Imágenes de páginas
PDF
EPUB
[ocr errors]

رو

» tion; mais M. Rotrou ne le fait pa»roître qu'à la fin du troifiéme Acte, 1704. fans qu'il en foit fait nulle mention », dans aucun endroit des Actes précédens; il y venoit de cette maniere fi » mal-à propos, qu'il interrompoit l'ac» tion principale, dans le tems même, » où tout doit être en trouble fur la »Scene, &c. "

رو

دو

"

M. d'Uffé a été trop modefte, lorfqu'il a dit de lui:: « Qu'il n'avoit d'autre mé>> rite dans cet Ouvrage, que d'avoir re» connu les beautés dont Cofroés étoit rempli, & d'avoir mieux enchaffé cette pierre précieuse. » Car indépendamment de beaucoup de vers de fa façon, fubftitués à la place de ceux de Rotrou on trouve des Stances qui ouvrent le quatriéme Acte de cette Tragédie, qui font entierement de M. d'Uffé, Nous allons en rapporter une.

Fatale illufion, fantôme de grandeur

2

ACTE IV.

SCENE I.

Eblouiffant éclat dont brille une couronne! Pourquoi, malgré moi-même, embrasez-vous SIROES, feul

mon cœur ?

Que ne me quittez-vous quand je vous abandonne !

Ceffez, honneurs de me donner des loix ;

Votre grandeur n'eft qu'un passage,
Que le deftin toujours volage
Abat, & releve à fon choix;
Et la pompe qui fuit les Rois,
N'eft rien qu'un brillant efclavage

1705.

LES ADELPHES,

Comédie en cinq Actes & en vers
de M. BARON,

Représentée pour la premiere fois le Samedi
3. Janvier. (La feptiéme & derniere repré-
sentation le Jeudi 15. du même mois.

[ocr errors]

N prétend que cette Piéce qui eft imprimée fous le nom du Sieur Baron, eft de la même main à qui nous devons l'Andrienne. Nous n'oferions affurer ce fait, mais au cas que cela soit ainfi, il faut croire que cet Ouvrage qui eft fi fort au-deffous de fon original, & qui reffemble fi peu à l'Andrienne n'a jamais été retouché par l'Auteur. Le fond du fujet de la Comédie des Adelphes peut, étant bien traité, fervir utilement à la correction des mœurs (a); mais de la façon que le Traducteur François la rendu, il eft plus propre à les corrompre, & à autorifer le libertinage.

(a) M. Moliere a pris dans les Adelphes le fond du fujet de fa Piéce intitulée : L'Ecole des Maris. A l'article de cette Comédie, Tome IX. de cette Hiftoire page 42. & fuivantes, en rendant à Térence la juftice qui lui eft dûe nous avons remarqué l'art du Poëte François, & ce qu'il a ajoûté pour embellir fon original.

L'indulgence que Télamon a pour fes deux neveux, eft d'autant plus blama- 1705. ble, qu'il la reconnoît, & continue toujours de s'y livrer. Nous n'éxaminons point les perfonnages, aucun n'en mérite la peine la Piéce eft conduite fans art, nulle liaifon dans les Scenes, aucunes plaifanteries, & la verfification au-deffous des plus foibles du tems. C'eft apparemment le nom de l'Auteur qui a procuré à cette Comédie l'avantage d'occuper le Théatre jufqu'à la feptiéme représentation. Elle n'a été imprimée qu'après la mort de M. Baron, fous le titre de l'ÉCOLE DES PERES. Cette diverfité de titres a trompé l'Auteur des Recherches fur les Théatres de France, qui faute de connoître l'Ouvrage, cite les Adelphes & l'Ecoles des Peres, comme deux Piéces différentes.

[graphic]

1705.

Préface

MUSTAPHA

E T

ZÉAN GIR,

Tragédie de Monfieur BELING Représentée pour la premiere fois le Mardi 20

Janvier.

Mustapha de "Efujet de cette Tragédie eft fi heu

Zéangir.

&

[ocr errors]

"

دو

"

[ocr errors]

reux, qu'il y a lieu de s'étonner qu'il foit venu jufqu'à moi. Je ne fçais (continue l'Auteur) Gi l'inimitié d'Etéocle, & de Polynice, qui a produit » tant de Tragédies, eft plus propre au » Théatre que l'amitié de Muftapha & de Zéangir. Le Public, fans doute, y a perdu: & fi tant de grands Poëtes qui » fe font immortalifés par la Scene, dans » le dernier fiécle, s'étoient avifés d'y » mettre la main, ce n'auroit pas été le » moindre de leurs Ouvrages. Le fuccès » de ma Piéce le juftifie, car je fuis bien éloigné de croire d'avoir tiré de mon fujet toutes les. beautés dont il étoit fufceptible.

[ocr errors]
[ocr errors]

M. Belin avoit tout lieu de fe flatter au fujet de cette Piéce. Elle eut un fuccès des plus brillans; on n'en cefla les repré

fentations qu'après la feizième, encore ce ne fut que par un effet de la com- 1705. plaifance de l'Auteur pour les Comédiens, qui fe trouvoient preffés de donner la Tragédie de Saul, de M. l'Abbé Nadal, & qui ne fufpendirent la premiere, qu'à condition qu'ils la reprendroient immédiatement après Pâques, & préférablement à toute autre. (a)

[ocr errors]

On tint parole à M.Belin, Mustapha & Zéangir fut repris le Vendredi 8. Mai fuivant mais on ne vit plus le même empreffement de la part des Spectateurs: la Piéce ne fut jouée que deux fois, & dans les régles. Elle eft cependant demeurée fur le Répertoire des Comédiens, fans qu'ils ayent jamais fongé à la remettre au Théatre, & fans que Public ait témoigné la moindre envie de l'y revoir: deforte que, malgré la grande réuffite que cette Tragédie eut dans fa nouveauté, elle eft que très-peu connue, & prefqu'oubliée.

On peut conjecturer que les puiffan

(a) « Du Lundi 15. Février 1705. M. Belin, Au»teur de Muftapha a confenti que l'on quittat fa Piéce Vendredi prochain, à condition de la reprendre » immédiatement après Pâques, préférablement à toute autre Piéce. »M.L'Abbé Nadal avoit encore une raison particuliere à alléguer; c'eft que fa Tragédie de Saül avoit été acceptée dès le 12. Novembre 1704. & celle de M. Belin le 15. du même mois.

« AnteriorContinuar »