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la fête de l'Eucharistie qu'on appelle la Fête-Dieu, l'une des plus celebres & des plus privilegiées, comme renfermant pour ainfi dire, tous les autres Myfteres; puifque la Divine Eucharif tie eft comme l'abregé de tous, étant la representation réelle de fa Mort, le chef-d'œuvre de fa toute-puiffance, & de fa fageffe, le miracle par excellence de fon amour; & comme le précis de toutes les merveilles.

Outre toutes ces Fêtes folemnelles & univerfelles des principaux Myfteres de nôtre Religion, & celles de la Croix adorable de Jefus - Christ, principal inftrument de nôtre falut; on celebre encore dans quelques Eglifes particulieres les Grandeurs de Jesus le 28.de Janvier;la fête du S.Nom de Jefus le 14. du même Mois ; celle des cinq playes, monumens éternels de nôtre Redemption; celle des faints Clous,& de la Couronne d'épines, dont on parlera dans la fuite.

On voit enfin le lendemain de l'octave de la Fête-Dieu,la fête du facré Coeur de Jefus, qui a été la fource de tous les bienfaits dont le Sauveur nous a comblez, le fiege de fon amour infini pour nous; & le principe de tous ces grands Mysteres; on voit, dis-je, cette Fête

établie aujourd'hui dans un grand nom bre de Diocéfes, dans la plupart même par vœu à l'occafion de la maladie contagieufe dont la France a été fi longtems affligée. La liberalité avec quoi les fouverains Pontifes ont repandu par plufieurs Brefs, les trefors de l'Eglife fur tous ceux qui ont cette folide devotion fi à cœur, en autorife affez la pratique. Quoique cette devotion qui n'a pour objet que l'amour immenfe dont le cœur de Jefus eft embrafé, & la reparation des outrages qu'il reçoit dans la divine Euchariftie par la criante ingratitude des hommes, quoique cette folide devotion foit fi ancienne

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qu'elle ait toûjours été fi chere aux plus grands Saints, comme on peut le voir dans le livre intitulé, la Devotion au facré Coeur de Jefus, que l'Auteur de cette Hiftoire a donné au public, il femble qu'elle ne fe foit renouvellée dans ces derniers tems dans le cœur des Fidéles, que pour faire revivre cette -premiere ferveur prefque éteinte aujourd'hui dans la plupart des Chrétiens. A la verité comme le cœur adorable de Nôtre Seigneur Jefus Chrift est Saint de la fainteté de Dieu même ; que tous les mouvemens fuivant la dignité

de la perfonne divine qui les opere, font d'un prix infini; comme ce divia cœur n'eft pas feulement le fiége de l'amour immenfe que J. C. a pour nous, mais qu'il en eft encore l'organe. Que c'eft dans ce facré Coeur que naif. fent tous les fentimens de douceur, de bonté & de mifericorde que ce divin Sauveur a pour nous; que c'eft comme la fource & le trefor de toutes les graces, & de tous les bienfaits dont nous fommes comblez, l'azyle des pecheurs, & le plus doux fejour des ames faintes enfin comme c'eft dans ce divin Cout qu'a été formé le plan de tous les facrez Myfteres de la Vie, & de la Mort de Jefus Chrift; il ne faut pas être furpris fi tous les Saints ont eu pour ce facré Coeur un culte fi religieux,& une devotion fi tendre.

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„O très doux Jefus, s'écrie faint Bernard, que vous renfermez de richeffes dans votre facré Coeur ! fe peut-il faire que les hommes ne foient ,, que mediocrement touchez de la perte qu'ils font par l'indifference & par ,l'oubli qu'ils ont pour ce Cœur adoPour moi, ajoûte-t-il, je ne en oublier pour le gagner & poffeder, je lui confacrerai

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deformais toutes mes penfées; les " fentimens & fes defirs feront les miens; . enfin je donnerai, je facrifierai tout pour acheter ce trefor: Bonus thefau- " rus, bona margarita, cor tuum, bone" Bern. de Jefu, dabo omnia, omnes cogitationes &« Pass.f.3. affectus mentis commutabo, & rabo illam mihi. Mais qu'est- il befoin “ de l'acheter, continue ce faint Doc- “ teur, puifqu'il eft veritablement à " moi ? oui, je le dis avec confiance, le Cœur de Jefus eft à moi, puifqu'il est à mon chef, & ce qui eft au chef " n'appartient-il pas auffi à tous les "Luten membres ce facré cœur fera doncs deformais, & le temple où je ne ceffe- «s Lai de l'adorer, & la victime que je ❝ lui offrirai fans ceffe ; & l'Autel où " je ferai mes facrifices; fur lequel le " même feu du divin amour dont fon cœur brûle, confumera le mien; ce « fera dans ce facré cœur que je trouve- « rai & un modéle pour regler les mou- « vemens du mien ; & un fonds pour m'acquiter de tout ce que je dois à la « Juftice divine; & un port affùré, où à re l'abri des tempêtes, & des naufrages «< je dirai avec David: j'ai trouvé mon cœur pour prier mon Dieu. Ouï,je l'ai «‹ trouvé ce divin Coeur dans l'adora- «

2. Reg.

7.

tion de

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ble Euchariftie, en y trouvant le Cœur facré de mon bon ami, de mon ,, frere, de mon Roi, de mon Redem, pteur : & après cela à qui tiendra-t-il », que je ne prie avec confiance, & que ,, je n'obtienne ce que j'aurai demandé allons, mes freres, entrons dans , cet aimable Cœur, pour n'en fortir ›› jamais.

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§. LXVIII.

L'inven- La croix facrée, glorieux trophée de la Sainte nôtre Redemption, augufte theatre des Croix. divines mifericordes, inftrument précieux dont Dieu s'eft fervi pour le falut du genre humain, a été depuis la mort de Jesus-Chrift l'objet du culte fingu lier de tous les Fidéles. Comme c'étoit la coûtume des Juifs d'enterrer avec ceux qu'on faifoit mourir, les inftrumens de leur fupplice; la croix du Sauveur fut jettée dans une foffe près de fon fepulcre, avec les cloux dont il avoit été attaché. Après la Refurrection de Jefus Chrift, les Juifs n'oublierent rien pour dérober à la veneration des Chrétiens toutes ces précieuses Reliques, Les Payens s'étant emparez des lieux Saints, encherirent encore fur

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