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», promeffes qu'il avoit faites à Abra ,, ham nôtre pere, & à toute fa pofterité. La Sainte Vierge demeura près de trois mois avec fa coufine; & après avoir fanctifié toute la maifon de Zacharie par fa prefence, & fes faints entretiens, elle partit pour s'en retourner à Nazareth, dans le tems qu'Elizabeth étoit prête de faire fes couches.

Perfonne n'ignore les merveilles qui arriverent à la naiffance du faint Precurfeur; la joie & l'admiration furent generales; & chacun fe difoit l'un à l'autre que penfez-vous que fera cet enfant ? mais ce qu'ils ne fçavoient pas, fut revelé à Zacharie, qui étant rempli du Saint-Efprit, connut le Myftere de l'Incarnation, & la part que fon fils devoit avoir à ce Myftere ; & ayant recou vert la parole le jour même que le faint Precurfeur fut circoncis, le premier. ufage qu'il en fit, fut de publier tout haut un Cantique d'admiration, de louanges, & d'actions de graces, dans lequel en annonçant le miniftere de fon fils, il annonçoit auffi la naiffance prochaine du Meffie. Ainfi s'accomplit à la lettre ce que les Prophetes Ifaïe & Malachie avoient prédit touchant le Precurseur ; & il est évident que dans Jean

Baptifte fe trouve encore un des carac teres des mieux marquez de ce Precur feur du Melfie.

Pendant que le bruit des merveilles qui étoient arrivées à la naissance de faint Jean,fe répandoit dans tout le pats des montagnes de Judée, la Sainte Vierge qui étoit retournée à Nazareth, meditoit en filence jour & nuit le Mystere sacré que Dieu avoit operé en elle. Sən humilité ne lui avoit pas permis de declarer à faint Jofeph ce que le SaintEsprit tenoit encore caché à ce chaste Epoux; lorfqu'il s'apperçût lui-mêne de la groffeffe de fa chafte Epouse. Dieu voulut, ce femble, que faint Jofeph ignorât jufqu'alors ce qui fe paffoit dans Ja Sainte Vierge, afin que l'apprenant, fa furprise fut une preuve vifible de la miraculeufe conception du Fils, & de l'incomparable virginité de la Mere. L'étonnement de faint Jofeph fut d'au tant plus grand, que connoiffant mieux que perfonne la haute fainteté de la Sainte Vierge, & n'ignorant pas le vœu qu'elle avoit fait de perpetuelle virginité, il n'avoit garde de la foupçonner d'adultere. Il étoit bien plûtôt porté, dit faint Bernard, à croire qu'el le dût être cette Vierge formée dont

parloit Ifaïe, qui devoit enfanter le Meffie. Il le crût, dit le faint Docteur, & ce fut par un fentiment d'humilité & de refpect, femblable à celui qui fit dire depuis à faint Pierre: éloignez-vous de moi Seigneur, parce que je fuis un pefup, cheur; que faint Jofeph penfa auffi à s'éloigner de la Sainte Vierge: Je n'avance pas ceci comme venant de moi ajoûte le faint Abbé, c'eft le fentiment des Saints Peres.

Hom. 2

Miffus

eft,

Le chafte Epoux cependant ne fçavoit à quoi fe déterminer. La renvoyer, c'étoit la diffamer; & il ne fe croyoit pas affez faint pour refter avec elle. Dans cette perplexité, un Ange lui apparut, & lui dit: Jofeph, fouvenezvous que vous êtes de la Maifon de David, de laquelle doit naître le Meffie promis, & ne croyez point que ce foit fans deffein que le Seigneur vous ait donné Marie pour époufe, qui eft de la même race Royale que vous. Sçachez donc que l'Enfant dont elle eft groffe, & qu'elle a conçû miraculeufement par la vertu du Saint-Efprit, eft le Sauveur du monde, le Fils unique du Pere Eterel, le Meffie promis; & Dieu vous a oifi pour en être durant fon enfance uteur, le Nourriciet, & en ce fens

le Pere. Ne craignez donc point de refter avec Marie vôtre Epouse, vous êtes le gardien de fon honneur, & de fa virginité;fi elle n'eût point eu d'époux, elle n'eût pas pû fans fe décrier, être Mere. Vous donnerez à l'Enfant le nom de Jesus, pour faire connoître aux hommes que c'est lui qui doit les fauver, & qu'il vient pour s'offrir en facrifice, pour l'expiation des pechez de tous les

hommes.

Saint Jofeph inftruit de ce grand Myftere, & de la dignité de l'emploi que le Ciel lui deftinoit, ne regarda plus la Sainte Vierge que comme la Mere du Redempteur. Sa tendreffe pour elle augmenta avec la veneration; & le choix que Dieu avoit fait de lui pour être l'Epoux de la Mere de Dieu, ne fervit qu'à le rendre encore plus faint, & plus humble.

§. VI.

La naif

fance

Cependant la Sainte Vierge étoit au neuvième mois de fa groffeffe, lorfqu'on de Jefus publia un Edit d'Augufte Cefar, qui or- Chri donnoit que l'on fit un dénombrement exact de tous les fujets de l'Empire, & qu'on en dreffat un état. Cyrinus qui

commandoit dans la Syrie, eut ordre de faire le dénombrement des Juifs; car quoique la Judée ne fût pas encore tributaire, ni mife au nombre des Provin ces de l'Empire: Augufte regardoit déja les Juifs comme fes fujets, & le Roi Herode étoit regardé lui-même comme fon efclave. Pour éviter la confufion dans ce dénombrement

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on ordonna que tous les chefs de famille fe rendif fent à la ville d'où fa famille étoit originaire, pour le faire écrire fur les regiftres publics, & pour payer la capitation generale qu'on avoit impofée. Augufte n'avoit en tout cela que des vuës d'avarice & d'ambition; mais la Providence divine difpofoit ainfi les choses, afin que Jofeph & Marie étant obligez de fe rendre à Bethléem, le Meffie vint au monde dans cette Ville, où il étoit prédit qu'il devoit naître.

Ce ne fut pas fans beaucoup de peine & de fatigues, que la Sainte Vierge prête d'accoucher, & faint Jofeph firent ce voyage. Comme tous ceux de la famille de David s'y étoient rendus, felon la teneur de l'Edit, toutes les hôteleries étoient remplies, outre que l'état pauvre de Marie & de Jofeph, les fit rebu

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e de bien des gens. Ne trouvant point

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