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des Grammairiens, empruntant le langage de la philosophie, ont dit que les verbes proprement actifs signifient une action, à laquelle est opposée une passion; mot qui veut dire ici une impression reçue dans un sujet.

Enfin, pour ne rien omettre de ce qui peut empêcher les jeunes-gens de confondre ces deux espéces de verbes, voici un moyen facile et sûr de les distinguer. Quand un verbe peut recevoir après lui les mots quelqu'un, quelque chose, employés tout seuls, il est actif: flatter quelqu'un; approuver quelque chose. Quand il ne peut pas les recevoir, il est neutre. On dit bien, nuire à quelqu'un; insister sur quelque chose. Mais on ne peut pas dire, nuire quelqu'un; insister quelque chose.

En expliquant ainsi la différence qu'il y a entre un verbe actif et un verbe neutre, je n'ai fait que suivre le sentiment de tous nos bons Grammairiens, qui ont bien montré, par la force et la justesse de leurs raisonnemens, qu'ils connoissoient toute la métaphysique de notre langue. On voit en effet que cette différence est fondée

sur

une dialectique très-solide. Je dois ajouter qu'elle existe dans les diverses langues, du mélange desquelles la nôtre s'est formée en grande partie, et qu'elle sert, de plus, à simplifier autant qu'à affermir certaines règles essentielles de notre syntaxe. On doit donc regarder comme faux et inadmissible le principe, d'après lequel

Wailly prétend que les verbes nuire, médire, parler, danser, jouer, partir, venir, sont des verbes actifs.

Je dois dire également ici que la définition du sujet, donnée par le même Auteur, ne paroît guère satisfaisante. Le sujet, dit-il en deux endroits, est la personne ou la chose dont on parle. Quel sera donc le sujet de ces deux phrases? Dieu éprouve les justes: l'aiman attire le fer. On y parlé des justes comme de Dieu, et du fer comme de l'aiman.

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Les verbes qui ne peuvent être accompagnés que du pronom il, à la place duquel on ne peut pas mettre un nom, s'appellent impersonnels: il faut : il importe:il pleut: il neige, etc.

Nous avons dans notre Langue deux verbes qui méritent ici une observation particulière ce sont les verbes être et avoir. Le premier signifie en lui-même exister; et en ce sens il est neutre: JésusChrist a voulu mourir pour tous les hommes qui ont été, qui sont, et qui seront. Mais dans sa signification la plus étendue, ce verbe n'exprime point d'action; et les Grammairiens l'appellent verbe substantif. Un de ses principaux usages est de signifier l'affirmation que l'on fait, soit d'une personne, soit d'une chose qui en est le sujet := la médiocrité est la sauve-garde de la vertu: les riches sont heureux de pouvoir être les pères des pauvres. Je remarquerai ici que les verbes devenir, paroitre), sem

Verbes être et avoir,

Modes et

ver be.

bler, etc., servant à ce même usage que le verbe étre, sont aussi regardés comme des verbes substantifs.

Le verbe avoir signifie en lui-même posséder; et en ce sens il est actif. = Ce seigneur a de grandes terres := vous avez une belle bibliothèque. Mais ce verbe est plus généralement employé à un autre usage. Il sert ainsi que le verbe être, à conjuguer en grande partie tous les autres; et c'est pour cette raison que l'on appelle ces deux verbes, auxiliaires.

Tous les verbes ont différentes termitemps da naisons ou variations finales: je pense; nous pensons; je pensois; vous pensâtes; ils pensèrent, etc. Assembler toutes les terminaisons d'un verbe, c'est le conjuguer. En le conjuguant, on exprime l'action de plusieurs manières; et ces manières forment les modes, qui sont l'infinitif, l'indicatif, l'impératif, et le subjonctif. On exprime l'action avec tous ses rapports; et ces rapports forment les temps, les nombres et les personnes. J'ai déjà parlé des personnes: les nombres dans les verbes sont les mêmes que ceux des noms.

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Il n'y a proprement que trois temps dans la nature le présent; c'est le temps qui est actuellement: le passé; c'est le temps qui a été le futur; c'est le temps qui sera. Mais comme dans ces trois temps, on peut envisager les choses de diverses manières, on en a introduit plusieurs autres, pour exprimer toutes ces manières. Ainsi

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au présent absolu se rapportent le conditionnel présent, et l'imparfait ou présent relatif; au parfait indéfini se rapportent le parfait défini, le parfait antérieur, le plusque-parfait, et le conditionnel passé; au futur simple se rapporte le futur composé.

Pour faire connoître ces divers temps ainsi que les modes, je vais conjuguer un verbe, en plaçant la définition de chaque temps, à côté de ce même temps conjugué. Je joindrai à ce verbe les deux auxiliaires avoir, être.

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PREMIER MOD E.

INFINITIF.

L'infinitif exprime l'action d'une manière indéfinie et indéterminée, et par conséquent, 、 n'a ni nombres ni personnes. En l'employant on fait entendre la signification d'un verbe d'une manière seulement générale.

PRESENT.

Le présent est toujours précédé d'un verbe, et se rapporte au temps marqué par ce verbe := j'entends, j'ai entendu, j'entendrai votre frère chanter.

PARTICIPE.

Le participe a la signification du verbe, et de plus est souvent employé comme adjectif: voilà un champ bien cultivé, des

arbres bien émondés.

PARFA I T.

Le parfait désigne un temps passé, relatif au verbe qui le précéde: vous paroissez avoir étudié votre langue.

GERON DIF PRÉSEN T.

Le gérondif présent se rapporte, comme le présent, au temps marqué par le verbe dont il est précédé: il va, il est allé, il ira toujours courant.

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