteur; nous la rapportons pour fervir de réplique à une ici, pour fervir d'explication autre, que le P. Du Rus Jéfuite à la présente.

avoit publiée contre notre

Les Journalistes de Trévoux,

Illuftre Héros du Parnaffe.

N'ont point crû vous mettre en courroux »

Ni ranimer en vens la fatirique audace

Dont par le grand Arnauld vous vous croïez abfons.
Ils vous blâment fi peu d'avoir fuivi la trace

De ces grands Hommes, qu'avec grace

Vous traduifez, en plus d'un lien;

Que, pour l'amour de vous, ils voudroient bien qu'Horace
Eût traité de l'Amour de Dieu.

X X X.

Sur le Livre des Flagellans.

Aux mêmes.

NON, le Livre des Flagellans

N'a jamais condamné, lifez-le bien, mes Peres, Ces rigiditez falutaires,

Que, pour ravir le Ciel, faintement violens, Exercent fur leurs corps tant de Chrétiens austéres. Il blâme feulement cet abus odieux

D'étaler & d'offrir aux yeux

Ce que leur doit toujours cacher la bienséance;
Et combat vivement la fauffe Piété,

Qui, fous couleur d'éteindre en nous la volupté,
Par l'austérité même & par la pénitence
Sait allumer le feu de la lubricité.

M. l'Abbé Boileau, Docteur | de Sorbonne, & Chanoine de la Sainte-Chapelle, Frere de l'Auteur, publia en 1700. le Livre intitulé, Hiftoria flagel

lantium; & les Auteurs du Journal de Trévoux en firent la critique dans leurs Mémoi res du mois de Juin 1793.

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L

Plûtôt

X X X I.

FABLE D'ESO PE.

Le Bucheron & la Mort.

E dos chargé de bois, & le corps tout en eau, Un pauvre Bucheron, dans l'extrême veilleffe Marchoit en haletant de peine & de détreffe. Enfin las de fouffrir, jettant là fon fardeau, de s'en voir accablé de nouveau, Il fouhaite la Mort, & cent fois il l'appelle. La Mort vint à la fin. Que veux-tu, cria-t-elle ? Qui, moi ? di-t-il alors promt à fe corriger : Que tu m'aides à me charger.

que

X X X I I.

Le Débiteur reconnoissant.

E l'assistai dans l'indigence :

JE

Il ne me rendit jamais rien.

Mais quoi qu'il me dût tout fon bien,
Sans peine il fouffroit ma préfence.

O la rare reconnoiffance!

Le célébre Mr. Patru, preffé, voulut même que Mr. Patru par un Créancier impitoïable) gardât fa Bibliothéque com(c'étoit un Fermier General ) me auparavant, & qu'elle ne étoit fur le point de voir ven- vint à lui qu'en furvivance. dre fes Livres, la plus agréa- 11 débourfa environ quatre ble & prefque la feule chofe mille livres, & il n'avoit pas qui lui reftoit. Mr Defpréaux encore les fucceffions qu'il a le tira de cette fâcheufe extrê-recueillies dans la fuite. Cette mité, en lui portant une fom- Epigramme n'a été faite qu'ame beaucoup plus confidera- près la mort de Mr. Patru, ble que celle pour laquelle il arrivée en Janvier 1671. étoit réfolu de les donner: il

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