L'impitoyable Amour m'a toujours poursuivie; QUI N'étoit-ce point affez des maux qu'il m'avoit faits! NAULT. Pourquoi ce Dieu cruel avec de nouveaux traits Vient-il encor troubler le refte de ma vie ? Doux repos, innocente paix, Heureux, heureux un cœur qui ne vous perd ja mais !. Un tendre engagement va plus loin qu'on ne On ne voit pas, lorsqu'il commence, Mon cœur auroit encor fa premiere innocence' Mon frere & mes deux fils ont été les victimes J'ai rempli l'Univers d'horreur; Mais le cruel Amour a fait seul tous mes crimes. 1 Morphée au Sommeil. RE'GNEZ, divin Sommeil, régnez fur tou: le monde; Répandez vos pavots les plus affoupiffans: Calmez les foins, charmez les fens, Retenez tous les cœurs dans une paix profonde. De la Scene IV. du III. A&te d'Athis. Coulez, murmurez, clairs ruiffeaux; Il n'eft permis qu'au bruit des eaux De troubler la douceur d'un fi charmant filence. Pouvoir de la persévérance. 1 Il n'eft point de résistance Dont le tems ne vienne à bout; A la fin doit vaincre tout. Tout eft doux, & rien ne coûte Géants foudroyez par Jupiter. 2 LES fuperbes Géants, armez contre les Dieux, Ne nous donnent plus d'épouvante: Ils font enfevelis fous la maffe pefante Des monts qu'ils entaffoient pour attaquer les Cieux. Nous avons vû tomber leur Chef audacieux Fragment de la Scene V. du IV. Acte d'Athis ■ Scene I. du I, Acte de Proferpine, QUI NAULT QUINAULT. Jupiter l'a contraint de vomir à nos yeux Et tout céde à l'effort de fa main foudroyante. Trifles effets de l'orgueil. J'AI perdu la beauté qui me rendit fi vaine: Dont autrefois le Dieu des eaux Sentit lier fon cœur d'une fi douce chaîne. Fut jaloufe de mes appas, Et me rendit affreufe autant que j'étois belle: Dont me punit fa cruauté, Fera connoître, en dépit d'elle, 1 C'eft Médule qui parle, Acte III. Scene 1. de Perfée. Elle étoit doiiée d'une beauté fi rare, que Neptune en devint épris. Ce Dieu l'ayant trouvée dans le Temple de Minerve, l'engagea à confentir à fa paffion. Minerve irritée de la profanation de fon Temple, changea les cheveux de Médufe en ferpens, dont l'afpect étoit fi effroyable, que tous ceux qui regardoient cette tête, étoient fubitement trans. formés en rochers. Je ne puis trop montrer fa vengeance cruelle. Des ferpens, dont le fifflement Je porte l'épouvante & la mort en tous lieux; Qu'un regard de mes yeux. Les plus grands Dieux du Ciel, de la Terre & de Du foin de fe venger fe repofent fur moi: L'Amour ainsi que la Mer a fes orages. 'HEUREUX, qui peut voir du rivage Le terrible Océan par les vents agité ! Gardons-nous de fouffrir que l'Amour nous engage Où le repos du cœur fait un fatal naufrage. I Scene V. du 1. Acte de Phaeton. QUI NAULT. QUINAULT Au Soleil. O Dieu de la clarté, vous réglez la mesure C'est vous qui produifez dans les fertiles champs Et toute la Nature N'eft riche que de vos préfens.. C'est par vous, ô Soleil, que le Ciel s'illumine; La Terre n'auroit point de climats fortunez. Un moment, une circonftance eft quelquefois l'ori 2 UN Héros contre un monftre un jour prit ma défense, J'étois morte fans fon fecours : Il ne voulut pour récompense Que le plaifir fecret d'avoir fauvé mes jours. 1 Scene I. du IV. Acte de Phaeton. Mais |