Imágenes de páginas
PDF
EPUB

La

fainte

Vierge

accou

Sauveur

de à Bethléem.

[ocr errors]

§. XIX.

La fainte Vierge parfaitement inf truite de tout ce qui devoit arriver ; & fçachant bien qu'elle accoucheroit à

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

E

che du Bethléem avoit pourvû aux langes dut mor- pour emmailloter le divin Enfant d'abord après fa naiffance. On ne s'arrête point ici à raconter tout ce qui fe paffa de merveilleux à cette admirable Naiffance, dont on a rapporté toute l'Hif toire detaillée dans la Vie de JesusCHRIST on se contente de dire que MARIE & Jofeph s'étant rendus à Bethleem ils y trouverent toutes les Hôtelleries occupées par tous ceux qui étoient de la même race Royale, qui s'y étoient rendus de toutes parts, qui étant plus riches qu'eux, occupoient toutes les Hôtelleries. N'ayant point trouvé à loger à caufe de cette foule d'étrangers que l'Edit du Prince y avoit attirez la fainte Vierge, & faint Jo feph furent obligez de fe retirer dans une grote, ou caverne creusée dans le roc, attenante à une des Hôtelleries qui étoit auprès d'une des portes de la ville en dehors, laquelle grotte fervoit de retraite à des animaux de charge,

&

[ocr errors]

& étoit comme une écurie bannale. Ce fut là, que la plus fainte, la plus augufte, & la plus pure des Vierges fans fouffrir de douleurs, & fans ceffer d'êter Vierge, mit au monde le Roi du Ciel, & de la Terre, le Maître fouverain de l'Univers, ce Meffie fi longtems attendu, & fi ardemment defiré, en qui s'accompliffoient parfaitement toutes les promefles, & les Propheties. Ce fut fur le minuit du 25. du mois de Decembre de l'an du monde 4000.que la fainte Vierge accoucha ; & cet heureux jour fut dèslors la prenfiere Epoque de l'Ere Chrétienne.

[ocr errors]

Il n'eft pas poffible de comprendre quels furent les fentimens de joye, de veneration & de tendreffe de certe Bienheureuse Mere en tenant pour la premiere fois entre fes bras ce divin Enfant qu'elle adoroit, qu'elle reveroit comme fon Dieu, & qu'elle aimoit comme fon Fils unique. A la verité cette joye auroit été bien temperée par l'indignité du lieu où elle fe voyoit reduite par fa pauvreté, fi éclairée d'une lumiere furnaturelle, elle n'eût decouvert tout le Myftere d'une Providence fi extraordinaire. Elle ne laiffa pas de reffentir comme la plus tendre des me

res, tout ce que fon état procuroit d'humiliation, & d'incommodité à fon cher Fils. Il est vrai que l'arrivée des Bergers, & peu après celle des Rois Mages la confolerent affez, voyant que tandis que le monde recevoit fi indignement le Souverain Maître de l'Univers; tout le Ciel s'empreffoit pour lui rendre fes adorations, & fes hommages, & que tandis que venant dans fon propre heritage, il n'étoit point reçu des fiens des Princes étrangers ve noient l'adorer, & le reconnoître comme le vrai Dieu, le Roi des Juifs, & le Meffie.

La fainte Vierge voulut apprendre & des Bergers, & des Rois Mages jufques aux moindres circonftances de tout ce qui leur étoit arrivé à l'occafion de la Naiffance de fon divin Fils ; & elle ne perdoit rien de tout ce qu'elle entendoit raconter de miraculeux, & d'extraordinaire. Elle s'en entretenoit elle-même interieurement, confiderant avec plaifir le parfait accompliffement jufqu'aux moindres circonftances, & des Propheties qu'elle avoit meditées fi fouvent, & des promeffes que l'Ange Gabriël lui avoit faites.

Quoi qu'elle fût pleinement instruite

de tout le Mystere de l'Incarnation du Verbe divin, elle ne laifloit pas d'acquerir tous les jours de nouvelles lumieres, & une connoiffance experimentale, par les merveilles qui s'operoient tous les jours à l'occafion de cet Homme Dieu fon cher Fils. Mais bien Join de repandre fa joye, & fon cœur par des entretiens qui auroient fatisfait l'amour propre : elle renfermoit toute la joye, & fon admiration dans fon ame, ne parlant jamais de ce grand Myftere qui lui faifoit cependant tant d'honneur. On ne vit jamais tant de prudence, tant de retenue, & de modeitie qu'on en voit dans la très-fainte Vierge, & dans faint Jofeph. Ils fe contentent d'admirer, & de glorifier Dieu interieurement de tout ce qui fe paffe de merveilleux, fans fe hâter d'en parler aux autres, laiffant à la divine Providence le foin de manifefter en fon tems le trefor qu'ils poffedoient.

§. X X.

rificatió

Après quarante jours depuis la Naif- La Pufance du Sauveur, qu'ils avoient paffez de la à Bethléem un peu moins mal logez fainte Vierge, que dans l'Etable; le deux de Fevrier,

la fainte Vierge, & faint Jofeph religieux obfervateurs de la Loi, fe rendirent à Jerufalem pour s'acquitter de la ceremonie legale de la Prefentation du Fils, & de la Purification de la Mere.

Il est évident que la Loi de la Purification ne regardoit nullement Marie, qui ayant conçu par la feule operation du Saint Efprit, & étant devenuë Mere fans ceffer d'être Vierge, elle ne pouvoit pas avoir befoin de Purification; & par confequent elle n'étoit pas comprise dans une Loi qui ne regardoit que les femmes ordinaires. Toute purification fuppofe quelque fouillure or quelle impureté dans celle qui fans ceffer d'être Vierge, eft devenue Mere, s'écrie faint Auguftin: Unde fordes in Virgine Maria? Quelle fouillure dans celle en qui le Verbe divin s'eft fait chair? MARIE étoit abfolument difpenfée de cette Loi. Mais il fuffit que c'étoit un acte d'humilité, & de Religion, pour s'y croire obligée ; elle ne fait nulle attention à fa qualité de Mere de Dieu, & à fon privilege de Vierge; & puifque JESUS-CHRIST S'étoit lui-même foûmis à la Loi humiliante de la Circoncifion; elle n'a gar

« AnteriorContinuar »