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l'explication de cette Amulette. Je la regarde comme fingulière, 1o. par la raison que je n'en ai point vû de pareille; 2°. parce que les allégories Egyptiennes, ou plutôt les affemblages de Divinités m'ont toujours paru foumifes au nombre de trois. Nous fçavons d'ailleurs combien ce nombre renfermoit d'idées chez les Egyptiens, & Pythagore nous en inftruit assez ; mais il faut convenir que l'allégorie compofée de deux unités, n'eft pas commune. Je n'ai plus qu'à me renfermer dans l'exacte defcription.

Cette Amulette de porcelaine dure & de couleur verte, eft fimple dans fon travail, médiocre par fa matière, & légère par fon volume; par conféquent elle n'a pû fervir qu'à un homme du peuple. Elle repréfente deux Eperviers placés à côté l'un de l'autre, & fans aucune diftinction, ils ont le difque fur la tête, mais la bélière & la plinthe les réuniffent également, comme on le voit au No. III.

Hauteur neuf lignes longueur de la plinthe, fix lignes.

PLANCHE XXII.

N. I.

CE Monument paroît reffembler à plufieurs de ceux que j'ai rapportés précédemment ; mais la petite différence qui le diftingue, fuffira pour bannir cette première impreffion.

La plus belle confervation, jointe à l'antiquité trèsreculée, rendent en premier lieu cet Horus, ou plutôt ce Prêtre d'Horus recommandable. Il tient d'une main le fceptre furmonté de la hupe, tel qu'on l'a vâ mille fois; mais de l'autre main il porte le Tau, ou la clef, difpofé d'une manière que je n'avois point encore remarquée sur aucun Monument. Je prie le Lecteur d'y faire d'autant plus d'attention, que cette difpofition convient plus qu'aucune autre à la clef, & femble décider la queftion en fa faveur & fans appel.

Hauteur cinq pouces quatre lignes.
Tome V.

I

No, II.

No. II.

JE me fuis fait une loi de faire graver tous les Monu→ mens Egyptiens qui préfenteroient quelque différence: on ne peut parvenir à connoître cette Nation, (fi tant eft qu'on le puiffe) que par la répétition du coup-d'œil & la familiarité des combinaisons.

par

Ce Prêtre, très-bien confervé, eft paré d'un beau & large collier gravé. Il a le fond des yeux d'argent, & la prunelle eft formée par la réserve du cuivre. Il paroît, au premier coup-d'œil, préfenter un Miniftre d'Öfiris mais il n'eft chargé d'aucun attribut de cette Divinité. Il a les deux mains fermées, appuyées l'une contre l'autre fur l'eftomac; elles font percées, & portoient fans doute des inftrumens mobiles & qui ne fubfiftent plus. Son menton eft paré de la plante Perfea; mais fa coëffure, formée par le fruit Colocafia, eft ornée fur le devant par un ferpent, dont la tête faillante ne peut être méconnue, & dont la queue remonte fur la longueur du bonnet.

Cette fingularité mérite une légère difcuffion. En Voy. Tome IV. premier lieu, ce ferpent pourroit être l'Agathodémon, Planche XVII. celui dont l'efpèce a été plus admife qu'aucune autre dans les allégories Egyptiennes. En fecond lieu, on regarde ordinairement comme la tête de la poule de Numidie celle de l'animal que l'on voit fur le milieu du front de plufieurs Figures Egyptiennes ; & c'eft avec raifon, à l'égard des représentations d'Ifis. Je croirois même que la tête de cet oifeau, placée fur celle de cette Déeffe, pourroit avoir été le principe & la fource de ce genre de parure, devenu général ou plus étendu dans la fuite. Je foupçonnois depuis long-tems que cet ornement préfentoit plufieurs variétés, c'est-à-dire, que les Egyptiens avoient admis d'autres corps pour former cette parure; mais je n'en étois pas encore convaincu. Je fçavois bien que l'on y plaçoit affez fouvent une pierre précieuse ou l'équivalent; mais je regardois cet ornement comme

arbitraire : & j'ai reconnu depuis peu, que l'on voit plus ordinairement à cette même place l'extrémité d'une plume d'autruche. Voyez ce que j'en ai dit dans le quatrième Volume. D'ailleurs, le ferpent eft trop visible fur le Monument de ce N°, pour ne le pas reconnoître, & pour douter que les Egyptiens n'en aient employé la repréfentation à cet ufage. Les deux aîlerons, dont cette coëffure eft accompagnée, n'ont rien d'extraordinaire en eux-mêmes. Leurs bâfes portent seulement au-deffus des oreilles une petite bélière fixe & trouée, qui fervoit à pendre des parures mobiles, & qu'il n'eft pas étonnant que le tems

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ait détruit. Ce bronze fondu massif est très-bien confervé. Hauteur fept pouces.

No. III.

