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de l'Académie Royale des Infcriptions & Belles-Lettres.

Du Vendredi 23. Juillet 1762.

l'Abbé BELLEY & M. LE BEAU, Commiffaires nommés par l'Académie pour l'examen d'un Ouvrage de M. le Comte de CAYLUS, intitulé: Recueil d'Antiquités Egyptiennes, Etrufques, Grecques, Romaines & Gauloifes, Tome V, ont fait leur rapport, & ont dit qu'ayant examiné cet Ouvrage avec attention, ils n'y ont rien trouvé qui n'en faffe défirer la publication & la continuation. En conféquence de ce rapport, l'Académie a cédé à M. le Comte de CAYLUS fon droit de privilége pour l'impreffion dudit Ouvrage : En foi de quoi j'ai figné le préfent Certificat. Fait à Paris, au Louvre, ce Vendredi 23. Juillet 1762. Signé, LE BEAU, Secrétaire Perpétuel de l'Académie Royale des Infcriptions & Belles-Lettres.

PRIVILEGE EN COMMANDEMENT pour l'Impreffion des Ouvrages de l'Académie Royale des Infcriptions

& Belles - Lettres.

LOUIS, PAR LA GRACE DE DIEU ROI DE FRANCE ET DE NAVARRE:

A nos amés & féaux Confeillers, les Gens tenans nos Cours de Parlement, Maîtres des Requêtes ordinaires de notre Hôtel, Baillifs, Sénéchaux, Prévôts, Juges, leurs Lieutenans, & à tous autres nos Jufticiers & Officiers qu'il appartiendra, SALUT. Notre Académie Royale des Infcriptions & Belles-Lettres, Nous a très-humblement fait remontrer, qu'en conformité du Réglement ordonné par le feu Roi notre Bifayeul, pour la forme de fes Exercices, & pour l'impreffion des divers Ouvrages, Remarques & Obfervations journalières, Relations annuelles, Mémoires, Livres & Traités faits par les Académiciens qui la compofent, elle en a déja donné un grand nombre au Public, en vertu des Lettres de Privilége qui lui furent expédiées en Commandement au mois de Décembre 1701. mais que ces Lettres étant devenues caduques, elle Nous fupplie très-humblement de lui en accorder de nouvelles. A ces caufes, & notre intention étant de procurer à l'Académie en Corps, & à chaque Académicien en particulier, toutes les facilités & moyens qui peuvent de plus en plus rendre leur travail utile au Public, Nous lui avons permis & accordé, permettons & accordons par ces Préfentes fignées de notre main, de faire imprimer, vendre & débiter en tous les lieux de notre Royaume, par tel Libraire qu'elle jugera à propos de choifir, les Remarques ou Obfervations journalières, & les Relations annuelles de tout ce qui aura été fait dans les Affemblées de ladite Académie, & généralement tout ce qu'elle voudra faire paroître en fon nom: comme auffi les Ouvrages, Mémoires, Traités ou Livres des Particuliers qui la com

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pofent, lorfqu'après les avoir examinés & approuvés aux termes de l'article 44. dudit Réglement, elle les jugera dignes d'être imprimés; pour jouir de ladite Permiffion par le Libraire que l'Académie aura choifi pendant le temps & efpace de trente ans, à compter du jour de la date des Préfentes. Faifons très-expreffes inhibitions & défenses à toute forte de perfonnes, de quelque qualité & condition qu'elles foient, & nommément à tous autres Libraires & Imprimeurs que celui ou ceux que l'Académie aura choisis, d'imprimer, vendre & débiter aucun desdits Ouvrages, en tout ou en partie, & fous quelque prétexte que ce puiffe être, à peine contre les Contrevenans de confifcation au profit dudit Libraire, & de trois mille livres d'amende, applicable un tiers à Nous, l'autre tiers à l'Hôpital du lieu où la contravention aura été faite, & l'autre tiers au Dénonciateur: à la charge qu'il fera mis deux exemplaires de chacun desdits Ouvrages dans notre Bibliothéque publique, un dant celle de notre Château du Louvre, & un dans celle de notre très-cher & féal Chevalier Garde des Sceaux de France le Sieur Chauvelin, avant que de les expofer en vente; & à la charge auffi, que lefdits Ouvrages feront imprimés fur beau & bon papier, & en beaux caractères, fuivant les derniers Réglemens de la Librairie & Imprimerie, & de faire registrer ces Préfentes fur le Regiftre de la Communauté des Libraires & Imprimeurs de Paris; le tout à peine de nullité des Préfentes : du contenu defquelles vous mandons & enjoignons faire jouir & ufer ladite Académie & fes ayans caufes, pleinement & paifiblement, ceffant & faifant ceffer tous troubles & empêchemens. Voulons que la copie defdites Préfentes qui fera imprimée tout au long au commencement ou à la fin defdits Livres foit tenue pour dûement fignifiée ; & qu'aux copies collationnées par l'un de nos amés & féaux Confeillers-Sécretaires, foi foit ajoûtée comme à l'original. Commandons au premier notre Huiffier ou Sergent fur ce requis, de faire pour l'exécution des Préfentes tous exploits, faifies, & autres actes néceffaires, fans autre permiffion; Car tel eft notre bon plaifir. Donné à Marly le quinziéme jour de Février, l'an de grace mil fept cents trente-cinq, & de notre Regne le vingtiéme. Signé LOUIS: Et plus bas; Par le Roi, PHELYPEAUX.

