C'eft lui qui fait que les années Nous durent moins que les journées ; Et qui bannit de nos pensées Buvons, MAYNARD, à pleine taffe: Le printems vêtu de verdure, Chaffera bien-tôt la froidure; La mer a fon flux & reflux: Mais fi-tôt que notre jeuneffe Quitte la place à la vieillesse, Le tems ne la ramene plus. Les lois de la Mort font fatales Auffi-bien aux maisons royales, Qu'aux taudis couverts de rofeaux: Tous nos jours font fujets aux Parques Ceux des Bergers & des Monarques Sont coupez des mêmes cifeaux. Leurs rigueurs par qui tout s'efface, RACAN RACAN. Raviffent en bien peu d'espace Dans les eaux du Fleuve d'oubli. SUR LES OEUVRES DE M. DE BALZAC. Aux Mufes. INGRATES Filles de mémoire, Je crois que vous n'ignorez pas Enflé de cette belle audace, Au plus haut fommet du Parnaffe : Et vous me jurâtes dès-lors Que mes écrits verroient le jour, Et Et tant qu'on parleroit d'amour Toutefois, après ces careffes Son éloquence eft celle-même C'est elle qui dans les tempêtes Du populaire mutiné, Retient par l'oreille enchaîné Ce cruel Typhon à cent têtes ; Tome 11, RACAN RACAN, C'est par fes effets différens Bel Efprit, par qui tous les hommes Sont visiblement devancez La honte des fiécles paffez, Et l'honneur du fiécle où nous sommes ; Dieu d'éloquence & de fçavoir, Dont les écrits fe feront voir En vain dans le marbre & le jaspe Ces Héros, jadis vénérables, Par les âges nous sont ravis; Les Dieux même qu'ils ont fervis N'ont plus de noms que dans nos fables: Ni les Temples, ni les autels Ne font point honneurs immortels; A peine en voit-on les images: Quoiqu'efpere la vanité, Il n'eft point d'autre éternité, Par eux feuls la rigueur des Parques Par eux feuls de notre amitié Se gravent à jamais les marques; Où la Mort même doit finir, Notre mémoire révérée Partout où le Soleil luira, A l'Univers égalera Son étendue & fa durée. POUR M. LE DUC DE BELLEGARDE, PAIR ET GRAND ECUYER DE FRANCE. AMOUR, à qui je dois les chanfons immortelles, Qui par toute la Terre ont volé fur tes aîles, RACAN. |