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1697•

LE RETOUR

DES OFFICIERS,

Comédie en profe, en un Acte, avec un La Mufi- divertiffement, de M.DANCOURT,

que du diver

de M. Gil

liers,

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tiffement eft Repréfentée pour la premiere fois, après la Comédie de l'Ecole des Femmes, le Samedi 19. Octobre. (Douze représentations, la derniere le 10. Novembre fuivant. )

Onfieur Dancourt ne fut

pas Gi

M heureux dans le choix du fujet, ni

dans celui des perfonnages de cette Piéce, qu'il l'avoit été aux deux précédentes. L'intrigue en eft foible, & le dénouement pitoyable. Ajoutez que l'Auteur s'eft répété dans fes rôles, & que le Balivau de cette Comédie-ci, n'eft qu'une mauvaise copie de George Ganivet, du Moulin de Javelle.

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1697.

LE DISTRAIT,

Comédie en cinq Actes, & en vers, de M. REGNARD,

Repréfentée pour la première fois le Lundi 2. Décembre. (Quatre représentations.)

M

Onfieur Regnard auroit été fort confolé de fa difgrace, s'il avoit pû le flatter que cette Comédie, que le Public avoit fi mal accueillie, & qu'il fembloit avoir condamnée à ne plus reparoître au Théatre, dût au bout de trente-quatre ans y recevoir beaucoup d'applaudiffemens. Ce ne fut que pendant l'Eté de 1731. que les Comédiens oferent hafarder de la reprendre. Quelque foin qu'ils euffent pris pour la bien remettre, le fuccès furpaffa encore leur attente, & celle de tout le monde. (a)

(a) Voici de quelle maniere les Rôles de cette Piéce furent diftribués, à fa nouveauté 3. & à la reprise done nous parlons.

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Cette fingularité engagea l'Auteur du 1697. Mercure à mettre au jour quelques réfléxions fur cette Piéce, ou plûtôt à faire part de celles du Public car c'eft ainfi qu'il les donne, & que nous les tranfcrivons ici: parce qu'elles nous ont parû en avoir le caractere, & la justesse.

Mercure de

let 1731. P.

On ne sçauroit juftifier le jugement France, Juil- qu'on femble aujourd'hui porter du 2788. & fuiv." Diftrait, fans condamner en quel» que maniere celui qu'on en porta autrefois; on peut cependant prendre un tempérament entre deux décifions » fi oppofées, en difant que la Piéce "n'eft pas trouvée meilleure qu'elle l'a parû dans fa naissance mais qu'on

29

دو

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VALERE, Oncle de Clarice, & du Chevalier, Le Sieur
1 Guérin.

LISETTE, Servante d'Ifabelle, Mademoiselle Beauval.
CARLIN, Valet de Léandre, Le Sieur La Thorilliere.

Le 11. Juillet 173.

LEANDRE, Diftrait, . . Le Sieur Montmeny.
CLARICE, Amante de Léandre, Mademoifelle. La
Traverse.

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Madame GROGNAC, Mademoiselle Dangeville.
BSABELLE, fille de Madame Grognac. Mademoiselle

Labat

LE CHEVALIER, frere de Clarice., Le Sieur Grandval.
VALERE, oncle de Clarice,,& du Chevalier, Le Sieur
La Thorilliere fils.

LISETTE, fervante d'I fabelle, Mademoiselle Dangeville
la jeune.

CARLIN, Valet de Léandre, Le Sieur Armand.

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"

s'y divertit davantage, parce qu'on » ne la revoit que comme une Farce pleine de gayeté; au lieu que l'Auteur » avoit, fans doute, prétendu la donner » comme une Comédie dans les formes: ainfi la critique ayant déja prononcé » fur la maniere dont les connoiffeurs » devoient la recevoir, nous n'y appor» tons plus cette févérité qui l'avoit profcrite; l'indulgence des Spectateurs » fait grace à M. Regnard du peu de » foin qu'il a pris d'obferver les régles, » & fe livre tout entiere au plaifir qui » résulte de cette irrégularité.

رو

دو

رو

« En effet, tout le monde convient » que le plus honnête perfonnage de la Piéce, eft celui de Léandre, dont » l'Auteur a voulu étaler le prétendu ri» dicule; nous difons prétendu, parce qu'il ne dépend non plus de nous de » n'être point diftraits, qu'il eft au pou» voir d'un aveugle de jouir de la lu» miere: (a) on ne doit pas confidérer

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(a) L'Auteur des Lettres d'un François, Tome I. page 88. n'a fait autre chofe qu'allonger cette réfléxion qu'il donne cependant pour nouvelle. Voici le paffage. «La Comédie du Diftrait.... Le fond, fi je ne me » trompe, eft vicieux. Des gens raisonnables ne riront » non plus d'un homme qui a le malheur d'être en» traîné par des diftractions involontaires, que d'un au»tre qui a celui d'être fujet à la migraine. La Comé» die ne doit jouer que les défauts qu'elle peut corri»ger. Les plaifanteries que l'on fera fur un boiteux Tome XIV,

G

1697.

1697.

» la diftraction comme un vice, & l'Au

رو

» teur même en convient par ces vers qu'il met à la bouche du Diftrait dans » le quatriéme Acte, Scene VII.

Ma maniere eft fort bonne, & n'en veux point changer.

Je ne reffemble point aux hommes de notre âge,

Qui mafquent en tout temps leur cœur, &
leur visage;

Mon défaut prétendu, mon peu d'attention,
Fait la fincérité de mon intention.

Je ne prépare point avec effronterie,

Dans le fond de mon cœur d'indigne men-
terie :

Je dis ce que je pense, & fans déguisement ;
Je fuis, fans réfléchir, mon premier mouve-

Hent.

Un efprit naturel me conduit, & m'anime;
Je fais un peu diftrait, mais ce n'eft

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crime.

pas un

» lui aideront auffitôt à marcher droit, que la Piéce de » Regnard corrigera un homme qui eft né diftrait. » Mais fi quelqu'un affecte la distraction, c'est celuique l'on ne doit pas épargner. L'attention que » mettent quelques-uns à paroître ne fçavoir ce qu'ils » font, ne vient que de la crainte qu'ils ont de paffer » pour des hommes du commun. Il faut leur faire fentir » combien cette miférable affectation les met au-deffous » de ceux à qui ils évitent fi fort de reffembler. Tout » homme qui veut nous en impofer, fut-ce à titre de » malheureux, mérite d'être démafqué, & facrifié à la » rifée publique. Ainfi le Malade imaginaire, eft un » fujet vraiment Théatral: nous aimons à voir plaifanter un homme de fes défauts, il y a de la barbarie à rire de fes infirmités. »

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