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HORTENSE.

Ah! mon mari, c'est vous ?

DARDIBRA S.

Il étoit tantôt l'oncle, à préfent c'est l'é

poux.

Et fille, & veuve, & femme, & diable qui

t'emporte,

Vifage a-t-il jamais changé de cette forte! Innocente, affligée, enjouée, est-ce assez ? ( à Oronte qui arrive. )

Ah, beau-pere futur.

ORONT E.

Ah! mes gendres paffés.

FATIGNAC à Oronte.

Vous étiez donc auffi de cette manigance ?
DARDI BRAS.

Dans peu nous en fçaurons marquer notre

vengeance.

HORTENSE à Dardibras & à Fatignac. Ne vous fâchez point tant, Meffieurs ; il est permis

Contre tous, en tout temps, de fervir ses amis (Montrant Philidor & Dorante.)

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Ces Meffieurs font les miens ils aiment
mes coufines.

DARDI BRAS.

Fort bien, beau-pere, époux, amis, voilins

voifines,

Nous trompoient; qui payra?....

1707.

SCENE der niere.

1707.

ORONTE.

Je vous rens vos écrits,

Et vous fais reconduire où je vous avois pris
A mes frais & dépens.

DARDIBRAS.

J'y confens avec joye,

Et ne crois pas qu'ici de longtemps on me

voye.

Je retourne au pays, &c.

Cette petite Comédie eft foible, & l'intrigue dénuée de vraisemblance. Le Gafcon & le Limofin donnent trop aifément dans le paneau qu'on leur tend. Mais elle eft affez comique & paffablement verfifiée.

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DANA É,

O U

JUPITER CRISPIN,

Comédie en vers libres

, en un Acte

précédée d'un Prologue auffi en vers libres, par M. DE LA FONT,*

4 Juil

1707:

* On trou

vera un arti

la Font, après fa Comédie

Repréfentée pour la premiere fois, après la cle de M. de
Tragédie de Britannicus, le Lundi
let. (Huit représentations, la derniere le des Trois
Lundi 18 du même mois de Juillet.) Freres Ri-

L

vaux fous

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E petit Prologue de cette Comédie l'année 1713. eft entre l'Amour & la Critique : le premier protége la Piéce & l'Auteur. La Critique eft fâchée de cette préférence, & fort en menaçant de faire fiffler la nouvelle Comédie. L'Amour implore l'indulgence du Parterre.

La Piéce ouvre par Jupiter, fous la forme de Crispin, qui fait part à Mercure de l'amour qu'il a pris pour Danaé, enfermée dans une tour, par fon pere le Roy Acrife, gardée par une vieille duégne & deux foldats, qui nuit & jour font au pied de cette tour. Ces deux foldats, par le confeil de Mercure, font gagnés par l'or que Jupiter leur

fait trouver dans leurs poches. Le même 1707. moyen est employé auprès de la furveillante, & Jupiter parle à Danaé. Survient Junon en Dame Gigogne, qui menace beaucoup la nouvelle Maîtreffe de fon mari: Mercure veut raccommoder Jupiter & Junon, mais cette derniere ne veut s'y prêter qu'à condition qu'on lui laiffera marier Danaé à Polidecte.

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JUPITER.

Eft-ce-là ce mari ?

Ah, je ne dis plus mot : c'est un assez bon

Prince.

Mais qui la conduira jufques dans fa Pro

vince ?

MERCURE.

Je m'en charge.....

JUNON.

Hé bien, foit.

MERCURE.

Vous voilà donc d'accord,

Le calme maintenant doit regner

ame.

JUPITER.

dans votre

Il faut bien accorder quelque chose à sa femme.

MERCURE.

Puiffiez-vous déformais goûter un meilleur

fort.

JUPITER

JUPITER à Danaé.

Adieu, mon cher trognon, belle & douce

Princeffe,

Tu jouiras de la tendreffe

D'un Roy

piter.

qui doit t'aimer autant que Ju

Il fera ton époux... pars & mets toi sur mer.

DANAE'.

Et qu'est-ce qu'un époux?

JUPITER.

Un époux c'est un homme....

Qui.... Mais attendez... c'eft tout comme....

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Mercure vous l'expliquera :

C'est un Dieu fort expert fur ces matieres-là?

DANAE'.

Adieu donc pour jamais....

JUPITER.

Faites un bon voyage....

Pour vous, Mercure, foyez fage.

MERCURE.

Repofez vous-en fur ma foi.... .: (à Danaé & à fa Surveillante.) Laieffz-moi faire. Adieu.... Mefdames, suivezmoi, &c.

Il feroit difficile de rendre compte de la raifon qui a engagé M. de la Font, à faire prendre à Jupiter la forme de Crifpin. Ce caractere n'eft point affez Tome XIV.

PP

1707.

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