N'importe; par pitié, foyez toujours mon perc. ASTRATÉ. Le prix m'en fait horreur, Et j'aime encore mieux mille fois mon erreur. SICHE' E. C'est trop vous avilir. Pour dégager votre ame être, Dans la peur de tomber de fon injufte rang, QUI NAULT. QUI XAULT. Laiffez-vous arracher aux flammes indifcretes, Opera difficile. Ce n'eft point l'Opera que je fais pour le Roi, Tout ce qu'on fait pour lui paroît toujours facile. C'est d'avoir cinq filles chez moi, Dont la moins âgée eft nubile. Je dois les établir, je voudrois le pouvoir; 1 Ces deux derniers Vers ne font point de M. QUINAULT. On n'a pris la liberté de les ajoûter ici, que parce qu'ils ent paru fermer cette Scene affez naturellement, pour être foufferts du Lecteur. * Pur badinage de la part de M. QUINAULT, qui, quoique tiche, ne prend ici le ton affecté à la plupart des Gens de Lettres, que pour mieux aiguifer fon Epigramme. Elle eft affez belle, pour faire regretter que l'Auteur n'ait pas eu ccafion de nous en laiffer davantage.. La Cour d'un Roi malheureux, devient bien-tôt deferte. A quoi fert la foule importune Dont les Rois font embarraffez? Un coup fatal de la Fortune Ecarte les plus empreffez. EXTRAITS DES OPERA DE M. QUINAULT. L'ACADEMIE ROYALE DE MUSIQUE. Au Roi. 1 Grand Roi, dont la valeur étonne l'Univers, J'ai préparé pour vous mes plus charmans concerts: Mais je viens vainement vous en offrir les char mes; Vous ne tournez les yeux que du côté des armes : Que les foibles appas de mes chants les plus doux: Et tandis qu'en tous lieux les trompettes réfon nent, 1 Ces Vers font à la tête du Prologue de Cadmus & Herw mione. QuiNAULT. Que leur bruit menaçant fait retentir les airs, QUI- Paris ne les entend que dans mes feuls concerts. Mais penfez-vous, grand Roi, que la France in NAULT. quiete Puiffe trouver fans vous quelque douceur parfaite Non, l'on ne craint que trop votre ardeur héroï. que; Jufques à vos Sujets l'effroi s'en communique; tre, Trouve affez de grandeur à vous avoir pour Maî tre: Votre régne fuffit à sa félicité; Souffrez qu'il en jouiffe avec tranquillité. Soyez content de voir au feul bruit de vos armes L'Envie appelle les Vents les plus impétueux pour l'aider à troubler les beaux jours que le Soleil donne au Monde. I C'EST trop voir le Soleil briller dans fa carriere. Les rayons qu'il lance en tous lieux Ont trop bleffé mes yeux : Que chacun me seconde. Sortez, Vents fouterrains, des antres les plus creux; Qu'avec nous le Ciel gronde ; Que l'Enfer nous réponde; Rempliffons la Terre d'horreur, Que la Nature fe confonde: Jettons dans tous les cœurs du monde La jaloufe fureur Qui déchire mon cœur. Heureux qui ne connoît point l'amour, & malheureux qui s'y livre fans en prévoir les fuites ! 2 Doux repos, innocente paix, Heureux, heureux un cœur qui ne vous perd jąmais! 1 Extrait du Prologue de Cadmus.... 2 C'eft Médée qui parle dans Théjée, Acte II. Scene E. QUI NAULT |