haut, & leur donna à tous fa benediction. Eux s'étant tous profternez, ils l'adorerent, tandis qu'il s'élevoit au Ciel peu à peu à leurs yeux;jufqu'à ce qu'enfin ils le perdirent de vûë. Ce fut alors que ce divin Sauveur perçant en un moment tous les Cieux, au milieu de toute la Cour Celefte,qui étoit venue au-devant de fon fouverain Seigneur, alla s'affeoir comme Fils unique de Dieu à la droite de fon Pere, fur le même Trône, où il regne & regnera au-delà de tous les fiecles durant toute l'éternité, communiquant à fa facrée Humanité toute la plenitude de fa gloire.

Tous fes Apôtres & fes Difciples qui l'avoient vû monter au Ciel par fa pro pre vertu; penetrez de joïe, embrazez d'amour, tous ravis en admiration, refroient là immobiles, les yeux fixez fur la nuée qui le leur avoit dérobé à leurs yeux; lorfque deux Anges leur apparyrent fous une forme humaine, habillez de blanc, qui leur dirent: Hommes de Att. 11; Galilée, que faites-vous là les yeux attachez au Ciel ce JESUS qui a été enlevé ・d'avec vous au Ciel, viendra de la même maniere que vous l'avez vû aller au Ciel. Ils parloient du grand jour du jugement dernier, où Jefus - Chrift viendra juger tous les hommes. PV

an

La Sainte Vierge qui avoit affifté à la glorieufe Afcenfion de fon divin Fils dans le Ciel, s'en revint avec toute cette Sainte Compagnie à Jerufalem, où felon l'ordre de Jefus - Chrift, ils passerent tout le tems en retraite, & en prieres, jufqu'à ce qu'ils euffent été revêtus de la force qui devoit venir d'enhaut, c'est-à-dire, jufqu'à la defcente du SaintEfprit, qui arriva dix jours aprés, qui fut le faint jour de la Pentecôte.

Le lieu d'où Nôtre-Seigneur JesusChrift monta au Ciel, aux yeux de sa trés-fainte Mere, de fes Apôtres, & de tous fes Difciples, étoit fur le fommer du Mont Olivet, qui eft à demi heure de chemin de la muraille de Jerufalem, du côté du couchant. Ce divin Sauveur voulut bien laiffer fes facrez veftiges imprimez fur le roc, & enfoncez miraculeufement jufqu'à deux ou trois pouces de profondeur ; & ils y font demeurez dans leur forme & dans leur entier depuis, quoique les Chrétiens qui y font venus déstors en pelerinage de toutes parts depuis tant de fiecles, n'ayent ceffé de racler pour en tirer de la pierre ou de la terre. Par la figure des pieds du Sauveur imprimée dans le roc, il 2 paroît qu'il étoit debout & qu'il

avoit la face tournée vers le Septentrion.

Eufebe rapporte, que lorfque l'Imperatrice fainte Helene mere du Grand Conftantin fit bâtir une magnifique Eglife en cet endroit, elle ordonna que le pavé fût de marbre & de jafpe; & fur tout l'endroit où les veftiges du Sauveur fubfiftoient. Mais quand on voulut le couvrir de Jafpe, il ne fut jamais poffible d'en venir à bout; tout -ce qu'on y mettoit deffus, quelque riche, quelque precieux qu'il fût, étoit repouflé, rejetté par une vertu invifible, & on fut obligé de le laiffer découvert. Saint Jerôme ajoûte, que quand on voulut achever la voute de cette magnifique Bafilique, il ne fut pas poffible non plus de fermer l'endroit qui repondoit perpendiculairement à la place des veftiges des pieds du Sauveur; de forte qu'on fut obli-gé de laiffer à decouvert l'efpace par lequel JESUS-CHRIST s'étoit élevé de la terre au Ciel; auffi bien que l'endroit du roc, où il avoit imprimé fes facrez veftiges.

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Chrift,

§. LXVII.

Les Comme on a rapporté affez au long Myite dans cette hiftoire, jufques aux mointes prin- dres circonstances, tous les Mysteres cipales.à de la Vie, & de la Mort de J E s u sneur de CHRIST jusqu'à sa glorieuse AscenJefus fion dans le Ciel; il ne refte qu'à parler ici de fes facrées depoiiilles, c'eft-àdire, des inftrumens de fa Paffion, & de fa Mort, & de tout ce qui avoit fervi à fa fepulture, & qu'on peut appeller les facrées Reliques du Sauveur ; que l'Eglife honore la plupart par des Fêtes particulieres.

Ce n'eft pas feulement pour rappeller la memoire de ces facrez Mysteres qu'on peut appeller l'ame de nôtre Religion, que l'Eglife en celebre tous les ans la fête avec tant de folemnité; c'est encore pour en faire tirer tout le fruit à fes enfans, & pour exciter leur reconnoiffance, & nourrir leur pieté par la célebrité de ces grandes Fêtes; en effet, entre tous les exercices qui peuvent occuper la pieté chrétienne n'en eft point qui paroiffe plus utile que de bien prendre l'efprit, & de bien employer les jours de Fêtes folemnel

il

les; puisqu'on y trouve ce que la Religion nous propofe de plus effentiel, foir dans fes Mysteres, foit dans fon culte.

C'est dans cette vûë que l'Eglife celebre avec tant de pompe, & de religion le Mystere de l'Incarnation du Verbe Eternel dans le fein de la très

fainte Vierge le 25. de Mars. La Nati vité de Jefus Chrift le 25. de Decembre; fa Circoncifion le premier de Jan vier: fa Manifeftation aux Gentils ou l'Epiphanie, communément la fête des Rois le 6. du même mois. Sa Prefenta tion au Temple de Jerufalem, quaranté jours aprés fa Nativité, le 2. de Fevrier; fa glorieufe Transfiguration, le fix du Mois.d'Août; la Memoire de fa Paffion, & de fa Mort, la derniere femaine du Carême ? fa triomphante Refurrection le faint jour de Pâques, qu'on appelle par excellence le jour du Sei gneur Dies Dominica, & dont tous les Dimanches de l'année font comme le jour de l'Octave. Enfin fa glorieuse Afcenfion dans le Ciel; & dix jours aprés la Descente du Saint- Efprit vifiblement fur fes Apôtres & fes Difciples le faint jour de la Pentecôte; ainfi que ce divin Sauveur le leur avoit promis. Et aprés toutes ces grandes folemnitez,