Crurent que les lys de la France Couronneroient leurs léopards.
Ta langueur en cette avanture, Où la mort s'offroit à nos yeux, Etoit un favorable augure Pour les deffeins des factieux; Mais la fanté te fut renduë, La révolte toute éperduë Laiffa tomber fon noir flambeau ; Et dans cette orgueilleuse Ville 1 Dont elle faifoit fon azile, Elle rencontra fon tombeau..
Toi feul as fçû jetter la foudre, Dont les efforts plus que mortels, Réduifant fes remparts en poudre Ont enfin vengé nos autels.. L'Enfer, qui d'un peuple infidelle Soutenoit l'injufte querelle, En vain s'éleva contre toi; Il ne put avec fes Furies, Parmi tes troupes aguerries Semer la révolte & l'effroi.
Neptune qui d'une parole Appaife les flots courroucez, Et par qui les fujets d'Eole Dans leurs antres font iepouffez, Sortit de fes grotes profondes, Dans ce beau char fous qui les ondes Ont la fermeté du cristal; Et vint lui-même avecque joye, De ces mains qui bâtirent Troye, Fermer fon fuperbe canal.
Après ce fiége mémorable Qui combla tes armes d'honneur, Au fein d'un repos favorable Tu pouvois jouir du bonheur Mais fi-tôt que Thémis t'appelle A quelque entreprise nouvelle, Tu ne crains ni foins, ni dangers; Tu vas réprimer l'infolence; Et tu fais voir que ta vaillance Eft le falut des étrangers.
Suze fut bien-tôt emportée; Tu vins, tu vis, tu fus vainqueur : L'Espagne autrefois redoutée, A ton abord perdit le cœur : Ainfi le Prince 1 dont l'Eglife
Ce fameux Guerrier dont les larmes
Purent à peine fe tarir,
Alors qu'il apprit que fes armes N'avoient qu'un Monde à conquérir s Alexandre de qui les Perfes, En tant de rencontres diverses Sentifent le bras indompté, Eut après de longues tempêtes Joui du fruit de fes conquêtes, S'il eut vaincu fa vanité.
Tu fçais jouir de ta victoire, Et la jufte pofterité N'accufera point ta mémoire D'orgueil, ni de témérité : Toujours la raifon te modere, Tu commandes à la colere, Tu réfiftes à la douleur ; Et quelque deffein qui te 'flate, Tu veux que ta justice éclate Avant de montrer ta valeur.
Docte & généreufe Italie, Féconde Nourrice des Arts Beau féjour où la Mufe allie Ses lauriers aux lauriers de Mars; Pignerol maintenant t'affure Contre cet ennemi parjure, Dont tu fentois la cruauté; C'eft l'écueil de fon arrogance, C'est le tombeau de fa puiffance, Et l'autel de ta liberté.
Mais fans commettre une injustice, Puis-je bien parlant de ce lieu Où le Ciel nous fut fi propice, Ne point parler de RICHELIEU? Là ce Héros incomparable, Qui fous un Prince inimitable
Fait des miracles aujourd'hui,
Força les Alpes étonnées, D'avouer que leurs Salmonées Trouvoient leur Jupiter en lui.
Quelle rufe peut le furprendre? Sous quels maux est-il abattu ? Quel ennemi fe peut défendre D'admirer fa grande vertu?
La France à fes mains fecourables, Des maux qu'on jugeoit incurables Doit-elle pas la guérison?
Et les exploits font-ils pas croire, Que la Fortune & la Victoire Sont efclaves de la Raifon?.
Quel autre, au milieu de l'orage Qu'excita le Démon du Nord, Eut avec le même avantage Conduit fon vaisseau dans le port? Il ne craignit point la tempête Dont le Ciel menaçoit la tête Au milieu des peuples mutins: Tout fut facile à sa prudence, Et fa longue perfévérance, Malgré nous, fit nos bons destins.
Quand la fatale messagere
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