Imágenes de páginas
PDF
EPUB

ment de la partie de l'acide du foufre qui n'a pu fe combiner avec la bafe alkaline du nitte.

Le clyffus d'antimoine eft le même que le précédent. La détonnation du nitre s'opérant avec le foufre de l'antimoine, le principe inflammable de fa partie métallique pourrait y coopérer, d'autant. que ce clyffus entraîne avec lui des fleurs d'anti moine.

Détonnation du Nitre par le fuccin.

Chauffez dans un creufet un mélange de nitre & de fuccin, la détonnation s'opère. La partie huileufe du fuccin fe brûle, fe diffipe. L'acide du fuccin fe combine avec l'alkali du nitre, & forme un fel neutre qui fe cristallife.

Cette opération eft une preuve que la détonnation ne peut s'opérer que par la deftruction des parties huileufes des matières combinées avec le nitre, ou par la réduction de cette portion huileufe en une matière charbonneufe, ce qui s'exécute avec une promptitude fans égale, auffi-tôt qu'elle éprouve la chaleur de l'ignition,

Nitre fixé, ou alkalife par différens intermédes.

On donne le nom de nitre alkalifé, ou fixé, à l'alkali fixe du nitre dégagé de l'acide par la détonnation, & qui refte dans le creufet. Cette alkalifation fe fait par différens intermèdes.

1o. Par le tartre en différentes proportions. Le réfultat de ce procédé fe nomme alkali extemporané, ou flux crud, blanc, noir, felon les différentes proportions de nitre & de tartre; fondant décifif, pour faciliter la fufion des matières métalliques.

Mettez dans un vaiffeau de fer ou de terre non

$

verniffée, à l'air libre un mélange à parties égales de tartre & de nitre groffiérement mêlé & pulvérifé. Placez le vaiffeau fous une cheminée: mettez le feu au mélange avec un charbon ardent. Il s'allume d'abord autour du charbon, le nitre ne fufe que faiblement, infenfiblement. La matière fondue, enflammée, allume le refte. Alors la détonnation augmente, il s'élève une épaiffe fumée, l'inflammation devient totale, le mélange enflammé fe fond, bouillonne, & fe répand fi le vaiffeau n'eft pas affez grand pour la contenir. Enfin la détonnation ceffe, & le réfidu est l'alkali du tartre & du nitre confondus ensemble; l'acide du nitre & la partie huileufe du tartre étant totalement diffipée.

2o. Une partie de nitre contre deux de tartre que l'on fait détonner enfemble, donne un flux également employé dans la fufion des métaux, & qui eft un puiffant réductif. On le nomme flux noir, à caufe de fa couleur que lui donne une portion de la matière inflammable du tartre, que le nitre n'a pas eu le temps de confommer, & qui eft chargé d'une matière charbonneufe.

3°. On nomme flux crud le mélange de nitre & de tartre en toutes proportions, quand on ne l'a point fait détonner. Dans les fontes & réductions il s'alkalife néceffairement, & devient felon les proportions flux blanc, flux noir, & produit tous les effets que l'on pouvait en attendre.

Cet alkali, ainfi que celui du procédé fuivant, eft très-bon & très-pur. Il peut arriver quelquefois fur-tour dans les opérations en petit, que fa pureté foit altérée par du nitre non alkalifé, ou par la matière inflammable qui n'a pas eu le temps de fe confommer. On peut purifier cet alkali par la

même méthode que l'on employe pour les autres alkalis, & qui fera développée à fon article.

4°. Le charbon eft le fecond intermède pour al= kalifer le nitre.

Mettez dans le fond d'un creufet élevé une quantité de nitre à volonté: placez ce creufet dans un fourneau bien allumé: quand le nitre fera rouge & en fufion, projettez un demi gros, ou un gros de poudre groffière de charbon. Le mélange s'enflamme, & l'inflammation continue tant qu'il refte du charbon à confommer. Réitérez les projections fubfiftera la détonnation.

tant que

La matière qui eft dans le creufet d'une fufion plus difficile que le nitre, n'étant plus que de l'alkali fixe, s'épaiffit & devient folide. Pouffez le feu pour fondre cet alkali pendant cette fonte; il arrive encore quelques détonnations décidées par le nitre qui n'a point été attaqué par le charbon, défendu Ipar le défaut de fluidité, & par la trop grande quantité d'alkali. Projettez de temps à autre quelques parcelles de charbon, & lorsqu'il ne fe fera plus de détonnation, ce fera le terme de la parfaite alkalifation du nitre.

