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Régle concernant

d'un adjectif, ou d'un participe, et moins encore d'un autre substantif. Ainsi il/y a une faute dans les phrases suivantes :

le précepte si généreux du pardon des injures, celui si juste de la loi de nature, l'élevèrent au-dessus de tous les cultes.= J'avertis que je n'avouerai d'autre édition que celle imprimée à Paris sous mes yeux.

Ces cornets peuvent remplacer, dans les porte-feuilles, ceux en métal. Dans la première phrase, il falloit répéter le nom et dire le précepte si généreux du pardon des injures, le précepte si juste de la loi de nature, etc. Dans les deux autres, si l'on ne vouloit pas répéter le nom, il falloit joindre au pronom celui, le relatif qui, et dire que celle qui a été imprimée, etc., que ceux qui sont en métal.

Mais si ce pronom celui est suivi de ci ou là, alors il a toute la force du substantif; et il peut être accompagné d'un adjectif, ou d'un participe qui en fait les fonctions. Ainsi cette phrase sera trèscorrecte. Le lieu que vous habitez, vous plait beaucoup mais celui-ci, bien plus agréable, plus riant, et plus varié, vous plaira davantage.

I I.

Usage des Pronoms adjectifs.

les pronoms Les pronoms possessifs se répétent avant possessifs. chaque substantif, et avant les adjectifs

qui expriment des qualités différentes. On ne dira donc pas : mes père et mère; ses

LETTRES. 113 père et mère; nos grands et petits appartemens; leurs gands et petits appartemens. Il faudra dire: mon père et ma mère; son père et sa mère; nos grands et nos petits appartemens; leurs grands et leurs petits appartemens.

On peut faire rapporter à des choses inanimées le pronom possessif son, sa, ses, leur et leurs. Mais ce n'est que dans deux circonstances.

1. Lorsque le substantif, auquel est joint ce pronom, est en régime composé := la rivière est sortie de son lit : = ce parterre est agréablement varié dans ses compartimens ces arbres paroissent acca

blés sous leur fruit.

2. Lorsque le-substantif de ce pronom, est le régime simple du verbe qui a pour sujet, ou le substantif auquel se rapporte ce même pronom, ou un pronom relatif de ce substantif: Cette solitude a sa beauté:= un ruisseau limpide roule ici ses petits flots avec un doux, murmure: = voyez cette haute montage, qui montre dans le cœur méme de l'été, son sommet tout couvert de neige := nous avons vu cette année ces arbres porter (ou qui portoient) leurs fruits de bien bonne heure.

Hors ces deux cas, on ne doit jamais employer ce pronom son, sa, ses, leur et leurs. Il faut y suppléer par le pronom relatif en. Ainsi l'on ne pourra pas dire: cette rivière est peu large. Mais son lit est très-profond: ces arbres n'ont pas un beau feuillage. Mais leurs fruits sont déTome I.

=

E 2

licieux: j'ai lu l'ouvrage que vous m'avez envoyé. J'ai trouve son plan bien construit, et son style très-agréable. Il faudra dire; cette rivière est peu large. Mais le lit en est très-profond: =ces arbres n'ont pas un beau feuillage. Mais les fruits en sont délicieux : j'ai lu l'ouvrage que vous m'avez envoyé. J'en ai trouvé le plan bien construit, et le style très-agréable.

N'imitez donc pas l'historien qui a dit: cette ville a soutenu plusieurs siéges mémorables. Les Normands ont été pendant long-temps ses plus redoutables ennemis. Il falloit dire, en ont été les plus redoutables ennemis.

On remarque la même faute dans ces vers de Voltaire.

Reine, l'excès des maux où la France est livrée,
Est d'autant plus affreux, que leur source est sacrée.

Il auroit fallu que la source en est sacrée.

Cette régle doit être également observée, quand on a employé un non collectif de personnes. Ainsi l'on ne pourroit pàs dire d'une armée : ses soldats sont braves et bien disciplines: d'un tribunal de justice: on estime généralement ses magistrats: d'une société littéraire: nous connoissons tous ses membres. Il faudroit dire : les soldats en sont braves et bien disciplines. On en estime généralement les magistrats. Nous en connoissons tous les membres. Qui, pronom relatif, peut être explipronoms catif ou déterminatif. Il est explicatif, qui, où, quand il ne sert qu'à expliquer, à déve.

Régle

Concernant les

d'où, et

par où,

lopper une idée, renfermée ou supposée dans le nom auquel il se rapporte. Il est déterminatif, lorsqu'il détermine la signification de ce nom. Dieu qui est juste, punira les hommes qui violent ses commandemens. Dans cette phrase, le premier qui est explicatif, parce qu'il ne sert qu'à développer l'idée de justice, renfermée dans le mot Dieu. Le second qui est déterminatif, parce qu'il détermine la signification du mot hommes, en ce qu'il fait connoître qu'on parle, non de tous les hommes, mais seulement de ceux qui violent les commandemens de Dieu. Il est essentiel de saisir cette distinction du qui explicatif, et du qui déterminatif, pour bien prendre le sens de certaines phrases

Le même qui, pronom relatif, ne doit point être séparé du substantif auquel il se rapporte. Ainsi il y a une faute dans ce vers de Racine.

Phénix même en répond, qui l'a conduit exprès Dans un fort éloigné du temple et du palais.

Suivant la régle, il auroit fallu dire: Phénix même, qui l'a conduit, en répond. Ce seroit une plus grande faute encore de placer le pronom qui, immédiatement aprés un nom auquel il ne se rapporte pas, comme dans cette phrase: on doit se souvenir qu'il est un respect pour les productions des personnes illustres, qui approche souvent de la superstition. L'auteur auroit dû dire: on doit se souvenir

qu'il est, pour les productions des personnes illustres, un respect qui approche, etc.

La même faute se remarque dans cette autre phrase: les murs de ces réservoirs, qui se trouvent adossés aux gros murs de la maison, n'ont que cinq pouces d'épaisseur. Ce pronom qui, se rapporte ici, non au substantif réservoirs, mais au substantif murs. On auroit pû éviter cette faute, en disant les murs de ces réservoirs se trouvent adossés aux gros murs de la maison, et n'ont que cinq pouces d'épaisseur.

Qui, désignant le sujet, se dit des personnes et des choses: = l'homme qui étudie la loi qui commande : le baton qui me soutient. Mais s'il est précédé d'une préposition, il ne convient qu'aux personnes ou aux choses personnifiées. Ainsi on ne peut pas dire: la loi à qui nous obéissons le baton sur qui je m'appuie. Il faut dire la loi à laquelle nous obéis sons le baton sur lequel je m'appuie. Qui, sans substantif qui le précéde, ne peut point convenir aux choses. Ne dites donc point avec l'Auteur d'une Géographie: qui sont les Etats du Nord ? mais quels sont les Etats du Nord?

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:

Où, d'où et par où, sont pronoms relatifs, lorsqu'ils se rapportent à un substantif de choses, qui les précéde, et signifient alors, auquel, duquel ou dont, par lequel, dans lequel, etc.: réfléchissez sur le danger où vous vous exposez ; c'est-à-dire, auquel vous vous exposez := voyez les preuves d'où je tire cette conséquence, c'est-à-dire, dont

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