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Je pourrai de vous feuls fouffrir les tromperies;
Et vous, facrez Chantres des Rois,

Vos verves, vos tranfports, font les feules furies pourront endurer mes équitables lois..

Que

Politique de Céfar.

L'OR dont il eft prodigue, établit fon pouvoir;. Et fa main donne tout, afin de tout avoir.

DESMA

RETS.

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Un fort d'un autre fort attend la différence.
La nuit attend du jour l'admirable beauté ;
Le jour attend des nuits le repos

fouhaité.
L'hiver attend le tems où la rose boutonne.
Le printems veut l'été, qui brûle pour l'automne;
Et l'automne gémit, foulant fes vins preffez,
Pour jouir dans l'hiver de fes fruits amassez.
Toujours fur le bonheur l'efpérance fondée,
Nous peint du tems futur une agréable idée..
Le préfent feul déplaît & cherche l'avenir..

Papillon.

Humble ver autrefois & rampant fur les herbes, Maintenant je fends l'air de mes ailes fuperbes..

DESMA

RETS.

Defcription d'un Jardin fruitier.

yeux;

Ici font les vergers des fruits délicieux,
La volupté du goût aufsi-bien que des
Et qui tirant le fuc de la maffe fertile,
Prodiguent à nos fens l'agréable & l'utile.
Que d'enfans de la terre & vermeils & dorez !
Là font les blonds pavis de pourpre colorez ;
Là rampent les melons aux côtes féparées :
Là le raisin si doux aux gorges alterées,
Qui réunit ensemble & le goût & l'odeur,
Sent d'un mur échauffé la pénétrante ardeur.
Arbres abattus.

J'entends un bruit confus & de coups & de voix,
Hélas! fous la coignée un arbre eft aux abbois :
Déja fon pied languit, & fa tête chancelle,
Se panchant vers la terre où fon deftin l'appelle.
D'un autre arbre plus loin un bucheron puissant
Fend la fouche abattue, & frappe en gémissant.

Ruiffeaux libres.

L'eau fortant des canaux s'éguaye en ces prez

verds,

Comme marche un captif déchargé de fes fers.
Elle aime mieux baifer & ces fleurs & ces herbes,
Qu'un baluftre de bronze & de marbres fuperbes.
Suivez donc, ô mes pas, ces aimables détours:
J'aime ces lieux fleuris où me conduit fon cours.

Dans ces riches vallons je defcends avec elle,
Où de mille autres eaux le murmure m'appelle..
Ici pour rafraîchir les poulmons altérez,
Mainte fource jaillit fur les fables dorez.
Que l'herbe eft forte & vive en ces prez folitaires!
Que je vois naître ici de plantes falutaires !
Que les arbres touffus y font naître de fruits!

Chênes, image de la patience.

Des fiécles vous fouffrez les immenfes longueurs.
Et des rudes faifons les diverses rigueurs.
Tantôt le chaud vous brûle,ou l'orage vous moüille:
De feuilles tous les ans l'automne vous dépouille;
Et tombent à vos pieds fous un vent moissonneur,*
De vos chefs verdoyans la richeffe & l'honneur.
Vous tendez vos bras nuds pendant que la froidure,
Redemandant au ciel votre aimable verdure:
Vous foutenez fans bruit l'affaut de tous les tems,
La grêle, les frimats, les foudres éclatans,
Et des fiers Aquilons les forces orgueilleufes:
O de la patience images merveilleuses!

Trifteffe de l'Automne.

Tous ces lieux pour fix mois feront mélanco

liques,

De n'avoir du Soleil que des regards obliques.
Adieu, beaux promenoirs; je ne puis plus fortir.

DESMA-
RETS

Dans l'enclos du palais il faut fe divertir. DESMA- Auffi-bien de fes fleurs la terre est dépoüillée; RETS. Quel plaifir de fouler l'herbe toujours mouillée?

Je ne vois qu'à regret les arbres moins feuillus :
Les vents leur font la guerre, & ne les flatent plus.
Je ne vois qu'à regret ces couleurs différentes,
Dont l'Automne fans art peint les feuilles mou

rantes.

Leur beau vert fi riant tout à coup

s'eft changé

En jaune, en amarante, en rouge, en orangé.
Déja de leurs rameaux la plûpart defcenduës,
Souffrent un trifte fort fur la terre étenduës,
Où viles, fans repos, elles fervent d'ébats
Aux cruels aquilons qui les mirent à bas.

LES AMOURS DU COMPAS ET DE LA REGLE;

ET CEUX DU SOLEIL ET DE L'OMBRE.

A M. le Cardinal de Richelieu.

POEM E..

ANIME' du beau feu d'une nouvelle audace, D'un pied libre je cours aux vallons du Parnasse; Et la Mufe en riant me conduit par la main

Où ne marcha jamais le Grec ni le Romain. RICHELIEU, dont les foins embraffent tout le monde,

Et de qui la conduite, en merveilles féconde,

Sera

Sera de nos neveux le jufte étonnement,
Au recit de mes jeux donne quelque moment.
Dédale n'avoit pas de fes rames * plumeufes
Encore traversé les ondes écumeuses;

Et d'un art merveilleux par le vague des airs,
Evité de Minos la colere & les fers:
Il n'avoit pas encor par un honteux ufage
Fait fervir au taureau l'inceftueux ouvrage.
Qui fut du lit royal le reproche éternel,
Et rendit l'Artifan célèbre & criminel:
Quand fa fœur qui vit l'art furpaffer la nature,
Lui préfenta Perdrix fa chere nourriture;
Afin qu'un jour instruit par fes doctes leçons,
Il fe rendit fameux entre fes nourriffons.
L'enfant montra d'abord une ame industrieuse,
Capable de confeil, prompte, laborieuse;
Et le Soleil paflant par fes douze maisons,
A peine cut quatre fois ramené les faisons,
Que les mains de Perdrix heureufement guidées
Par un efprit fertile en nouvelles idées,

DESMA

RETS,

1 Dédale, étant à la Cour de Minos, conftruifit un labyrinthe avec tant d'artifice & tant de détours, qu'il étoit impoffible d'en trouver l'iffuë, & d'en fortir, quand on y étoit entré. Il fut le premier puni de fon invention; car ayant favorisé les amours déteftables de Pafiphaé, fille de Minos, ce Roi le fit enfermer dans le labyrinthe: mais il en fortit par le fecours des aîles qu'il fut attacher à fes épaules....

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