DE LA VI GNE. S'égaler aux plus grands Rois; Tel dans l'Elide étonnée, Crut imiter les éclairs. Jupiter d'un coup de foudre Et cet enfant de la Terre, Cédoit à celui des Cieux. Reviens, Prince magnanime; Tant de fuccès éclatans Ont affez puni le crime Et les eaux qu'ils tenoient prêtes, Bien-tôt les avanceront. Grand Roi, dit que ton mérite Mais ces faits qu'on ne peut dire, SONNE T. La paffion vaincuë. LA Bergere Liris fur le bord de la Seine Puifqu'au mépris des Dieux tu peux te dégager, A ces mots réfoluë à fe précipiter, Mais bien-tôt s'étonnant des horreurs de la mort, Je fuis folle, dit-elle, en s'éloignant du bord: Ileft tant de Bergers, & je n'ai qu'une vie. Tome II. Mm DE LA VI GNE. DE LA VI GNE. La paffion combattuë. VAINE Beauté, que voulez-vous de moi? Quels font vos droits, Iris, pour engager ma foi? Ah! für mon cœur ceffez de rien prétendre: Ceffez de le faire fouffrir: Le Ciel ne l'a pas fait fi fenfible & fi tendre Pour aimer ce qui doit périr. LIVRE X. PELISSON. AUL PELISSON FONTANIER 2 Hiftoriographe de France, Maître des Requêtes........ nâquit à Beziers en 1624. d'une famille ancienne dans la Robe. Il fit fes Humanitez à Caftres, fa Philofophie à Montauban, & fon Droit à Toulouse. Peu de tems après il vint à Paris, où le célébre Conrart fe fit un honneur de le montrer à ces premiers Académiciens, dont fa maifon étoit le rendez-vous, Tout portoit dès-lors M. PELISSON à oublier fa Province. Il retourna cependant Voyez dans les nouveaux Moréris les ancêtres de M. PELISSON, à commencer par Raymond, qui fut Ambaffadeur de France en Portugal, Maître des Requêtes, Premier Président du Senat de Chambéry, & Commandang en Savoye pour FRANÇOIS I PELISSON. à Caftres pour y fuivre le Barreau & fe PELISSON. difpofer à remplacer dignement fes peres, Mais fa carriere ne faifoit que de s'ouvrir, lorfqu'il fut tout à coup arrêté par une petite vérole, qui lui déchiqueta les jouës, & lui déplaça prefque les yeux. Il crut ne pouvoir mieux fe confoler qu'avec les Mufes; & pour cela il revint à Paris. Ses amis ne le reconnure nt plus aux traitș du vifage; mais ils le reconnurent à des traits plus durables, à des manieres douces & liantes, à un enjouëment délicat, & furtout à une certaine éloquence de conversation, qui lui étoit particuliere. Il abufoit, difoit-on, de la permission qu'ont les hommes d'être laids: mais il n'avoit qu'à parler pour arrêter l'impreffion que pouvoit faire la laideur de fon vifage, Parmi les perfonnes qu'il cultiva, & que fon mérite lui avoit données pour amies, Mademoiselle de Scudery tient le premier rang. Une parfaite conformité de génie, I ↑ Madame de Sévigné, Lettre LXXV. |