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& joignit à cette Epître un remerciment en vers libres fur la grace que cette 1699. même Princeffe lui fit d'entendre la lecture de Mélicerte. Suit une lettre de l'Auteur, à la Princeffe de Conti, pour obtenir que fa Paftorale fut jouée à Fontainebleau devant MONSEIGNEUR. Autre Remerciment de l'Auteur à S. A. S. Madame la Princeffe de Conti fur la bonté qu'elle a eu de faire jouer Mélicerte à Fontainebleau & de recevoir favorablement fes deux contes de Fée.

Le jour qu'on repréfenta à Fontainebleau la Paftorale de Guérin le fils, Gacon fut du nombre des Spectateurs, & jugea à propos de parler de ce Poëme Dramatique dans la vingt-quatrième Satyre de fon Poëte fans fard. Voici le paffage où il eft fait mention de cette

Piéce.

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Nous fortîmes du lit mon camarade & moi,
Dans le deffein d'aller à la Meffe du Roy;
A grand peine étions-nous entrés dans la Cha
pelle,

Que fuivi d'une cour auffi riche que belle,
Le Roy fe préfenta dans cet air de fierté
Où regne la douceur avec la Majefté;

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Et pendant que nos yeux contemploient ces

merveilles,
par

oreilles ;

* Maître de

La Lande * fes tons enchantoient mes la Mufique du

Roy.

1699.

Heureux, fi fatisfait de nous plaire en latin,
Il n'eut point travaillé fur les vers de Guérin
Car dès le même foir, la Cour à Mélicerte,
De Lully, de Moliere, éxagéra la perte :
Et Lalande, & Guérin, fifflés des courtisans,
Même au fein des flatteurs, furent sans par-
tifans.

Au fortir d'un spectacle, effet de l'ignorance,
Nous fumes voir fouper les trois Enfans de
France, &c.

MELEAGRE,

Tragédie de M. DE LA GRANGE
CHANCEL,

Repréfentée pour la premiere fois le Mercredi 28. Janvier. (dix repréfentations, la derniere le Vendredi 20. Février fuivant..)

A premiere édition de la Tragédie de Méléagre, ne nous étant point. tombée entre les mains, nous ignorons. fi M. de la Grange y joignit une Préface. La réimpreffion de fes Euvres, faites fous les yeux ne l'a point engagé à parler de cette Piéce, ainfi ce filence pourroit faire croire que l'Auteur convient tacitement d'avoir manqué fon fujet. A

la vérité, il n'est pas aisé à traiter, (a) mais quelque difficile qu'il foit, on peut dire que M.de la Grange n'a pas employé dans cet Ouvrage tout le talent dont il eft capable, & dont il avoit donné des preuves précédemment. Le tiffu de fa Fable eft mal arrangé, tous les événemens qui compofent fon intrigue font trop précipités, & fa verfification eft extrêmement négligée. A l'égard de fes perfonnages on peut dire qu'ils font tous manqués. Athalante, digne, par fes fentimens & fa valeur, de marcher du même pas des Héros de la Grèce, n'eft ici qu'une petite amoureufe de Comédie. Althée, mere de Méléagre, que le Poëte a eu deffein de peindre, animée d'ambition & de vengeance, n'eft présentée que comme une folle des Petites Maifons. Pléxippe n'a qu'une fierté brutale, qui le rend un peu digne. rival de Méléagre. A l'égard de ce dernier, il paroît qu'on a eu deffein d'en faire un Héros, mais lorsqu'il agit ou qu'il parle, on en conçoit une idée.

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(a) M. Jolly a auffi employé le même fujet de Méléagre, dont il compofa une Tragédie Lyrique, mise en mufique par M. Batiftin, représentée pour la premiere fois par l'Académie Royale de Mufique, le Vendredi 24. Mai. 1709. cet Quvrage travaillé avec foin de la part du Poëte & du Musicien, ne fut point: goûté du Public,

1699

toute contraire. Enfin le perfonnage le 1699. plus paffable de la Tragédie feroit celui de Déjanire, s'il étoit un peu mieux foutenu. (a)

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Représentée pour la premiere fois, le Samedi 14. Mars. ( Dix représentations

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la derniere le 4. Avril fuivant, jour de la clôture avant Pâques. )

Préface de «E dois avertir le Lecteur que j'ai tiré

Gabinie.

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J

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le fujet de cette Piéce d'une Tragédie latine intitulée SUSANNA, faite par Adrian Jourdin, Jéfuite, imprimée à Paris par Mâbre Cramoifi en 1654. J'ai cru qu'il me pouvoit être per"mis de me fervir d'un Ouvrage latin, fait depuis près de cinquante ans, « à peu près comme on fe fert de ceux » des anciens, quand on veut les mettre »fur notre Théatre.

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(a)« Aujourd'hui 5. Mars 1699. il a plû au Roy » d'ordonner qu'on tireroit un fixiéme en fus de toute »notre recette journaliére, pour les Pauvres de l'Hô»pital Général; » ce qui a été trompetté & affiché par toute la Ville. De ce jour le Parterre á 18 fols, & le refte à proportion. ( Registre de la Comédie. )

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» C'est-à-dire que je l'ai traité autre» ment, que même mon deffein eft diffé- 1699. » rent de celui de cet Auteur; car il ne » s'attache qu'au Martyre de Susanne, & je me fuis principalement propofé de repréfenter dans ma Tragédie la Religion Chrétienne, s'établillant miraculeufement fans aucun fecours humain, malgré les efforts & la rage de Dioclétien, que tout le monde fçait avoir » été le plus grand perfécuteur des Chré

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» tiens.

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Ainfi quoique j'aye imité les en» droits qui m'ont paru les plus beaux » dans cette Piéce, en leur donnant un » autre tour, j'ai retranché plufieurs perfonnages, & beaucoup de chofes qui »ne me paroiffoient pas convenir à nos Spectacles, & j'en ai ajoûté d'autres qui convenoient à mon dessein, & qui s'm'ont fourni de nouvelles fituations >> & une catastrophe différente.

دو

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J'ai donné à mon Héroïne le nom de Gabinie, que j'ai tiré de celui de fon pere; parce qu'il m'a femblé que celui de Susanne, que l'Hiftoire de "nos Saints Martyrs lui donne, n'a» voit pas affez de nobleffe pour le

Théatre.

"J'ai fuivi l'Hiftoire Sainte & profane » avec affez de fidélité.......... Je n'ai pris

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