mercure fufpendu dans un vaiffeau rempli d'eau donne par l'ébullition des vertus mercurielles à cette eau, & à telle quantité que l'on renouvellera à volonté, fans perte de fon poids, & confervant toujours fes propriétés effentielles & distinctives.

Les acides minéraux agiffent fur le mercure non pas avec uniformité. Les alkalis tant fixes que volatils n'ont qu'une foible action fur lui quand il eft en maffe, mais ils l'attaquent plus aifément quand il est dans un état de divifion infinie, tel qu'il peut l'être après une diffolution. Il en eft de même de l'action des végétaux que de celle des alkalis. Le foufre fe combine aisément avec lui, & le divise confidérablement. Les matières graffes & huileufes le divifent également, l'abforbent & l'éteignent. Il s'allie avec les différens métaux, & c'eft au réfultat de ces différens alliages qu'eft affecté particulière ment le nom d'amalgame.

Le froid naturel n'eft pas capable de fixer le mercure; il faut un froid artificiel & fupérieur à celui des climats que nous connaiffons. Peut-être ferait-il fixé par le froid naturel de la nouvelle Zemble, ou des pays plus voifins encore des cercles polaires. Sur la fin de Décembre 1759, on reffentit à Saint-Pétersbourg un froid fi vif qu'il fit baiffer le thermomètre à 33 degrés au-deffous du terme de la congellation. On augmenta ce froid par le moyen de la glace pilée, de là neige, du nitre, Le mercuré defcendit confidérablement, & ceffa enfin de varier. On caffa le thermomètre. On trouva le mercure figé, femblable à un globe d'argent, & foutenu par un fil de même métal. Il était devenu malléable. Il s'étendit fous le marteau fans fe gerfer, fans fe fendre. Le contact de l'air lui rendit fa flui

dité.

L

Un pied cube de mercure pèfe 947 livres. Il perd à la balance hydrostatique un quinzième de fon poids.

Mines de Mercure.

Le mercure vierge est commun. On le trouve pur, dégagé de toute matière étrangère, & coulant dans le feia de la terre, ou raffemblé dans ure glaife très-fine en globules imperceptibles. Il s'en rencontre dans des pierres jaunâtres, ou gris de cendre tendres & feuilletées.

Le cinabre eft une mine de mercure. C'eft une union fi intime du foufre & du mercure qu'ils ne peuvent être féparés que par un interméde. Le cinabre naturel eft d'un beau rouge, tendre, compact, ferré, très-pefant, quelquefois transparent, naturellement feuilleté, ou compofé d'aiguilles brillantes adaptées les unes fur les autres.

Le cinabre résiste à tout agent chimique par la voie humide. Il est très-volatil. Par la voie féche, & dans les vaiffeaux clos, il fe fublime fans fe décompofer, & fon foufre fe brûle. On l'analyse encore par des intermèdes qui ont avec le foufre une plus grande affinité que lui, tels que les alkalis, les terres calcaires, l'argent, le plomb, le cuivre, l'étain, le régule d'antimoine, & fur-tout le fer. On fait dans les laboratoires un cinabre artificiel qui imite le naturel.

On trouve en Efclavonie une mine de mercure où il eft comme éteint & fixé dans la pierre, cu dans la terre. Cette mine eft d'un rouge brun, ainsi que la mine de fer. Elle eft plus pefante elle donne jufqu'à fept huitièmes de fon poids de vif argent.

On trouverait peut-être une plus grande abon

dance de mercure, fi l'on examinait la nature des fubftances minérales dans des vaiffeaux fermés avant de les traiter à feu ouvert & violent, comme l'on fait dans les travaux en grand. S'il s'y rencontrait du mercure, on pourrait en connaître la quantité, en profiter; au lieu qu'il eft totalement perdu, & qu'il fe diffipe en vapeurs, quand il est joint à des matières métalliques traitées à feu

ouvert.

Combinaisons des fubftances falines avec les
terreufes & les métalliques.

L'acide vitriolique combiné avec les terres vitri fiables, forme les argilles.

Avec les terres argilleufes, des félénites à bases de terre argilleuse, telles que l'alun.