Regiftré fur le Regiftre IX. de la Chambre Royale & Syndicale des Libraires & Imprimeurs de Paris, No. 66. fol. 57. conformément au Règlement de 1723. qui fait défenfe Art. IV. à toutes perfonnes, de quelque qualité qu'elles foient, autres que les Libraires & Imprimeurs, de vendre, débiter & faire afficher aucuns Livres, pour les vendre en leurs noms, foit qu'ils s'en difent les Auteurs ou autrement, à la charge de fournir les Exemplaires prefcrits par l'Art. CVIII. du même Règlement. A Paris, le 5. Mars 1735.

Signé, G. MARTIN, Syndic.

ANTIQUITÉS

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RECUEIL D'ANTIQUITÉS

EGYPTIENNES, ETRUSQUES, GRECQUES, ROMAINES,

ET GAULOISES.

PREMIERE PARTIE.

L

DES EGYPTIENS.

AVANT-PROPOS.

ES Egyptiens ont obtenu la réputation qu'ils méritoient, de grands dans leurs entreprises, & de fages dans leur gouvernement: deux points

de cette importance ne pouvoient manquer d'être fondés fur des principes folides. Nous en admirons les effets, quoique le détail des caufes nous foit inconnu ; l'Hiftoire ne nous préfentant à cet égard que des idées très-générales. Pour fuppléer à notre ignorance, je crois Tome V. A

qu'il faudroit, s'il étoit poffible, examiner féparément toutes les parties de leur gouvernement, & qu'en raffemblant toutes ces piéces féparées, & remontant des effets aux caufes, on pourroit retrouver leurs principes, & former un systême très-approchant de la vérité.

Je ne puis confidérer les Egyptiens que du côté des Arts; mes forces ne me permettant pas de m'élever plus haut: je vais donc préfenter quelques réflexions auxquelles ces mêmes Arts m'ont conduit.

Les bâtimens nous donnent des témoignages certains du fçavoir & des connoiffances que les Egyptiens avoient des forces mouvantes; mais ces témoignages ne conduifent qu'à l'étonnement, & ne peuvent inftruire fur les moyens d'une pareille exécution. L'imagination eft frappée de la quantité & du volume des blocs de matières les plus dures, coupés dans les carrières ; mais la réflexion met en état d'expliquer le premier travail : la patience, la pratique & l'exécution confiée à un grand nombre d'hommes, fuffifent pour se rendre compte de cette opération, d'autant qu'elle étoit devenue nationale, c'est-àdire, que la néceffité de travailler pour la postérité étoit infpirée à toute la Nation. Cette conjecture eft prouvée par une réflexion bien fimple. S'il eft vrai, comme on ne peut en douter, que le pays leur fourniffoit les matières les plus convenables à ce projet, la grandeur énorme de chaque pierre, loin d'être pour eux un obftacle, s'accordoit avec leurs idées particulières; ou, pour mieux dire, ils la regardoient comme un moyen encore plus affuré de parvenir à cette même poftérité, & de la contraindre à les admirer, ou du moins à s'occuper d'eux & de leur éxiftence. Je conviens que les blocs confidérables, coupés dans le milieu d'une montagne, étoient conduits par des pentes jufqu'aux canaux que l'on avoit foin de creufer à ce deffein, quand il ne s'en trouvoit aucun à portée de rendre ce fervice ; je n'ignore pas non plus que l'eau pouvoit être employée non-feulement à conduire

ces pierres énormes, mais qu'il étoit poffible de s'en fervir comme d'un agent principal pour les élever fur le terrein, c'est-à-dire, fur le plan de l'édifice. Sans appuyer fur ces premieres opérations qui demandent des manœuvres & des pratiques liées à plusieurs autres connoiffances, je confens qu'on les regarde comme le fruit de la patience & de la quantité des hommes, ainsi qu'on a dû faire par rapport aux premiers travaux de la carrière. Mais je n'aurai pas la même condescendance pour la fuite des opérations; & je demanderai quelle eft l'impreffion que l'on reffent quand on penfe aux moyens néceffaires pour élever ces mêmes blocs, je ne dis pas fur le haut des pyramides, mais feulement fur les temples & les palais les moins exhauffés. Quelque prévenu que l'on puiffe être contre les Anciens, il faut accorder aux Egyptiens une fupériorité de pratique & de connoiffances dans le mouvement des forces, & convenir que nous en fommes bien éloignés.

Je m'expoferai d'autant moins à parler des moyens qu'ils ont employés, que je fuis perfuadé qu'il feroit impoffible au fçavoir & à l'industrie de l'Europe entière, ( en la fuppofant réunie pour cette opération) de répéter de pareils efforts, ou plutôt de produire ces prodiges de méchanique; en un mot, de conftruire une pyramide abfolument dans les mêmes circonftances de bâtiffe & de proportion, que la plus confidérable de celles qui fubfiftent auprès du Caire, & que l'on connoît pour la plus grande que les Egyptiens aient élevée. Nous pouvons donc nous appliquer encore à cet égard ce que les Prêtres Egyptiens difoient aux Grecs, avec autant de fimplicité que de raison: Vous n'êtes que des enfans. En effet,fans parler des pyramides, les temples & les bâtimens de la Grèce devoient leur paroître des châteaux de carte chargés de colifichets, en les comparant à leurs maffes énormes dénuées de toute efpèce d'ornement, & très-médiocrement percées d'ouver

tures.

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