fait des merveilles dans le rôle d'Aria»ne, qui est tout rempli de paffion. 1708. »Son frere qui n'en a que huit, s'eft » fait admirer en jouant Théfée; & la petite Phédre, âgée de fept ans, a été » extrêmement applaudie. On peut dire » que cet établiffement eft avantageux » au Public, puifque ce font des éléves » que l'on forme pour fon plaifir, com» me il s'en eft fait dans toutes les au» tres profeffions. La plupart des bons » Comédiens tant férieux que comi» que, comme Meffieurs Baron, Rai fin & autres, qui font dans la Troupe » de Sa Majefté, ont été élevé de cette forte, & on les a tirés de celle De Monfeigneur le Dauphin, pour les » faire venir à Paris, où vous fçavez qu'ils fe font rendus parfaits. »

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Quelques années après ce que nous venons de rapporter, Mademoiselle De Villiers vint à Paris, avec fa petite Troupe, & tenta de s'y établir: voici quel fut le fuccès de cette entreprise.

diens Fran

«En 1688. la Demoiselle De Villiers, Mémoires » fœur des Sieurs Raifin, s'avifa de des Conte >> conftruire un Théatre à Paris, & d'y çois, contre » faire repréfenter des Comédies, par les Entrepreneurs des » des enfans: fous le titre des Petits Spectacles de » Comédiens François. Les Comédiens la Foire. Tome XIV.

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» en porterent leur plainte au Roy, & 1708. » ce Théatre fut fermé. »

Mademoiselle De Villiers follicita, & obtint de MONSEIGNEUR, le 26 Octobre 1691. un ordre «< pour entrer en » partage, du jour qu'elle se présentetoit à la Troupe du Roy. Elle apporta cet ordre le Vendredi 9 Novembre fuivant, & débuta le 22 du même mois dans la Tragédie de Britannicus. Il y a tout lieu de croire que cette Actrice ne futpoint goutée du Public, car elle quitta le Théatre à la clôture de Pâques 1696.Mademoiselle De Villiers eft morte en 1702. ou au plûpart au commencement de 1703.

Mademoiselle MARIE-ANNE DURIEU femme de GODE-JEAN GODEFROY, Maître à Danfer,

FROY.

étoit fille d'ANNE PITEL DE LONGCHAMP, & de MICHEL DURIEU, Huiffier du Cabinet de feu M. le Prince. Mademoiselle Godefroy débuta au Théatre de Paris le 17 Décembre 1693. par la Fille Ca pitaine, dans la Comédie du même nom : obtint le 28 Novembre 1698. un ordre de jouer en fecond, tous les rôles de Mademoiselle Durieu, fa mere. Morte le Mardi cinq Mars 1709. entre neuf & dix heures du matin. MONSEIGNEUR diftribua fa part le 7 du même mois,&

le 8 il donna un ordre, portant: « Que » l'on payeroit au mari & aux enfans 1708. de la défunte Demoiselle Godefroy, » la fomme de quatre mille livres, & nce, en confidération de la nombreuse »famille qu'elle laiffoit, & des dettes » qu'elle avoit contractées pour le fervice » de la Comédie.

Mademoiselle Godefroy étoit une mé diocre Actrice; elle jouoit les confidentes dans le Tragique, & les ridicules dans le Comique, comme la Baronne, dans le Chevalier à la mode, &c. & les rôles de femmes habillées en hommes, où elle réuffiffoit affez bien. Elle étoit grande & bienfaite; on lui avoit donné le furnom de Pierrot bon drille.

ELISABETH CLAVEL, femme de Hu- Mademoifalle GUES-FRANÇOIS BANIÉ, Sieur de FON- FONPREPRÉ, obtint le 20 Mars 1695. un ordre pour jouer à l'essai pendant un an. Elle débuta le 15 May fuivant, dans Britan nicus; Mademoiselle Clavel eut le 28 Novembre de la même année, un fecond ordre pour être reçue dans la Trou pe du Roy. Troifiéme ordre du 3 May 1696. pour doubler les rôles de Made moiselle Raifin. Mademoiselle Clavel époufa Fonpré au commencement de l'année 1704. Elle mourut le Dimanche 3 Décembre 1719. à quatre heures

Zz

1708.

SALLE.

du matin, âgée d'environ quarante-cinq ans. Mademoiselle Fonpré étoit d'une grande timidité au Théatre, & n'avoit guéres plus de talent pour le Tragique que Mademoiselle Godefroi, & jouoit très-foiblement dans le noble comique.

JEAN-BAPTISTE - LOUIS - NICOLAS SALLÉ, étoit fils d'un Avocat de la Ville de Troyes en Champagne, fi l'on s'en rapporte à l'Auteur des Recherches fur les Théatres de France; quoi qu'il en foit, Sallé dans fa premiere jeuneffe crut fe fentir du goût pour la retraite, & après avoir balancé quelque tems fur le choix de différens Ordres de Religieux, celui des Capucins lui parut mériter la préférence & tout de faite il fut fe préfenter à un Gardien de cet Ordre, en lui offrant fes fervices à titre de frere lai, Sa propofition fut acceptée ; mais la vie dure qu'il étoit obligé de pratiquer, lui fit changer de réfolution; il quitta le Couvent, & revint chez lui, où il reprit fes leçons de mufique, qu'il avoit déja

commencées.

Nous ignorons par quel hafard, & en quelle année Sallé devint Acteur chantant dans les Opéra de Provinces; tout ce que nous fçavons de pofitif eft, que cet Acteur jouoit en 1697. à l'Opera de Rouen, & qu'il rempliffoit à ces Spec

tacles les premiers rôles de baffe-taille avec un grand fuccès. L'année fuivante, 1708. Sallé vint à Paris pour entrer dans la Troupe des Comédiens François, du Roy de Pologne, Augufte Second, Electeur de Saxe, que ce Prince faifoit venir à Varfovie. Sallé, pour effayes fes talens dans le genre qu'il entreprenoit, de manda & obtint un début au Théatre François, où il parut le 23 Août 1698. dans la Tragédie de Manlius, & la petite Comédie du Deuil, où il plût beaucoup, mais comme fon engagement ne pouvoit le rompre, il partit tout de fuite pour Varfovie.

Après un féjour de près de trois an nées en Pologne, Sallé revint à Paris vers les Fêtes de Pâques 1701. & fit un nouveau début fur la Scene Françoise au mois d'Août de la même année. Ce début fut fi brillant, que M. Devizé qui ne parloit prefque plus des faits du Theatre ne pût s'empêcher de louer d'une façon marquée le nouveau débutant; nous allons employer fes termes,

lant,

Août

« Le Théatre a perdu depuis peu, par Mercure Gala mort du Sieur De Villiers, un AC-1701. pages teur qui étoit univerfel. On vient d'en 279 & 280. »voir paroître un nouveau, qui ne l'eft pas moins. Le nom de SALLÉ qu'il → porte, va de plus en plus faire du