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ou desquelles je tire cette conséquence :
prenez
le chemin par où il est venu, c'est-
à-dire, par lequel il est venu. Ainsi Racine
a fort bien dit:

Faites qu'en ce moment je lui puisse annoncer,
Un bonheur où peut-être il n'ose plus penser.

Wailly se trompe en disant que cet où n'est pas bien placé. L'Académie, elle-même, a dit: le bonheur, la félicité où j'aspire. Mais il faut observer que, lorsque d'où marque proprement le lieu, il n'est point pronom relatif, et ne peut pas signifier dont ou duquel, etc. : il est alors seulement adverbe. Ainsi l'on dira: Coriolan vint assiéger Rome, d'où il avoit été banni, et non pas, dont il avoit été banni. Il y a donc une faute dans ce vers de Racine le fils.

concernant

relatifs, et

etc.

L'esprit retourne au Ciel dont il est descendu. Il auroit fallu dire, d'où il est descendu. Régle Les pronoms relatifs, et les possessifs, les pronoms le mien, le tien, le sien, etc., ne peuvent les possespoint se rapporter à un nom commun, sifa le mien, qui n'est point précédé de l'article, ou le tien, d'un mot équivalent, ni exprimés, ni sous-entendus. Ainsi les phrases suivantes ne sont pas correctes: vous avez droit de chasser; et je le trouve bien fondé. Il faut dire; vous avez le droit, ou répéter le nom, au-lieu du pronom, en disant et je trouve ce droit bien fonde: chaque père de famille doit bien gouverner la sienne. Il faut prendre un autre tour, et dire, doit bien gouverner ses enfans.

=

Il y a donc une faute dans ce vers de Racine:

Nulle paix pour l'impie : il la cherche ; elle fuit,

Parce que les pronoms la, elle, ne peuvent point se rapporter au substantifpaix, qui n'a point d'article, soit exprimé, soit sous-entendu. Le pronom relatif, en effet, doit toujours rappeler l'idée d'un nom qui a une signification déterminée. Or un nom ne peut avoir cette signification, s'il n'est précédé de l'article ou d'un mot équivalent; puisque c'est l'article, ou ce. mot, qui la lui donne. Dans le vers cité, le mot paix joint à nulle d'une manière inséparable, ne présente qu'un sens indéfini; et, cependant, les pronoms la, elle rappellent l'idée de ce nom, comme s'il présentoit un sens défini ; ce qui n'est pas moins contraire aux régles de la Grammaire, qu'à celles de la Logique. On pourroit, en effet, demander; que cherche l'impie? la paix ? Il n'en est pas ici question; il s'agit de nulle paix. L'impie cherche donc, quoi ? nulle paix ? nulle paix le fuit? Telle est la justesse d'esprit la précision qu'on exige dans ceux qui veulent écrire purement et net

tement.

J'observerai, néanmoins, après l'Auteur de la Grammaire générale, et l'Abbé d'Olivet, que le pronom relatif qui peut être immédiatement placé après ces mots nulle paix, ou autres semblables. On peut donc dire: nulle paix qui soit durable. =

Je n'ai reçu aucune nouvelle qui me fasse plaisir. Ces mots nul, aucune, déterminent, aussi bien que l'article, la signification du nom, mais seulement, lorsqu'ils sont suivis du relatif qui.

ου

J'ai dit que si l'article, ου un mot équivalent, est sous-entendu avant le nom, on peut employer le pronom. Ainsi les phrases suivantes sont correctes: il est accablé de maux qui lui font perdre patience; parce que le mot certains, plusieurs équivalant à l'article, est sousentendu avant le substantif maux: il agit en politique qui sait bien gouverner; c'est-à-dire, comme un politique:= ce sont gens habiles qui m'ont dit cela; c'est-àdire, des gens habiles.

concer

pronoms

suivi de

et

Le pronom même, signifiant identité Régles ou parité, se place avant le substantifau- nant les quel il est joint. Il s'emploie aussi pour méme, donner plus de force et d'énergie au dis- tout cours; et alors on le met après le sub- quelque stantif, ou le pronom. Dans ces deux si- que. gnifications, il prend une s, quand il se rapporte à un pluriel : les scélérats mêmes condamnent dans les autres les mêmes vices qu'ils ont. Ainsi il y a une faute dans ces vers de Voltaire :

Leur orgueil foule aux pieds l'orgueil du diadême:
Ils ont brisé le joug, pour l'imposer eux-même.

Il auroit fallu eux-mêmes.

Méme, ne prend point d's, quand il signifie aussi, de plus: il ne faut pas né

=

ne

gliger de faire le bien il faut méme chercher toutes les occasions de le pratiquer.. Tout, signifiant très, entièrement, prend ni genre, ni nombre, lorsqu'il précéde immédiatement un adverbe: elles marchoient tout, tranquillement : Un adjectif masculin: ils sont tout interdits et tout silentieux. Un adjectif féminin qui commence par une voyelle ou une h non aspirée : = elles sont tout habillées et tout abbatues. Mais si l'adjectif féminin commence par une consonne tout prend alors le genre et le nombre: la campagne est toute belle et toute riante : ces Dames sont toutes consolées.

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=

Quelque, suivi de que, signifiant à-peuprès la même chose que quoique, prend le nombre, lorsqu'il y a entre quelque et un substantif seul, ou accompagné de son adjectif: quelques richesses que vous possédiez, quelques brillants emplois que vous occupiez, ne méprisez jamais personne.

=

Mais si entre quelque et que, il n'y a qu'un adjectif séparé de son substantif quelque ne prend point de nombre : quelque grossières que soient les mœurs d'un homme, on vient à bout de les adoucir par l'éducation.

Quand le substantif, n'ayant point d'adjectif, est après le verbe, il faut se servir de quel, que; quelle, que, qui désigne la qualité: = quelle que soit votre fortune, quel que soit votre mérite, ne vous laissez point dominer par l'orgueil.

Bien des personnes employent tel, que; telle; que, pour quelque....que, où, quel, que, et disent, par exemple: à tel dégré d'honneur que vous soyez élevé: telle que soit votre dignité, etc. Cette façon de parler est vicieuse. Il faut dire : à quelque dégré d'honneur que vous soyez élevé : quelle que soit votre dignitě. N'imitez donc pas l'auteur qui a dit je ne répondrai pas que dès qu'il n'y a rien de pire que ce qu'on éprouve, il faut s'en libérer à tel prix que ce puisse être. Il auroit du dire, à quelque prix, etc.

ARTICLE I V.

Observations sur le Verbe.

du verbe

Le verbe se met au même nombre et Accord à la même personne que son sujet. Les et de son noms substantifs faisant la fonction de sujet. sujet, désignent toujours la troisième personne:= je vous loue de ce que vous étudiez, tandis que vos compagnons se divertissent.

Le verbe, dont le relatif qui est le sujet, se met au même nombre et à la même personne, que le nom ou pronom, auquel le qui se rapporte. On dira donc c'est moi qui ai travaillé. C'est vous qui avez travaillé. Ce sont eux qui ont travaille. Ainsi il y a une faute dans ce vers:

C'est toi qui me ue:

Mais je pardonne à ta fureur.

Il auroit fallu, qui me tues.

Tome I.

F

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