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Avant la Lecture des Livres de pieté & avant le Sermon ou autre Inftruction.

Il eft bon de dire la Priere fuivante.

Mon Dieu, ouvrez mon efprit, & donnez-moi l'intelligence pour apprendre les veritez du falut. C'eft en vain que je lirai ou que j'écouterai la verité, fi vous ne la faites entrer dans mon cœur. Donnez-moi l'ardeur de la chercher, la fagefle pour l'entendre, la docilité pour m'y. foumettre, & la fidelité pour l'accomplir.

Aprés la lecture & aprés le Sermon ou autre Inftruction. Il eft bon de dire:

Mon Dieu, je m'eftime heureux d'aprendre & de connoître ce qui vous eft agreable. Je vous remercie de ce que vous m'avez éclairé de votre lumiére : & je vous fuplie de me remplir de plus en plus de la connoiffance de votre volonté, de me faire aimer la verité que vous venez de me faire connoître, & de me donner la force de prati quer ce que vous me commandez.

Quand nous entendons fonner l'Horloge, ou quand
nous changeons d'occupation.

Il faut nous fouvenir que le tems le paffe & que l'Eternite s'aproche,faire le figne de lacroix,& dire au moins de cœur: Mon Dieu, faites-moi la grace de bien vivre pour bien

mourir.

Toute notre vie devroit être une préparation continuelle à une bonne mort. C'est à quoi cette pratique faite avec piete avec reflexion peut fervir beaucoup.

Nous pouvons auffi dire alors: Mon Dieu, faites-moi la grace de ne vous offenser jamais.

Ileft bon de faire fouvent cette demande, à cause du befoin continuel que nous avons du fecours de la grace de Dieu, pour ne point tomber dans le peché.

Quand on fonne l'Angelus.

IL faut dire l'Angelus

l'Ave Maria trois fois chaque jour. Le Matin en memoire de la Confolation que la Sainte Vierge reçut en la Refurrection de fon Fils Notre Seigneur Jefus-Chrift, qui reffufcita le matin. A Midi en memoire de Affliction qu'elle reçut de la Paffion de ce divin Fils qui fur

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attaché à la Croix vers l'heure de midi. Et le Soir en me moire de l'Honneur qu'elle reçut en l'Incarnation que l'on eroit étre arrivée vers le Soir.

Quand on entend fonner pour un Mort, ou qu'on voit pafler un Enterrement, ou qu'on paffe dans un Cimetiere.

Il faut dire un De profundis, ou un Pater & un Ave pour les Morts, cela par un motif de charité, tant pour les pauvres Ames du Purgatoire qui Jouffrent des peines inconcevables, que pour notre propre Ame, qui fera traitée comme nous aurons traité celles des autres.

Quand on porte le Saint Sacrement à un Malade. Il faut fi faire le peut,l'accompagner avec respect & devo. tion, on ne peut pas, il faut au moins l'adorer, & dire: Mon Sauveur Jelus-Chrift, beniffez-moi, s'il vous plaît, & d'aignez donner à ce Malade ce qui lui eft neceffaire pour l'Ame & pour le Corps.

Quand nous paffons devant une Eglife.

Il faut y entrer pour adorer Notre Seigneur Jesus-Chrift refidant au S. Sacrement, ou au moins dire de cœur: LQué foir à jamais le Tres Saint Sacrement de l'Au

tel.

Quand nous paffons devant une Croix.
Il faut la faluer, & dire:

Mon Sauveur Jelus-Chrift, foiez beni à jamais de ce que vous m'avez rachetéen mourantpour moi fur laCroix, La Croix étoit autrefois un objet d'horreur, parce que c'éfoit l'Inftrument du Supplice le plus infâme. Mais depuis que le Fils de Dieu fait Homme a bien voulu y être attaché pour nous racheter, elle est devenuë un objet de veneration, parce qu'elle a étél'inftrument de notre redemtion & de notre falut. Quand nous fommes tentez d'impureté, de colere,

ou de quelquautre peché.

Il faut reconnoître notre impuissance à réfifier à la tentation, recourir promptement à Dieu, & dire au moins de cœur:

Mon Dieu, plutôt mourir mille fois que de vous offenler. Venez promptement à mon fecours, mon divin Sauveur, affiftez-moi de votre grace toute-puiflan→

te; faites-moi part de l'horreur que vous avez vous-même du peché, & ne permettez pas que je fuccombe à la tentation, j'y renonce de tout mon cœur.

Quand nous reconnoiffons avoir commis quelque peché.

Il faut dire au moins de cœur:

Mon Dieu, je fuis bien malheureux de vous avoir of fenfe, vous qui êtes la bonté même, & qui m'en avez tant de fois fait reffentir les effets: Je vous fuplie de me faire mifericorde. Vous feul, ô mon Dieu, pouvez me faire comprendre la grandeur de mon ingratitude, & l'énormité de ma faute, m'en donner une vraie douleur & une réfolution fincere de n'y plus retomber & d'en faire une digne penitence. C'eft ce que je vous demande par les merites de la Paffion & de la Mort de Notre Seigneur Jefus Chrift, qui font toute ma confiance.

