Imágenes de páginas
PDF
EPUB

1.698.

Lettres fur

Piéces de

vres de Saint

Evremont page 226.

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

que

digieufe, & peut-être celui de fon fiécle qui poflédoit mieux les Auteurs Grecs, » lui dit, M. de la Foffe, je fuis prefque fur voilà les vers d'Homere qui » vous ont fi fort occupé: & les lui ré» cita comme on les prononce dans l'Univerfité de Paris. La Foffe lui répon» dit, non, Monfieur, & les voici : & » dit les mêmes vers, fuivant la pronon»ciation du Collège des Jéfuites. Eh bien, » dit M. Boivin, ce font les mêmes vers, » vous les avez prononce autrement que » moi. »

[ocr errors]

"Je ne vois, dit M. l'Abbé Pic, de les nouvelles » tous ceux qui travaillent préfentement Théatre, T. » pour le Théatre, que l'Auteur de PoVII. des Eu- lyxene qui fe donne quelque foin pour. » réuffir. Ses Piéces font plus éxactes, & plus châtiées que celles des autres : & l'on juge aifément par le travail qui paroît dans les ouvrages, qu'il a plus. » de foin de fa gloire, & plus de refpect » pour le Public, que ceux qui tra-. » vaillent en même-temps que lui. Son

"

[ocr errors]
[ocr errors]

دو

génie eft noble & élevé, fes incidens » font naturels, pris dans le fujet, &

naiffent fans peine les uns des autres. » Ses caracteres fe démêlent, & fe for➜ment tous les jours de plus en plus. Ses "catastrophes font affez bien amenées : 想 fes vers, qui font la moindre partie du

Poëme Dramatique, font nobles, har» monieux, & d'un ftyle affez pur : &

[ocr errors]
[ocr errors]

s'il n'a pas encore tout-à-fait la con» noiffance du Théatre, fa pénétration » & fon travail affidu, nous répondent » de lui fur cela. Il feroit à fouhaiter qu'il hazardat quelquefois un peu plus qu'il ne fait. Il eft fouvent des fautes heureufes, qui font préférables à la plus grande éxactitude : & l'on par» donne ailément à celui qui néglige » l'art en faveur du naturel.

رو

"

[ocr errors]
[ocr errors]

M. Baraton a fait l'éloge de M. de la Foffe, dans le Madrigal fuivant.

Sur les pas de Corneille, ou du tendre Ra
cine,

La Foffe, fecondé d'une Mufe divine,
Court la même carriere, & les fuit de fort près.
Déja dans Manlius, Théfée, & Polyxene,
Nous avons vû paroître avec un grand fuccès
Les fruits de fa brillante veine.

Ils font pleins d'art, & d'agrémens,
L'héroïque y foutient les tendres fentimens

[ocr errors]

Tout y charme, tout interreffe;

Il excite dans nous les agitations,

Les tranfports, les impreffions

Que caufent la terreur, la pitié, la tendreffe.
Et l'on ne peut traiter les grandes paffions
Avec plus de délicateffe.

En réduifant ces éloges à leur jufte

1698.

proportion, & fans diminuer le mérite 1698. & la gloire de M. de la Fofle, convenons qu'il s'eft acquis avec juftice un rang parmi ceux qui fe font le plus diftingués dans fon genre. Il eft fâcheux feulement que travaillant avec peine, avec peine, il ne foit pas entré plûtôt dans la carriere, & ne l'ait pas continuée plus longtemps. Il eft vrai qu'il a eu le bonheur d'être reconnu pour le premier Poëte Tragique de fon temps, & qu'il n'a vû perfonne lui difputer la place dont il étoit en poffeffion.

Piéces de Théatre de M. de la Foffe. POLYXENE, Tragédie, 3. Février 1696. MANLIUS CAPITOLINUS, Tragédie, 18. Jánvier 1698.

THESEE, Tragédie, s. Janvier 1700.. CORÉSUS & CALLIRHOÉ, 7. Décem bre 1703.

LE MARQUIS

DE L'INDUSTRIE,
Comédie en cinq Actes, d'un Auteur
Anonyme, non imprimée,

Représentée pour la premiere & unique fois le
Samedi 25. Janvier.

[ocr errors]

E Regiftre marque que le Parterre ne voulut jamais fouffrir qu'on acheva la Pièce, & que les Comédiens donnerent à la place Crifpin Médecin.

LES CURIEUX

DE COMPIEGNE,

1698.

Comédie en profe, en un Acte, avec un * La Mufidivertiffement, de M. DANCOURT, que du diver

[ocr errors]

tiffement eft

Représentée pour la premiere fois, après la de M, GilComédie de l'Ecole des Maris, le Samedi liers, 4. Octobre. (Dix-neuf représentations, la derniere le Mardi 28. du même mois d'Octobre.)

E Roy voulant faire connoître à M.

Le Duc de Bourgogne les différentes

opérations d'une armée en Campagne ordonna un Camp à Coudun, près de Compiegne, (a) compofé de plufieurs Régimens de Cavalerie & Infanterie, où Sa Majefté fe rendit le 30. Août (1698.) accompagnée de Monfeigneur, de M. le Duc de Bourgogne, de M. le Duc d'Anjou, de M. le Duc de Berry, de tous les Princes & Princeffes de fon fang, &c. Ce Camp dura jufqu'au Lundi 22. Septembre fuivant, durant lequel temps on fit le fiége de Compiegne, on donna

(a) C'est du nom de la Ville de Compiegne que ce Camp fut nommé dans le Public.

[ocr errors]

une bataille, &c. La nouveauté de cet 1698. événement, & la proximité du Camp engagerent beaucoup de perfonnes de l'un & de l'autre fexe de Paris & des environs; à fe rendre au Camp de Compiegne, & c'eft fur quelques aventures vraies ou faufles qui y arriverent, que M. Dancourt compofa fa comédie, qu'il intitula, les Curieux de Compiegne. Cette Piéce eft très-plaifante, mais quelques Marchands de ce temps y font prefque dénommés,& fort vivement pincés.On y trouve des perfonnages joyeusement rendus; tels font ceux du Chevalier de Fourbignac, de Frontin, de Madame Pinvin, Hôteffe des Trois Rois, & de Madame Robin, Bourgeoise de Paris. Au refte, comme cette Comédie étoit faite pour le temps qu'elle a parû, lorsqu'on l'a remife au Théatre, elle n'a pas eû un accueil fi favorable que dans fa nou veauté.

*

« AnteriorContinuar »