Imágenes de páginas
PDF
EPUB

Par des chants immortels je publierai ta gloire;
Je mêlerai ma voix à ces divins concerts

Qui chantent l'illuftre victoire

D'un Dieu, qui par sa mort triompha des enfers.

Contre les Romans.

ENCHANTEURS des efprits, qui par de fauffes
peines

Allumez un vrai feu dans le fond de nos veines;
Plus vos difcours trompeurs paroiffent innocens,
Plus leur poifon pénétre, & leurs traits font perçans,
Et moins l'efprit réfifte à l'effort de leurs charmes :
Vous troublez la raison par de mortels plaisirs;
Vous flattez notre erreur, & lui donnez des armes
Pour combattre en nos cœurs les plus chastes défirs.

D'ANDIL

LY.

POMPON

NE.

DE POMPONNE.

LE

SONNE T.

Tombeau du Duc de Veymar.

'ECLAT de mes vertus, & celui de ma race
Ont fait revivre en moi le luftre des Céfars;

Et le Nort étonné m'a vû dans les hazards
Suivre de mes Ayeux la généreufe audace.

Ce Roi, ce grand Héros, cet autre Dieu de Thrace,
Dont le nom glorieux vole de toutes parts,
Par moi triompha mort; & dans le ciel de Mars,
Couvert de mes lauriers, alla prendre fa place.

J'ai porté fur le Rhin la terreur & la mort,
Et Brifac affervi fut le dernier effort
Qui par tout l'Univers fit craindre mon tonnerre.

Quel conquérant jamais eut un fort auffi beau?
Mon bras fe fit un trône au milieu de la

guerre;

Et ce trône naiffant me fervit de tombeau.

Il n'eft pas décidé que ce foit le même qui a été un des plus célébres Miniftres de fon tems; mais il eft au moins für qu'il étoit de l'illuftre Famille des Arnaulds.

2 Le Duc Bernard de Saxe-Veymar, voyant le Roi de Suede tué à la funefte bataille de Lutzen, commanda les Suedois, battit les Impériaux, fe jetta fur l'Alface qui appartenoit alors à l'Empire, & s'empara de Brifac, où il vouBut fe faire une Souveraineté indépendante; mais la mort le prévint dans fon projet.

DESBARREAUX.

ACQUES DE VALLE'ES, Sei

J

gneur DESBARREAUX, Pari- DESBARfien, né en 1602. d'une Fa

REAUX.

mille très- noble, a été un

des plus beaux Efprits de fon fiècle. Il
fut pourvû d'affez bonne heure d'une
Charge de Confeiller au Parlement;
mais fon averfion naturelle
pour
le tra-
vail, jointe à l'amour exceffif qu'il avoit
pour la bonne chere & les plaifirs, n'é-
toir guére compatible avec les devoirs de
la Magiftrature: auffi dès que fon pere eut

les

yeux fermez, il quitta la Robe & fe livra fans réserve au libertinage le plus fcandaleux. Ses liaifons avec Théophile acheverent d'érouffer en lui tout fentiment de religion. Mais il changea bien de langage quelques années avant fa mort; & l'admirable Sonnet qu'il nous a laiffé, fera l'avenir une double pour

preuve de la beauté de fon génie & de la DESBAR- fincérité de fa converfion. Revenu à luiREAUX. même, il fit divorce avec tous les plaifirs, paya fes dettes, & ayant abandonné à fes fœurs ce qui lui restoit de biens, moyennant une rente viagere de 4000 liv. il fe retira à Châlon fur Saone. Il y mena une conduite véritablement chrétienne; & l'Evêque qui le vifitoit souvent, en a rendu, ainfi que les plus honnêtes gens de la Ville, un bon témoignage après la mort qui arriva fur la fin de l'année 1674. DESBARREAUX avoit fait beaucoup de Vers Latins & François, mais il n'a jamais rien publié.

SONNE T.

GRAND DIEU, tes jugemens sont remplis d'é

quité:

Toujours tu prends plaifir à nous être propice ;
Mais j'ai tant fait de mal, que jamais ta bonté
Ne peut me pardonner fans choquer ta juftice.

Oui, mon Dieu, la grandeur de mon impiété
Ne laiffe à ton pouvoir que le choix du fupplice:

Ton interêt s'oppofe à ma félicité,

Et ta clémence même attend que je périffe.

Contente ton défir puifqu'il t'eft glorieux: Offenfe-toi des pleurs qui coulent de mes yeux; Tonne, frappe, il eft tems; rends-moi guerre pour guerre.

J'adore en périffant la raifon qui t'aigrit:

Mais deffus * quel endroit tombera ton tonnerre,
Qui ne foit tout couvert du fang de JESUS-CHRIST?

DESBAR-
REAUX.

« AnteriorContinuar »