Il faut auffi faire au plutôt quelque penitence pour expier les pechez que nous avons commis. Ne pas nous relever promptement du peché, c'eft faire moins de cas de notre ame que d'une bête que nous retirons promptement du bourbier, lorfqu'elle y eft tombée, & que de nos habits que nous avons Join de nettoyer d'abord qu'ils font fales. C'eft témoigner un grand mépris de Dieu & l'irriter davantage; enfin c'eft s'engager à de nouveaux pechez, comme une pierre qui a pris la defcente, roule de plus en plus, fi elle n'est pas arrêtée aus plutôt.

Quand nous fouffrons quelque peine de corps ou d'esprit. Il ne faut pas s'impatienter, mais dire dans notre

oœur quelqu'unes des Prieres fuivantes :

Mon Dieu, faites moi la grace de fouffrir cette peine. avec patience, humilité & foumiffion. Je vous l'offre en l'union des fouffrances & des douleurs de Notre Seigneur Jefus-Chrift, pour la rémission de mes pechez. J'ai bien merité, ô mon Dieu, de fouffrir cette peine pour mes pechez. Mon Dieu, puniflez-moi en ce monde, pour me faire mifericorde en l'autre.

Il faut regarder nos afflictions & nos maladies comme de juftes châtimens de nos fautes, & le defir de les expier doit nous animer à fouffrir avec patience ¿ même avec joie."

Nous devons regarder les peines & les afflictions de cette vie comme le gage de notre bonheur éternel, & nous foutenir dans nos maux par cette pensée, que Dieu châtie ceux qu'il aime. L'esprit du Chriftianifme demande de nous que nous nous réjouiffions parmi les fouffrances, qui nous faiJant participer aux fouffrances de Jesus-Chrift pendant cette vie, nous feront participer à fon bonheur & à ja glaire aprés notre mort. Confiderons auffi dans nos peines de carpa & d'efprit, combien elles font legeres & courtes en compan raifon des peines infinies & éternelles que nous avons tant de fois merité par nos pechez, & combien grand eft le bonkeur eternel que nous meritons par ces peines paffageres: ce qui doit nous porter à fouffrir même avec reconnoiffance. En ujer ainsi, c'est faire de neceffité vertu & changer la pierre en or. Que notre patience foit donc humble & fou mife, amoureufe & reconnoiffante, generale & perfeve

Tante.

Quand nous avons fait quelque perte.

Il ne faut pas murmurer ni fe chagriner, mais dire

dans notre cœur:

Mon Dieu, vous m'avez donné cette chose, vous me l'avez ôtée, votre fainte volonté foit benie.

Dieu s'étant réservé le domaine de tous nos biens, en étre · privé ce n'est pas tant les perdre, que rendre à Dieu une chofe qu'il nous avoit prété & qu'il reprend : par conséquent nous n'avons pas fujet de nous plaindre, mais nous devons plutôt benir Dieu, puifque c'est un moyen de le poffeder luimême; ce qui eft faire un gain inestimable, quand même tout nous feroit ôté.

Quand on nous outrage en notre perfonne, ou qu'on nous fait quelque tort en notre honneur ou en notre bien.

Il ne faut pas nous en vanger, mais dire dans

notre cœur :

Mon Sauveur Jefus-Chrift, qui avez tant. louffert d'outrages pour l'amour de moi, je veux endurer celui-ci pour vous.

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On peut dire encore :

Mon Dieu, je pardonne de bon cœur à cette perfonne qui m'a offenté, je veux l'aimer fincerement pour l'amour de vous parce que vous me le commandez. Seigneur, faites-lui mifericorde, & à moi auffi.

Supporter un outrage en vue de ceux que Jesus-Christ a bien voulu Jouffrir pour nous, c'est lui témoigner une jufte reconnoiffance.

Il faut boire le Calice de Jefus-Chrift, fans penser à la main qui nous le prefente.

il faut fouffrir les railleries & les injures, & toute autre forte de mauvais traitemens comme Jefus-Chrift, fans nous plaindre. Il ne faut rien reprocher à ceux dont Dieu fe fert pour nous affliger, mais reconnoître que nos peshez, meritent que tous le monde nous méprise & nous maltraite, & que nous avons merité des châtimens bien plus feveres. Il faut conferver une charité fincere pour nos ennemis au lieu des plus cruelles perfécutions.

Ceux qui font des injuftices font plus à plaindre que ceux qui les fouffrent. Plus ils font prévenus, plus ils font à plaindre. Il ne faut point avoir égard à la mauvaise vo Monté de ceux qui nous traversent & nous molestent, mais être perfuadé, , que Dieu par l'amour qu'il nous porte, permet le mal qu'on nous fait pour notre plus grand bien, Ainfi il faut regarder nos ennemis comme les inftrumens de notre bonheur, defirer & demander leur converfion.

Il faut bien nous garder de raconter aux autres les injures &le tort que nous aurons reçu de notre ennemi; mais il le faut Jouffrir en filence, & fi on nous en parle, il faut tåcher d'excufer celui qui nous a fait le mal & diminuer fa · faute. Nos plaintes nos murmures nous feroient perdre le merite que nous en aurions et par notre patience, & nous rendroient coupables d'avoir bieffe la charité, qui ne nous permet pas de découvrir les défauts du prochain.

Quand nous entendons quelqu'un qui jure. ILfaut le répondre avec douceur, fi nous jngeons qu'il profitera de notre avertiffement; & fi nous voyons que notre avertiffement fera inutile, il faut avoir de la douleur d'entendre jurer › dire: Le Saint Nom de Dieu soit beni.

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