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répondent au texte que j'en rapporte; & même, de les noter d'après l'Esprit de l'Encyclopédie (1); autant parce qu'il peut être plus répandu, comme bien moins dif pendieux que le grand Dictionnaire; que parce qu'il vous fera plus commode pour vos recherches; vû qu'il vous présente, dans trois pages, la matiere que le grand Dictionnaire embraffe dans une feule colonne. Ainfi le coup d'œil le plus rapide vous mettra à portée de juftifier mon exactitude, & le paralelle vous convaincra que je n'ai fait que fuivre le texte Encyclopédique, que déve lopper ce qui demandoit d'être mis dans fon vrai jour, & donner

(1) Cinq volumes in-12. 1768. A Genève, & fe trouvent à Paris, chez le Breton, Briaffon, &c.

la folution des difficultés qu'on y laiffe fans réponse.

J'ai tenté cependant quelque chofe de plus, en eflayant de vous donner l'idée, au moins générale, de deux caufes principales du mécanisme, dont les combinaifons prodigieufement variées doivent donner une fomme fi incompréhensible d'effets, que vous ferez moins furpris de lui voir embraffer les mouvemens les mieux combinés & les plus finguliers qui nous étonnent dans les brutes. Dans cette partie, comme dans l'autre, ne m'accufez point de plagiat, fi, par hazard, mes idées fe rapportent avec celles de quelqu'autre Ecrivain. Mon intention n'eft pas de lui en dérober la gloire, & de me l'attribucr. Je confens même que vous ne mettiez fur mon compte que ce qui vous paroîtra d'affez min

ce aloi, pour n'avoir pas eu befoin d'être mendié. Tout ce que je peux dire, à ma décharge, c'est que je lis affez peu; que j'ai de plus le défavantage de retenir très-peu de ce que j'ai lu; & d'oublier fouvent encore dans quel ouvrage j'ai lu le peu que je retiens. Vous remarquerez cependant quelques occafions,où je rends aux Auteurs dont j'emprunte les paroles l'hommage qui leur eft dû; & il ne m'en a rien coûté pour leur en faire honneur. Mon but feroit de vous amener au vrai que je crois. voir. Que mes idées, ou que celles des autres vous y conduifent, c'est ce qui ne vous importe pas plus qu'à moi.

Mais comment puis-je entreprendre de vous perfuader? A peine ofé-je espérer de vous convaincre que les bêtes n'ont point une ame. Si cependant vous n'a

viez d'autres preuves contre les automates, que celles qu'on nous a données jufqu'à préfent, & que vous allez lire, j'oferois me promettre d'y parvenir; car je ne crois pas qu'elles puiffent tenir contre les principes & les raifons qui les combattent. Je vous prendrai vous-même pour juge. Mais ce n'eft point le témoignage de vos fens que je follicite. C'eft celui de votre raison que j'invoque. Prononcez hardiment, fuppofé que celui-ci foit contraire aux

automates.

Tout ce que je vous demande (& vous conviendrez que je ne fuis pas exigeant, dans un cas où j'ai à combattre la prévention la plus forte, la plus générale & en apparence la mieux fondée.) C'eft que, fi entraîné par le torrent & par le préjugé, plutôt que d'après un férieux examen, vous aviez

pris parti pour ou contre les automates, c'eft, dis-je, que vous vous établiffiez dans le doute méthodique, avant que de commencer la lecture de ces Entretiens. Ce que je vous demande encore, quand vous l'aurez entamée; c'est de ne point décider la queftion en général, d'après la difcuffion feule de quelques points particuliers. Qui n'a vu qu'un ou deux détours d'un labyrinthe, ne peut pas, au moins, ne doit pas prononcer s'il eft bien ou mal deffiné. Ne jugez donc d'abord chaque morceau de détail que d'une maniere ifolée. Examinez fi fon objet eft bien préfenté, s'il est prouvé folidement; fi le fentiment contraire eft fidellement expofé, fi fes

preuves font pleinement réfutées.., afin de pouvoir conclure enfuite de tout l'enfemble, pour ou contre les automa

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