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Hift. Animal. L. X. c. 46.

Strabon nous apprend qu'il y avoit deux Poiffons, le Strab. L. XVII. Lépidote & l'Oxyrinque, qui étoient généralement ho- P. 558. & 559. norés par tous les Egyptiens; que ce dernier étoit particuliérement adoré, & qu'il avoit un temple à Oxyrinque, capitale d'un Nome qui portoit le même nom. Il y avoit auffi quelques poiffons qui n'étant point adorés par tous les Egyptiens, avoient un culte dans quelques villes ou cantons particuliers de l'Egypte : tel étoit le Latos qui étoit honoré à Latopolis. Les trois poiffons, dont parle Strabon, fe trouvent dans le Nil. On voit par Élien que l'Oxyrinque étoit une des espèces de poiffon de ce feuve, οξύρυγχος ἕνος ο ιχθυς τρέφει δὲ ὁ Νεῖλος. Le Lepidote étoit auffi un poiffon du même fleuve. Plutarque dit que De Ifid. & Ofirà le membre d'Osiris, jetté par Typhon dans le Nil, fut mangé par trois poiffons qu'il nomme; le premier, Lepidote ; le fecond, Phagre ; & le dernier, Oxyrinque. Il ajoûte que c'est pour cela que ces trois fortes de poiffons font en exécration chez les Egyptiens. Mais il fe trompe, puifqu'il y en avoit deux, comme on vient de le voir fuivant le témoignage de Strabon, qui étoient honorés dans toute l'Egypte. L'Oxyrinque avoit un temple dans une ville, à laquelle il donnoit fon nom. Le Lépidote donnoit auffi fon nom à une autre ville de l'Egypte, appellée Lépidote par Ptolémée. Ces dénominations de villes me paroiffent une preuve qui juftifie ce que Strabon a avancé, & qui condamne Plutarque.

Il est bon d'obferver que les noms de ces poiffons ne font point Egyptiens, mais Grecs. Les Grecs en les traduifant en leur langue, ont eu fans doute égard à l'analogie de la Langue Egyptienne, & ont fait attention à ce qu'ils fignifioient en Egyptien, pour les expliquer en termes correfpondans.

Le Phagre étoit ainfi nommé, à cause de sa voracité, du mot Grec pay, payew, qui fignifie manger, dévorer. Il étoit adoré à Syène, fuivant S. Clément d'Alexandrie. Le Lépidote étoit une espèce de poiffon qui avoit des Gent. p. 25.

Admonet. ad

écailles, ou plus belles ou plus fortes que les autres; car fon nom fignifie, celui qui a des écailles, & vient du Grec Aeris, Xénidos, écorce, écaille, dont la racine eft λewo; écorcher, arracher la peau, ôter les écailles.

Le Latos étoit, felon la defcription qu'en fait AthéL. VII. c. 17. née, un très-gros poiffon du Nil. Il s'en trouvoit qui pefoient plus de deux cents livres.

L'Oxyrinque portoit ce nom, à cause de sa tête longue, pointue, de deux mots Grecs, ¿us, aigu, pointu, & puy xos, bec, pointe, roftrum.

Je ne puis finir la copie de cet éclairciffement fans témoigner ma reconnoiffance à M. l'Abbé Mignot, mon Confrère, qui m'en a fait la galanterie, & qui m'a tiré d'un grand embarras.

La forme de la tête du Poiffon que préfente ce Monument, indique affez clairement un Oxyrinque, pour ne pas lui donner d'autre nom.

Longueur trois

pouce dix lignes.

pouces moins une ligne : hauteur urt

PLANCHE XIII

No. I. & II.

J'IGNORE l'ufage auquel ce petit Bas-relief de bronze a été destiné en Egypte. Il eft d'autant plus fingulier, qu'il n'eft point exécuté en creux : quoi qu'il en foit, mon ignorance ne peut être une raison pour ne pas le rapporter : un autre pourra découvrir ce que je n'ai pas même entrevû. Ce Monument eft d'ailleurs affez mal confervé. Il repréfente un Prêtre debout, ayant la tête de loup; une de fes mains étoit faillante, mais elle eft caffée au poignet. Il tient de l'autre une boëte qui me paroît deftinée à renfermer des parfums; du moins elle reffemble à Planche XIX. celle que porte une Prêtreffe d'Ifis, que l'on verra plus bas.

de ce Volume,

Ces détails font apparens, & ne préfentent de fingulier

II

IV

VI

I

que la difpofition du bas-relief; mais cette plaque plus étroite par le bas que par le haut, fait voir fur la partie oppofée à la Figure, deux moulures plattes qui règnent dans fa largeur, & dont les extrémités débordent encore aujourd'hui les deux côtés de la plaque : Voyez le N°. II. Cette circonftance rend l'ufage de ce Monument encore plus difficile à concevoir.

Hauteur de la plaque, deux pouces moins une ligne : largeur du haut de la plaque, un pouce fix lignes : le bas eft diminué au moins de deux lignes.

No. III.

UNE tête de Chien à longues oreilles, creufe, & dif pofée en-dedans pour être portée à la main, &, felon les apparences, dans les proceffions, remplit ce Numéro: elle est de bronze, & n'est pas de la plus parfaite confervation; il lui manque une oreille; elle a même quelque autre bleffure.

Hauteur un pouce huit lignes: longueur deux pouces trois lignes.

N. IV. V. & VI.

J'AI rapporté toutes les Amulettes Perfes que j'ai pu raffembler. J'en ai placé dans tous les Volumes de ce Recueil, & l'on peut voir dans les Explications les raifons qui m'engagent à les inférer dans la claffe des Egyptiens.

Celle que préfente ce N°. eft également gravée en creux fur un cylindre percé dans fa longueur, & d'une espèce de marbre noir. Si l'on pouvoit douter de la communication intime de l'Egypte avec Perfépolis ou l'ancienne Perfe, par rapport aux ufages & au culte religieux, les deux Eperviers que l'on voit dans cette composition, en donneroient d'autant plus la preuve, qu'un de ces oifeaux eft pofé fur le Tau ou la clef, placé derrière un des combattans, & que les réminifcences Egyptiennes fe

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