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= l'impieté des Juifs ; & ils n'oublierent Erien, pour en abolir même la memoire, Ils avoient comblé la grotte du Saint Sepulcre ; ils avoient élevé au - deffùs une grande quantité de terres, & de decombres, ils en avoient même pavé lẹ haut; & pour comble d'impieté & de profanation, ils avoient bâti au-def sus un Temple de Venus, où ils offroient les plus abominables sacrifices, empêchant par là les Chrétiens d'y paroître jamais.

Après l'entiere défaite de Licinius Empereur d'Orient, Conftantin le Grand premier Empereur Chrétien, fe voyant feul maître des deux Empires, h excité par le zele de l'illuftre Helene, fa mere, mit tous fes foins à faire fleuxir la véritable Religion, en détruisant les malheureux teftes du Paganisme. Il donna ordre de détruire ce monument de l'impieté, & d'y bâtir une Eglife fi magnifique, qu'elle furpassa les plus fuperbes édifices des autres villes.

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L'Imperatrice fainte Helene voulut fe charger elle-même de ce grand & pieux, ouvrage. Occupée depuis longtenis aux œuvres de pieté, & à tout ce qui pouvoit contribuer à la gloire de la Religion, quoi qu'agée alors de près

de quatre-vingts ans, elle vint à Jerusalem, résoluë de mettre tout en œuvre pour trouver la croix du Sauveur, fans fe rebuter des obftacles qui paroiffoient infurmontables; car, comme dit Sozomene, les Gentils en haine du nom Chrétien avoient fait tous leurs efforts, & mis en usage toute leur industrie pour abolir même la memoire du lieu où avoit été enterrée la croix, & où étoit le faint Sepulcre, Sainte Helene commença par faire abattre l'idole & le Temple; on en ôta enfuite les terres ;-& fur l'avis d'une ancienne tradition, elle fit creufer fi avant, que l'on découvrit enfin le faint Sepulcre, auprès duquel on trouva trois croix de même grandeur, & de même forme, fans qu'on pût bien difcerner quelle étoit celle du Sauveur. Le titre où Pilate avoit écrit ces mots : Jefus de Nazareth Roi des Juifs, avoit été arraché, & étoit parmi ces croix; ce qui faisoit assez voir que l'une des trois étoit celle qu'on cherchoit ; mais il ne fut jamais possible de la connoître.

Dans cet embarras l'Imperatrice confulta faint Macaire Evêque de Jerufalem, lequel fut d'avis qu'on fit toucher ces trois croix à des malades, ne doutant point que Dieu ne declarât par des

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miracles, quelle des trois étoit la véri table croix du Sauveur. Cet expedient fut approuvé. On appliqua ces trois croix fur une Dame de qualité, qui étoit à l'agonie ; les deux premieres n'o pererent rien; mais à peine la malade eut touché la troifiéme, qu'elle fut gue rie fur le champ en prefence d'une foule de peuple, qui fut témoin du mi, racle. Pour s'aflurer encore davantage de la verité, on mit fur un corps mort ces trois croix, & la feule qui avoit déja gueri la malade, reffufcita le mort, Ei déslors on rendit à ce bois facré qui avoit fervi d'inftrument au myftere de nôtre Redemption, le culte qui lui étoit dû; & depuis ce tems-là la mémoire de ce jour devint celebre parmi les fêtes de l'Eglife, fous le titre de l'Invention -de la fainte Croix, dont la fête se cedebre tous les ans le 3. de May. L'Imperatrice fainte Helene fit bâtir une magnifique Eglife au même endroit où la croix avoit été trouvée ; & dans cette Eglife elle remit la moitié de ce bois fa-cré, qu'elle fit enchaffer richement ; & selle apporta l'autre moitié à l'Empereur Conftantin fon fils, qui reçût ce prefent -précieux avec une veneration finguliere. Il en conferva une portion à Con

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ftantinople, & envoya l'autre à Rome; qui fut mife dans la magnifique Eglife que cet Empereur y fit bâtir exprès, & qui fut appellée pour cela : l'Eglife de fainte Croix de Jerufalem.

Saint Cyrille qui fut Evêque de Je rufalem vingt-quatre ans après faint Macaire, allure que l'univers fe trouva en peu de tems rempli de morceaux de la portion de la croix qui étoit à Jerufalem, parce que fes Predeceffeurs depuis faint Macaire, & lui-même en don noient des parcelles aux Pelerins de qualité qui venoient par devotion à Jerufalem de toutes les parties du monde, pour reverer ce bois facré: & le même Pere ajoûte comme temoin oculaire que cette portion de la croix ne diminuoit point par la distribution qu'on en faifoit, & qu'elle renouvelloit visiblement le miracle de la multiplication miraculeufe des cinq pains, étant fans ceffe diftribué en morceaux fans être diminuée. Saint Paulin qui vivoit en 425. dir que cette vertu miraculeufe de ce bois facré, qui tour mort & feché qu'il étoit, fembloit fe reproduire encore comme s'il eût été vivant, lui avoit été communiquée par l'attouchement de cette chair Divine, qui ayant

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fouffert la mort fur ce même bois, l'a vaincue par une Refurrection glorieuse, Cette croix toute materielle qu'elle est, & toute feche, n'ayant plus rien de ve getable, femble encore vivre, & fe nourrir: De force que depuis ce tems-là ajoûte ce Saint, quoique coupée en un nombre infini de parcelles pour fatisfaire à la devotion des Fidéles, elle ne diminuë point; & quoique tant de gens en ayent des morceaux, on diroit qu'on n'y a point touché, & elle paroît toûjours toute entiere. C'est ainfi que parle faint Paulin de ce miracle de la croix, dans l'Epître 1 1. à Severe,

§. LXIX,

del'Exal

L'an 615. Cofthoës II. Roi de La Fête Perse, ayant pris Jerufalem, emporta delicade la fainte croix, & emmena captifs un la Sainte grand nombre de Fidéles, entre lefquels Croix étoit Zacharie Patriarche de Jerufalem, Heraclius Empereur de Conftantinople lui demanda la paix; mais le Roi barbare ne voulant la lui accorder qu'à condition qu'il renieroit Jesus-Christ, & que fes peuples en feroient de même, pour adorer le Soleil, qui étoit le Dieu des Perfes. Cette demande impie anima

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