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On peut également employer lui et leur, en parlant de choses inanimées, quand ces pronoms sont joints à un verbe, qui ne convient proprement qu'aux personnes. On dira d'une maison; de plusieurs livres : je lui dois le rétablissement de ma santé : je leur dois mon instruction.

Le pronom soi se dit des personnes en général.

soi.....

On a souvent besoin d'un plus petit que
Obliger ses amis, c'est s'obliger soi-même.

Mais si l'on parle de quelqu'un en particulier, il faut se servir du pronom lui ou elle, selon le genre:= cet homme n'aime que lui. Ainsi il y a une faute dans cette phrase de Voltaire. Heureusement j'ai lu dans madame Dacier, qu'un homme peut parler avantageusement de soi, lorsqu'il est calomnié. Il falloit de ui.

Et dans ces vers du même auteur:

Ou mon amour me trompe, ou Zaïre, aujourd'hui,
Pour l'élever à soi, descendroit jusqu'à lui.

Il auroit fallu dire, pour l'élever à elle.
Racine a fait la même faute en disant
de Thésée :

Jeune, charmant, traînant tous les cœurs après soi.
Ainsi que Boileau dans ces vers :

Mais souvent un auteur, qui se flatte et qui s'aime,
Méconnoit son génie, et s'ignore soi-même.

On emploie encore le pronom soi en

Réglos

concernant les pronoms aoi et on.

parlant des choses: la vertu porte sa récompense avec soi := ce reméde est bon de soi. Mais si le nom auquel ce pronom se rapporte, est au pluriel, on fera beaucoup mieux de se servir du pronom, eux-mêmes, elles-mêmes. Ainsi au-lieu de dire : de soi, ces choses sont indifférentes; on dira mieux: ces choses sont, d'elles-mêmes, indifférentes. On ou l'on (il ne faut employer ce dernier, que pour éviter un son désagréable à l'oreille ), est ordinairement masculin, et veut, par conséquent, l'adjectif de ce genre: on est paresseux toute sa vie, quand on n'a pas pris de bonne heure le goût du travail.

Si, néanmoins, on parle précisément d'une femme, ou de son sexe en général, l'adjectif doit être mis au féminin. C'est ainsi qu'un de nos Poëtes dit à une Dame :

On est plus jolie à présent...

Mais nous avons peu de Déesses.

:

Ce pronom est quelquefois un terme collectif il veut alors l'adjectif au pluriel := on se battit de part et d'autre en désespérés.

Il ne faut jamais répéter on avec deux rapports différens : on croit n'étre pas trompé ; et l'on nous trompe à tout moment. Cette phrase est vicieuse, parce que le premier on se rapporte à ceux qui ne croyent pas être trompés, et le second à ceux qui trompent. Dites plutôt : on croit n'étre pas trompé, et l'on est trompé à tout

moment.

concer

le, y et en.

Le pronom le, se rapportant à un ou Régle à plusieurs adjectifs, ne prend ni genre uant les ni nombre. Une femme à qui l'on demande pronoms si elle est malade, doit donc répondre : oui je le suis, et non, je la suis, parce que malade est adjectif. Des hommes à qui l'on demande s'ils sont chasseurs, doivent, par la même raison, répondre oui nous le sommes, et non, nous les

sommes.

=

Si le pronom le se rapporte à un substantif, il suit alors la régle générale, et prend le genre et le nombre de ce substantif: étoit-ce là votre pensée ? doutezvous que ce ne la fút? Si l'on dit à une femme étes-vous la malade dont on m'a parlé: elle doit répondre : oui, je la suis; parce que malade, accompagné de l'article, est substantif. Si l'on dit à des hommes : étes-vous les chasseurs du Roi ? ils répondront oui, nous les sommes ; parce que chasseurs est substantif.

=

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La raison qu'on peut donner de cette régle, est que le pronom le se rapportant à un adjectif, signifie cela, et se rapportant à un substantif, peut absolument se tourner par un pronom personnel : étesvous malade? oui je le suis c'est-à-dire, je suis cela: étes-vous chasseurs ? oui, nous le sommes; c'est-à-dire, nous sommes cela: étes-vous la malade dont on m'a parlé ? oui, je la suis; c'est-à dire, je suis elle: étes-vous les chasseurs du Roi ? oui, nous les sommes ; c'est-à-dire, nous sommes

eux.

Régles

Concernant les

Les pronoms y et en suppléent au nom des personnes et des choses pensezvous à moi? Oui, j'y pense := souvenezvous de mon ami. Je m'en souviendrai.

Autrui, n'a ni genre ni nombre : il ne s'emploie qu'en régime composé. On dit : ne rien faire à autrui, reprendre les défauts d'autrui. Mais on ne peut pas dire: quelqu'un, offenser autrui; mépriser autrui.

pronoms antrui,

chacon, ce,

et celui.

Quelqu'un, ne se rapportant point à un nom substantif, ne peut s'employer au pluriel qu'en sujet, et non en régime. On dira bien quelques-uns prétendent. Mais on ne dira pas je connois quelques-uns : j'ai parlé à quelques-uns.

Un quelqu'un n'est pas d'usage.

Quoique chacun, chacune, n'aient pas de pluriel, il faut joindre tantôt leur, tantôt son, sa, ses, au substantif qui le suit. Si dans la phrase, il n'y a point de pluriel, il n'est pas douteux qu'on ne doive toujours employer son, sa, ses. S'il y a un pluriel, voici la distinction qu'on doit faire.

Lorsque chacun est placé avant le régime du verbe, on, met leur après chacun: ces braves officiers ont fait chacun leur devoir: le maître a réuni ses écoliers, et leur a dicté à chacun leur theme.

Lorsque chacun est après le régime du verbe, on emploie son, sa, ses: = ces soldats ont fait des prodiges de valeur, chacun sous ses drapeaux := remettez tous ces livres, chacun à sa place.

J'ai dit, dans la première édition de

cet ouvrage, en adoptant le sentiment de plusieurs grammairiens, que, si le verbe n'a point de régime, on met son, sa, ses, ou leur, indifféremment. Tous ces ouvriers ont travaillé, chacun selon ses forces, ou, selon leurs forces. Mais après un mûr examen, je pense qu'on ne peut employer que son, sa, ses, parce que le verbe est sous-entendu après chacun. C'est comme si l'on disoit : tous ces ouvriers ont travaillé, et chacun a travaillé selon ses forces. On ne dit plus un chacun.

Le pronom ce, placé avant le verbe étre, veut ce verbe à la troisième personne du singulier, quand il est suivi des pronoms, moi, toi, lui, elle, nous, vous, ou d'un régime composé, de quelque nombre qu'il soit. Mais si le verbe étre est suivi du pronom, eux, elles, ou d'un substantifpluriel, sans préposition, le verbe doit être mis au pluriel. Ainsi l'on dira: c'est nous qui sommes venus les premiers; et, ce sont eux qui sont venus les premiers. C'est de ces hommes, c'est d'euxmêmes que je voulois parler; et, ce sont ces hommes, ce sont eux-mêmes, que je voulois voir. C'est contre les ennemis de l'état, c'est contre eux que vous devez exercer votre valeur; et, ce sont les ennemis de l'état, ce sont eux contre lesquels vous devez exercer votre valeur.

Le pronom celui, employé tout seul à la place d'un nom substantif, qu'on ne veut point répéter, n'en exprime pas assez la force, pour qu'il puisse être accompagné

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