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embraffé fa fille pour la derniere fois fe retire; cette Scene a toujours été 1699. généralement applaudie. Passons aux » autres, qui confiftent plus en action. » qu'en beautés de détails. . . . . Léontin qui commence le fecond Acte, eft » étonné de l'arrivée de Varanés, & fou » haite que le nom d'Eudoxe lui faffe prendre le change fur l'Hymen d'Athé» naïs qu'on va célébrer. Pulchérie qui l'a mandé arrive. Cette Scene délibé »rative entre Pulchérie & Léontin eft remplie de traits Hiftoriques, mais. » elle ne paroît fondée fur rien, & ne » fert proprement qu'à fournir à l'Au»teur une occafion de faire un grand étalage d'érudition. On a trouvé mau» vais que Pulchérie foupçonnât d'am»bition un Philofophe tel que Léontin... Théodofe & Varanés paroiffent pour premiere fois; après quelques complimens de part & d'autre, on laiffe Varanés, fous prétexte qu'il a befoin » de repos. Ce déplacement de Scene a furpris tous ceux qui connoiffent bien » M. de la Grange, d'autant plus que » nous n'avons guéres d'Auteurs qui poffédent mieux le Théatre; l'expofition » dont il avoit befoin auroit pû venir » un peu plus tard, fans déranger fon » Acte.» (L'Auteur dont nous emprunTome XIV.

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tons les termes, continue l'extrait de la 1699. Piéce d'Athénaïs, qui finit par la mort de Varanés, & il ajoûte:) « C'eft ainfi » que fe termine cette Tragédie, dans laquelle on découvre à travers les dé» fauts qui en peuvent obfcurcir l'éclat, »le germe des belles Piéces dont l'Au>>teur a enrichi le Théatre dans un âge plus mur.

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» Les rôles de Léontin, de Varanés, » de Théodofe, & de Paulin, furent joués d'original par les Sieurs Champmellé, Beaubour, Baron le fils, & » Guerin & ceux de Pulchérie & » d'Eudoxe, ou Athénaïs, par les De » moiselles Beauval & Raifin. Et les Ac»teurs qui jouerent dans les mêmes rôles de la reprise de 1736. étoient les Sieurs Sarrazin, Grandval, Fleury, le » Grand, & les Demoifelles Balicour » & Connell. »

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MALA DE

SANS MALADIE,

Comédie en profe, en cinq Actes,
par M. Dv FRESNY,

Représentée pour la premiere & unique fois le
Vendredi 27. Novembre.

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Ette Comédie ne fut pas achevée, on donna pour remplir le Spectacle, l'Après fouper des Auberges. Le Public décida du fort de la Piéce, fur les deux ou trois premiers Actes, & ne voulut pas en écouter davantage. M. Du Frefny se soumit refpectueufement à cette décifion ; & il fit fort bien, car les derniers Actes font les plus foibles & l'intrigue, qui ne l'eft déja que trop, eft terminée par un dénouement encore inférieur, & même tout-à fait ridicule. Le rôle qui donne le titre à la Piéce, &qui n'eft cependant pas le principal, est ennuyeux,& défagréable.C'eft une efpecede Malade imaginaire, ou plûtôt une folle & une imbécille, qui joint à cette foibleffe d'efprit, celle d'un amour hors de faifon. Voici de quelle facon elle définit elle-même l'état où elle s'imagine

1699.

être, à Valere, qui feint de répondre. 1699. à son amour, & de la plaindre beau

coup.

ACTE III. A

VALER E.

SCENE VI. Expliquez-moi donc à loifir en quoi confifte

votre mal.

LA MALADE.'

Mon mal confifte en toutes fortes de maux à le bien prendre, car je ne puis dire que je ne fouffre point. Premierement je fuis toujours dégoûtée, & avec cela je mange, je mange, je mange; & fi je ne mange quafi de rien, car le plus fouvent je ne fçais ce que je mange.

LISSETTE.

Ceft ce que les Médecins appellent intempérie; moi, j'appelle cela intempérance.

LA MALADE.

Tu m'as interrompue,.... où en étois-je ?

LISETTE.

Vous mangez, mangez, mangèz, & après le manger c'est le dormir.

LA MALADE.

Oh ! le dormir, c'est ce que je n'ai jamais. connu, je ne dors que par infomnie, à force de n'avoir point dormi. On croiroit quelque fois que je m'endors après le dîner; mais ce n'eft pas un fommeil, que ce fommeillà; car je m'endors comme fi je m'évanouiffois. J'admire votre attention, Monfieur, je voudrois bien fçavoir fi cette compassion vous eft naturelle, ou fi c'est que vous ayez pitié de moi...

....

VALERE.

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Ne perdons pas le fil de votre maladie : yous vous endormez dites-vous comme fi vous vous évanouiffiez: Et fentez-vous quelque douleur ? :

LA MALADE.

Oh! tant, Monfieur, tant, tant! mais ce qui me fait le plus fouffrir, c'eft ce qui ne fe comprend point; car le plus fouvent toutes les douleurs ceffent, & fi c'eft encore pis. Je ne fens point de mal, pour ainfi dire, & fi je fuis comme une troublée. Vous comprenez bien ?

Ouida, oui.

VALER E.

LA MALADE.

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Pour vous rendre cela plus fenfible, imaginez-vous que c'eft comme fi tout d'un coup.... Je ne fçais fi je m'explique.... Un gonflement une touffeur.

VALERE.

Une vapeur?

LA MALADE.

Fi, Monfieur, c'est mon averfion que des femmes à vapeurs ; à mon égard, c'est une efpéce de frémiffemens. . . . d'horreur là..... des anéantissemens.

....

VALERE.

Des foibleffes ?

LA MALADE.

.....

Non, non, vous n'y êtes pas. Il y a bien de Ja foibleffe, fi vous voulez, mais il y a auffi

1699.

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