CE Monument eft un des plus dégradés par la rouille du verd-de-gris, que j'aie encore vu. Je me fuis même preffé de le faire deffiner, pour conferver la fingularité qu'il préfente; & je me fuis amufé à faire exprimer le defordre auquel il eft parvenu. On voit cependant qu'il représente une Figure marchant dans une proceffion: elle y portoit une branche garnie de fes feuilles, fans qu'il foit poffible de déterminer l'efpèce de la plante ou de l'arbre: cet objet m'a paru peu commun, & mérite d'être observé. A l'égard de la coëffure, celle qui forme fa calotte, retombe fur fes épaules, comme on le voit fur plufieurs têtes d'Ifis; mais cette coëffure étoit autrefois fort élevée; elle paroît avoir été caffée à son extré¬ mité fupérieure: ainfi on doit croire qu'elle étoit encore plus haute; mais on ne diftingue plus aucune forme dans les ornemens. Cette Figure portoit la plante Perféa au menton; & cependant elle paroît avoir de la gorge. - Hauteur totale avec la coëffure & la plinthe, fondue 'du même jet, dix pouces & demi,

Planche IV. N°. I.

N. IV.

Ce petit Bas-relief de porcelaine recouverte d'un émail bleu tirant fur le verd, & d'une très-belle conservation, a été destiné à fervir d'amulette. Il repréfente trois Figures abfolument nues; celle du milieu, fans doute la dominante ou l'objet principal, eft cependant beaucoup plus petite que les deux qui font placées à fes côtés. Il paroît qu'elles repréfentent des Prêtres. Leurs coëffures font très-fimples, & les extrémités en font plus longues qu'on ne les voit à la Figure du milieu. Je ne puis donner aucune raison de cette diftinction. Je dois dire qu'aucune des trois n'est parée de la plante Perfea. La fingularité de ce morceau confifte dans le caractère des traits du visage de ces Figures. Il eft étranger aux Monumens Egyptiens; & je conviens que la gravure n'en donne aulå cune idée. On ne peut deviner l'objet d'une pareille fuperftition. On pourroit en inférer ce que nous fçavons déja, que les Divinités fubalternes de l'Egypte ne nous font pas connues.

Hauteur un pouce & demi: largeur onze lignes.

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CE Prêtre affis eft de bronze: fa tête repréfente celle d'un Epervier. Il eft très-bien confervé, à la réserve de l'extrémité de fa coëffure que le tems a détruite, mais qu'une infinité d'exemples mettent en état de rétablir. La plinthe, & la chaise fur laquelle il eft affis, font fondues maffives en même tems que la Figure. Enfin, le travail du morceau eft bon. Il est même recherché; car les yeux font ornés d'un filet d'or incrufté. Ce Prêtre me paroît pofé dans l'attitude d'un homme qui préfente au peuple un corps qu'il tenoit dans la main droite, mais qui ne subfifte plus, & que l'on venoit adorer.

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Tous les genres de Divinités ou ceux qui les deffervoient, représentés si souvent dans cette attitude & dans cette médiocre proportion, me perfuaderoient que l'on voyoit dans les temples de l'Egypte les mêmes arrangemens de Figures, où fi l'on veut, les mêmes groupes que préfente la Table Ifiaque, c'eft-à-dire, des actions de culte, & traitées dans des proportions auffi grandes que le naturel ; & que par une fuite néceffaire, les particuliers avoient de pareilles représentations dans leurs maifons mais en plus petit volume. Je conviens qu'aucun Auteur ne fait mention de cette espèce de Laraire; mais cette conjecture eft appuyée fur les petits Monumens représentans des Prêtres ou des Divinités convenables aux morts, & qu'on arrangeoit autour de la caiffe des Mumies, dans l'intention fans doute de veiller fur ces corps & de les garder; car il me femble que l'on n'admet ordinairement après la mort que les objets dont on a été occupé dans le cours de la vie.

J'aurai foin de rapporter quelques preuves de cette opinion à mesure qu'elles fe préfenteront.

Hauteur trois pouces quatre lignes : longueur de la plinthe, un pouce quatre lignes.

No. III. & IV.

Planche П

NON-SEULEMENT ces deux petits Flûteurs de bronze conviennent aux Phallus, portés dans les processions, & dont nous fçavons que les Egyptiens ont très-fouvent répété la représentation; mais ils rappellent par leurs bonnets pointus & par leur attitude comique, le fujet d'une Pierre gravée qui repréfente les fêtes données fur le Nil, & que j'ai fait deffiner dans le premier Volume. Je ne garantirois pas plus en cette occafion la grande No. III. antiquité de ces Flûteurs, en particulier & par rapport à l'Egypte, que je n'ai fait celle de l'homme qui joue des deux flûtes fur la pierre gravée; mais je fuis perfuadé que l'un & l'autre de ces Monumens font Egyptiens, &

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