Imágenes de páginas
PDF
EPUB

LETTRES. Les pronoms qui suppléent au nom de ces personnes, sont, pour la première, je, me, moi, singulier; nous, pluriel des deux genres.

Pour la seconde, tu, te, toi, singulier; vous, pluriel des deux genres: il est singulier, quand on n'adresse la parole qu'à une personne.

Pour la troisième, il, masculin singulier, qui fait au pluriel, ils; elle, féminin singulier, qui fait au pluriel, elles; eux, masculin pluriel; lui, singulier des deux genres; leur, des deux genres, toujours pluriel, et sans jamais prendre s finale; se, soi, des deux genres et des deux nombres. On, pronom appelé indéfini, parce qu'il n'exprime point d'objet déterminé, appartient à cette troisième personne.

Le, la, les, placés avant un verbe, sont des pronoms qu'on nomme relatifs, parce qu'ils ont rapport à un nom qui les precéde: il faut aimer la vertu et la pratiquer.

En et y sont, par la même raison, des pronoms relatifs.

Tous ces pronoms, ainsi que les pronoms indéfinis autrui, personne, quelqu'un, chacun sont substantifs. Il est aisé de le reconnnoître, en ce qu'ils ne font que désigner un objet, sans le qualifier.

[ocr errors]

Les pronoms adjectifs sont principalement Pronoms ceux qu'on appelle possessifs, parce qu'ils adjectifs, marquent à qui appartient la chose signifiée par leur substantif. Ce sont pour le singulier, mon, ton, son, masculin; ma, ta,

Pronoms

[ocr errors]

sa, féminin; notre, votre, leur, des deux genres pour le pluriel, mes, tes, ses, nos, vos, leurs, les uns et les autres également des deux genres. On voit que ces pronoms ont chacun un rapport de propriété aux divers pronoms des trois personnes.

Le mien, le tien, le sien, le nôtre, le vôtre, le leur, la leur, les leurs, sont des pronoms adjectifs, quand ils sont mis à la place des noms := je défends son ami; qu'il defende le mien.

Mais on ne doit pas mettre au rang des pronoms le mien, le tien, le sien, etc. signifiant le bien qui nous appartient, ni les miens, pour dire mes proches, mes alliés. Ils sont alors de vrais substantifs.

Les pronoms indéfinis, quel, lequel, quelque, quiconque, plusieurs, tout, nul, pas un, sont adjectifs. On voit que tous ces pronoms servent en quelque sorte à qualifier un objet. Voici ceux qui sont tantôt substantifs, tantôt adjectifs.

[ocr errors]

Que, mis absolument, c'est-à-dire, sans tantôt sub- être précédé d'un nom auquel il ait rapfantot ad- port, est substantif:

stantifs,

jectifs.

=

que vous est-il arrive? Je ne ne sai que répondre. Il signifie ici quelle chose.

Que, ayant rapport à un nom qui le précéde, et pour lors pronom relatif, est adjectif:= je n'oublirai jamais le service que vous m'avez rendu.

Dans cette phrase: = ce qui est beau mérite notre admiration; ce est substantif, parce qu'il signifie la chose qui. Dans

LETTRES. celle-ci : ce livre est bien écrit ; ce est adjectif, parce qu'il qualifie, en quelque sorte, le substantif livre.

Celui qui veut se faire estimer, doit être vertueux. Celui est substantif, parce qu'il signifie l'homme qui.

En parlant de deux tableaux := celuici est d'un grand Peintre. Celui-ci est adjectif, parce qu'il sert, en quelque manière, de qualificatif au substantif tableau, dont il rappelle l'idée. Tel est le principe d'après lequel on jugera si un pronom est substantif, ou adjectif.

ARTICLE I I.

Du Verbe.

Le verbe est en général un mot qui exprime une action, soit intentionnelle, c'est-à-dire, produite par un principe spirituel; soit réelle, c'est-à-dire, produite par un principe matériel, de quelque nature qu'il soit. On appelle sujet, la personne ou la chose qui est le principe de cette action. On appelle objet, la personne ou la chose qui en est le terme. = Nous aimons naturellement la vertu vous ambitionnez trop les honneurs; le limon fertilise les terres ; les vers rongent le bois. Dans ces phrases, les mots aimons, bitionnez, fertilise, rongent, expriment des actions, dont les deux premières sont intentionnelles, et les deux autres réelles.

=

am

Différen

de verbes.

Nous, vous, limon, vers, sont sujets, parce qu'ils sont les principes de ces actions, puisqu'ils les produisent. Vertu, honneurs, terres, bois, sont objets, parce qu'ils sont les termes de ces actions, puisque c'est à eux qu'elles se terminent.

L'action qu'exprime le verbe, peut être considérée sous quatre points de vue. Delà naissent quatre sortes de verbes; l'actif, le passif, le réciproque, et le neutre.

Le verbe actif exprime une action que top le sujet produit, et dont un objet étranger peut recevoir, ou souffrir l'impres sion: l'homme sensible et compatissant aime et secourt les pauvres : le tonnerre a renversé un grand édifice.

Le verbe passif exprime une action, dont l'impression est reçue par le sujet :les pauvres sont aimés et secourus par l'homme sensible et compatissant un grand édifice a été renversé par le tonnerre.

Le verbe réciproque exprime une action, dont le sujet qui la produit, ressent l'impression; en sorte qu'en agissant sur luimême, il est tout-à-la-fois et le sujet et l'objet de cette action: je me promène tous les matins vous vous fatiguerez dans ce chemin sabloneux : ce jeune fat se vante toujours. On voit que les verbes de cette espéce sont accompagnés de deux pronoms de la même personne, tandis que

les autres n'en ont qu'un.

Le verbe neutre exprime une action produite par le sujet, mais dont l'impres

[ocr errors]

sion ne peut être reçue ou soufferte par aucun objet : les arbres fleurissent, et la verdure paroît := cet homme pense juste, et raisonne de même: nous dinions agréa blement auprès d'une fontaine, lorsque les villageois dansoient sous ces ormeaux. Voici d'autres exemples qui feront sentir la différence essentielle qu'il y a entre un verbe actif et un verbe neutre.

Quand je dis, le père corrige l'enfant, j'exprime par ce verbe une action que fait le père, et dont l'enfant peut recevoir ou souffrir l'impression. Je pourrois dire en effet, sans changer le sens de la phrase: l'enfant est corrigé par le père. Alors l'impression de cette action seroit reçue ou soufferte par l'enfant. Donc ce verbe corriger est un verbe actif.

Mais si je dis, le méchant médit de tout le monde; le Maître a parlé aux disciples; quoique j'exprime, par ces deux verbes, des actions qui passent hors des sujets qui en sont le principe, je ne pourrois cependant pas dire, tout le monde est médit par le méchant; les disciples ont été partes par le maître. Donc ces verbes médire, parler, expriment des actions, dont l'impression ne peut être reçue ou soufferte; par conséquent ils sont des verbes neutres, et non des verbes actifs

Ainsi le verbe neutre est immuable de sa nature; et le verbe actif peut être changé en passif, sans que, pour cela, le sens de la phrase soit altéré. Voilà pourquoi

« AnteriorContinuar »