Faifons retentir les louanges Du Dieu dont le pouvoir nous a sauvé des fers, Si-tôt que contre nous s'armerent les enfers. Je fçai que fa force & fa gloire Leur éclat brille beaucoup mieux : Qu'il tient entre fes mains le fort des combattans, que fans lancer le tonnerre, Et Il peut d'une parole abattre les tyrans. Tel qu'on voit du haut des montagnes Dans le fein des vertes campagnes, Tel de l'orgueilleufe Affyrie Sort le camp Et l'on n'oppose à sa furie Que des foldats craintifs, & de foibles rem parts. Devant lui vole une pouffiere, GODEAU. Les chevaux tariffent les fleuves, GODEAU. La plaine retentit d'un effroyable bruit; Et partout on ne voit que preuves De ce que peut un Roi que la fureur conduit. Tout eut fuccombé fous fes armes, Devant nos yeux baignez de larmes, Il eut laiffé dans nos familles L'effet eut fuivi la menace De ces facriléges Guerriers, Grand Dieu, qui nous vis dans la guerre Le jouet d'un Prince infolent, Enfin tu lances le tonnerre Dont le coup nous fembloit fi lent: Tu nous fais voir que la prudence Sans ton divin secours ne peut rien affermir, Veille, quand les mortels l'accufent de dormir. Pour payer des faveurs fi grandes, O Monarque de l'Univers! Nous n'avons point d'autres offrandes Nos cœurs te garderont une éternelle foi ; Et nos chants n'auront point d'autres fujets que toi. Que la Terre te rende hommage; Que l'ame de chaque mortel, Soit ta victime & ton autel: Souvent les grands dons te déplaisent, Tu n'aimes pas toujours les honneurs de l'en cens; Mais toujours nos larmes t'appaifent, Et toujours tu reçois des foupirs innocens. Lorfque notre ingrate malice Te met les armes à la main, GODEAU. D'une parole tu renverses GODEAU. Ces Rois, qui jufque au ciel élevoient leur or gueil; Et par mille routes diverfes Leurs injuftes deffeins trouvent un même écueil. Telle n'eft point la destinée Et lorfqu'on les poursuit, tu leur ouvres ton fein. Vous vous trompez, fuperbes Princes, Vous penfez remplir nos Provinces Se mocque dans le Ciel de votre vanité; Votre fang vengera nos larmes, Nous rirons devant vous de vos tourmens divers; Et nous verrons vos corps la pâture des vers. PARAPHRASE DU CANTIQUE DES TROIS ENFANS ESPOIR de toute ame affligée, Que ton nom foit toujours béni; Que par des chanfons immortelles On célébre à jamais ton pouvoir infini. Que dans le féjour où ces Anges, 1 Trois jeunes hommes ayant refufé d'adorer la ftatuë de Nabuchodonofor, ce Prince les fit lier & jetter dans une fournaife ardente. Ils n'en reçurent aucun dommage ? & l'Ange du Seigneur qui y étoit defcendu, chanta fes louanges avec eux, Chap. III, de la Prophétie de Daniel. GODEAU |