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tel eft notre plaifir. DONNE' à Versailles le vingtquatrième jour du mois de Janvier l'an de Grace mil fept cens douze, & de notre Regne le foixanteneuvième. Signé par le Roy en fon Confeil, DE SAINT-HILAIRE.

Registré fur le Registre numero 298 de la Communauté des Imprimeurs & Libraires de Paris,page 300, conformément aux Reglemens, & notamment à l'Arreft du 13 Aoust 1703. A Paris ce vingt-huitiéme jour du mois de Janvier 1712.

Signé, L. JOSSE, Syndic.

Er ledit Sieur ROBUSTEL a cedé à CHARLES OSMONT Libraire à Paris, le droit du prefent Privilege, en ce qui concerne les Inftructions de M. Nicole fur le Symbole, les Sacremens, l'Oraison Dominicale & le Decalogue; laquelle Ceffion a été registrée fur le Livre de la Communauté, le premier Juin 1711.

Signé, L. JOSSE, Syndic.

1

INSTRUC

******************:****************

INSTRUCTIONS

THEOLOGIQUES

ET MORALES

SUR LE

DECALOGUE

**********************************

INSTRUCTION PRELIMINAIRE.

Du Decalogue en general.

CHAPITRE PREMIER.

Ce que c'eft que le Decalogue. Pourquoy cette Loy a été donnée fi long-temps après la Création du Monde. Comment elle a été accomplie. Ce que renferme cette Loy.

D.

U'eft-ce que le Decalogue?

R. C'est l'abregé des Loix de Dieu, qui contient les devoirs naturels de l'homme envers Dieu & envers le prochain; & de plus, la loy ceremoniale de la fanctification dy Decal. Tome L

A

Sabbat, que l'Eglife, felon la tradition des Apôtres, a changée en celle de la sanctification du Dimanche.

D. A qui cette Loy a-t-elle été donnée ?

R. Au Peuple Juif, après qu'il fut forti de P'Egypte, & qu'il fut arrivé à la Montagne de

Sinai.

D. Comment fut-elle donnée à ce Peuple?

R. Dieu fe fit entendre premierement à tout le Peuple par une voix terrible, accompagnée de tonnerres & d'éclairs; enfuite il la donna à Moife, écrite fur deux tables de pierre; c'eft pourquoy elle et appellée la Loy écrite.

D. Quand cette Loy a-t-elle été donnée ? R. Plus de deux mille cinq cens ans après la Création du monde, & plus de quinze cens ans avant la Naiflance de Jefus-Chrift.

,

D. Pourquoy Dieu n'a-t-il pas donné fa Loy dès le commencement du Monde Ou pourquoy n'a-t-il pas attendu la venuë de Jefus-Chrift pour la donner?

R. a C'eft que Dieu a voulu convaincre l'homme par une longue experience, des deux principales playes que le peché a caufées dans la nature; fçavoir l'aveuglement de P'efprit, & la corruption de la volonté. Pour convaincre l'homme de l'aveuglement de l'efprit, il l'a laiffé plus de 2500 ans, fans luy donner de Loy écrite; & pendant ce temps, des hommes ont fait voir par les erreurs in

a S. Thoms, 1. 2. quæft. 98. art. 8.

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:

finies où ils fe font engagez, les tenebres profondes où leur efprit étoit plongé mais comme ils étoient pleins de corruption dans leur volonté, & qu'ils s'imaginoient néanmoins qu'il leur fuffifoit de connoître ce qu'il faut faire pour l'accomplir; Dieu après leur avoir donné la Loy écrite, a laiffe paffer encore plus de quinze cens ans fans leur donner la Loy de grace, qui n'a été apportée & donnée que par Jefus-Chrift, afin que l'homme fe trouvant dans l'impuiffance par luy-même d'obferver la Loy écrite, fût convaincu de la neceffité de la grace du Redempteur, qui seul fait accomplir cette Loy. a C'est pourquoy faint Paul enfeigne que le peché a repris de nouvelles forces par la Loy; & que quoyqu'elle fût bonne & fainte en elle-même, elle fervoit néanmoins d'occafion à la concupifcence, pour augmenter le peché, en rendant l'homme violateur de la Loy, qu'il connoiffoit, au lieu qu'auparavant il pouvoit croire qu'il n'étoit fimplement que pecheur par ignorance.

D. Cette Loy n'a-t-elle donc été accomplie par perfonne, depuis Moife jufqu'à Jefus-Chriit?

a Peccatum non cognovi, nifi per legem ; nam concupifcentiam nesciebam, nifi lex diceret : Non concupifces; occafione autem acceptâ, peccarum per mandatum operatum eft in me omnem concupifcentiam. Ego autem vivebam fine lege aliquando, fed cùm veniffet mandatum, peccatum revixit. Lex fancta quidem, &. mandatum fan&um & juftum & bonum. Rom. 7. v. 7.& feq.. Vide S. Aug. 4. de Sp. & lit. c. 4. [.

Dieu par

R. a Elle a été accomplie par un petit nombre de Juifs fpirituels, qui étant convaincus de leur foibleffe, recouroient à les merites du Mediateur qui leur étoit promis, & qui ne fe propofoient pas feulement une felicité temporelle pour fin de l'accompliffement de la Loy, mais la vraye felicité, qui confifte à jouir de Dieu: mais elle a été violée par le commun des Juifs, qui n'avoient point recours à Dieu, afin d'obtenir de luy la grace neceffaire pour garder fa Loy, & qui dans les préceptes mêmes qu'ils fembloient accomplir, n'avoient en vue que d'obtenir des biens temporels. Ces premiers Juifs étoient Chrétiens par avance, & appartenoient au nouveau Teftament; les autres n'y appartenoient pas, mais à l'ancien. D. Y a-t-il encore de ces derniers Juifs dans le temps de l'Evangile ?

R. b Non-feulement il y en a, parce qu'il y a encore quantité de Juifs de Religion; mais il y en a auffi plufieurs entre les Chré

a Illa quippè terrena munera in manifefto promittebantur & tribuebantur: in occulto autem illis omnibus rebus novum Teftamentum figuratè prænuntiabatur & capiebatur intelligentiâ paucorum, quos eadem gratiâ prophetico munere dignos fecerat. Difpenfabant ergo illi San&i pro congruentia temporis Teftamentum vetus, pertinebant verò ad Teftamentum novum; nam & quando temporalem felicitarem agebant, æternam veram & præferendam intelligebant S. Aug. Ep. 120. Vide eund. L. de Carech. Rud.

8. 14.

b illis temporibus fuerunt jufti fpiritales, quos non occidebat littera jubens, fed vivificabat fpiritus juvans; unde & fides venturi Chrifti habitabat utique in Prophetis, enturum prænuntian tibus Chriftum, & nunc funt plurimi carnales, qui vel hærefes faciunt, &c S. Aug. 1 1. contra adverf, Leg. & Prophet. G. In Vide apud eund. l. 1. de bapt. 6. 15.

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