Si l'on veut avoir cet alkali fans aucune partie de nitre, ou avec la moindre quantité poffible, on ne peut y réuffir que par la furabondance du charbon. Alors cet alkali eft phlogistique, mais on le ramène à son état primitif, par une longue calci nation à l'air libre.

&

S'il eft égal qu'il retienne plus ou moins de nitre, que le point effentiel foit de l'obtenir bien déphlogistiqué, alors on ne peut y parvenir qu'en procédant avec une quantité de charbon infuffifante pour faire détonner le nitre en entier. Cette més

thode eft générale pour l'alkalifation du nitre opé rée par une matière inflammable quelconque. 3°. Le nitre s'alkalife par les métaux.

Les matières métalliques alkalifent le nitre, le font détonner plus ou moins vivement en proportion de la quantité de principe inflammable qu'elles contiennent. Le fer & le zinc qui en font abondamment pourvus, font avec le nitre une détonnation brillante & lumineufe. Les autres fubftances métalliques moins phlogistiquées n'ont pas un effet auffi marqué. Cependant après l'inflammation l'acide nitreux fe trouve également détruit, & l'alkali confondu & mêlé avec les terres métalliques. L'opération eft fimple. Il fuffit de mêler des matières métalliques avec du nitre, & de décider la détonnation par le degré de chaleur.

Si l'on veut obtenir l'alkali bien pur, il faut leffiver le réfidu de l'opération avec de l'eau, faire filtrer & évaporer. On obtient un nitre alkalifé fous forme concrète, qui ne diffère des autres que par des propriétés âcres & cauftiques.

4°. L'arfenic alkalife le nitre.

Mettez du nitre dans un creufet que vous placerez fous une cheminée dans un fourneau allumé. On fe garantit par ce moyen des vapeurs dangereufes & malfaifantes qui s'exhalent dans l'opération. Lorfque le nitre eft rouge, projettez deffus un gros ou un demi gros d'arfénic. L'effervefcence devient confidérable. Il s'élève une maffe de vapeurs, qui font un mélange d'acide nitreux & d'arfénic. Tous les phénomènes font les mêmes que dans la détonnation du nitre : ils en diffèrent en ce que l'acide, au lieu de fe détruire, n'eft que dégagé de fa bafe par une propriété particulière à l'arfénic. Il femblerait conféquent, d'après cette exception

fingulière, que la base alkaline de l'acide nitreux devrait être complettement faturée d'arfénic. C'est cependant ce qui n'arrive point. Cette bafe eft fort éloignée du point de faturation. La vapeur embrafée du charbon élevant la majeure partie de l'arfénic à mesure qu'il fe combine avec l'alkali, lorfque l'opération fe fait à l'air libre: mais la faturation eft complette fi le procédé s'exécute dans les vaiffeaux clos. Cet alkali eft un fondant décisif pour les vitrifications.

5°. Enfin le nitre s'alkalife fans aucune addition. Il fuffit de pouffer la fufion du nitre, & de foutenir le degré de feu dans des vaiffeaux ouverts, & au conta de l'air, au point que l'acide s'éva❤ pore. Alors, comme dans les précédentes opérations, on trouve au fond du vaiffeau l'alkali dégagé du nitre.

Cryftal minéral.

Le cryftal minéral, ou le fel de prunelle, eft un nitre transformé en crystal. Le procédé eft fimple: faites fondre dans un creufet très-propre du nitre bien pur: ayez foin qu'il ne tombe ni cendre ni charbon. Lorfque le nitre fera en belle fufion, faites détonner un gros de foufre par livre de nitre. Coulez-le dans une baffine d'argent, que vous agiterez circulairement jufqu'à ce qu'il y foit figé. Le nitre ainfi préparé n'a pas d'autres vertus que le nitre ordinaire.

Sel polycrefte de Glazer.

du

Cette préparation chymique eft un tartre vitriolé. Faites fondre ensemble dans un creufet, nitre & du foufre en poudre. Le phlogistique du foufre fe porte fur l'acide nitreux, le mélange s'enflamme vivement, & il reste une masse saline

« AnteriorContinuar »