Avec les terres calcaires, les félénites calcaires, le gyps, le marbre & l'albâtre.

Avec l'or, un fel encore inconnu, le vitriol d'or. Avec l'argent, le vitriol de lune, fel peu connu. Avec le cuivre, le vitriol bleu, la couperofe bleue.

Avec le fer, le vitriol martial, le vitriol verd.
Avec l'étain, vitriol d'étain, peu connu.
Avec le plomb, le vitriol de faturne, fel pen

connu.

Avec le régule d'antimoine, le régule d'arfénic, l'arfénic lui-même, le régule de kobolt & le bismuth, des vitriols d'antimoine, d'arsénic, de kobolt, de bifmuth, fels inconnus.

Avec le zinc, la chaux, les fleurs de ce demimétal, il donne le vitriol blanc, le vitriol de Gozlar, la couperose blanche.

L'acide nitreux avec les terres argilleufes donne un fel peu connu, une efpèce d'alun nitreux.

Avec les terres calcaires, le nitre à base de terre calcaire.

Avec l'or, le nitre d'or inconnu.

Avec l'argent, le nitre lunaire, mieux connu fous le nom de criftaux de lune.

Avec le cuivre, le nitre cuivreux, ou nitre de Vénus.

Avec le fer, le nitre de fer, le nitre martial. Avec l'étain, le nitre d'étain inconnu. Avec le plomb, le nitre de Saturne, ou cristaux de plomb.

Avec le mercure, le nitre mercuriel, ou cristaux de mercure.

Avec le régule d'antimoine, l'antimoine, tous les demi-métaux : & leur régule des nitres d'antimoine, d'arfénic, de kobolt, de zinc, de bifmuth, tous fels inconnus, excepté les cristaux de bifmuth. L'acide marin combiné avec les terres argilleufes, donne un fel à bafe de terre argilleufe, fel

inconnu.

Avec les terres calcaires, le fel à base de terre calcaire.

Avec l'argent, la lune cornée, fel connu. Avec le cuivre, le fer, des fels peu peu connus.

examinés,

Avec l'étain, par fa combinaison directe, un fel d'étain criftallifable peu connu.

2o. L'intermède de ce métal aidé de la chaleur, donne en décompofant une combinaison déja formée de cet acide avec une autre fubftance, des compofés de nouvelle efpèce, tels que le beurre d'étain, la liqueur de libavius.

Avec le mercure différens fels dont les noms varient fuivant les proportions de cet acide avec le mercure, & les procédés.

Le précipité blanc eft le mercure féparé de l'acide nitreux par l'acide marin.

Le mercure fublimé, combiné avec cet acide à faturation imparfaite, donne le fublimé corrofif.

Le même compofé furchargé de mercure, & fublimé de nouveau, donne le mercure doux, connu également fous les noms d'aquila alba, de fublimé doux.

Avec le régule d'antimoine, le beurre d'antimoine, fel connu.

Avec les autres demi-métaux, & leurs régules des fels inconnus.

L'acide tartareux combiné avec la terre argilleufe, donne le tartre soluble à bafe de terre argilleufe, fel inconnu.

Avec les terres calcaires, un tartre foluble à bafe de terre calcaire peu connu, & que l'on eftime cependant fe rapprocher du tartre foluble à bafe d'alkali fixe.

Toutes les combinaifons de cet acide avec les métaux, les demi-métaux, ou les tartres folubles à bafe métalliques, font inconnus, excepté

1°. Le tartre foluble à bafe de fer: s'il eft déliquefcent, c'eft la teinture de Mars: s'il eft fous forme concrète après fon évaporation, c'est le tartre foluble martial.

૧.

2o, La combinaison du tartre avec le verre d'antimoine. C'est un tartre soluble antimonial fufceptible de cristallisation, connu fous le nom de tartre ftibié, ou émétique.

L'acide acéteux combiné avec les terres argilleuses, donne un fel à base de terre argilleuse, ser inconnu.

Avec les terres calcaires, différens fels acéteuxà bafe calcaire, tous fufceptibles de belles criftal