PLANCHE XXXV. No. I. & II. LE Monument Etrufque que préfentent ces Numéros, doit tenir une place diftinguée dans le rang de ceux qui font le moins travaillés; cependant la fonte en eft trèsbelle, & ne peut être mieux jettée. Je ne vois jamais fans étonnement cette connoiffance de la fonte & de la pratique des détails qu'elle exige, alliée avec une pareille ignorance des formes & du deffein. La Figure porte une bélière placée derrière la tête; cette circonftance indique des connoiffances particulières, & des communications avec d'autres peuples. Il femble que cette Figure de femme, dont le visage n'eft formé que par une faillie fur laquelle on a fait une entaille, pour marquer à la fois le nez & la bouche, & dont les yeux ne font exprimés que par deux points; il femble, dis-je, que cette Figure porte un enfant. En conféquence, on pourroit croire qu'elle représenteroit une efpèce d'Ifis faite en Etrurie, fur les récits très-vagues des premiers Voyageurs; je dis, en Etrurie, avec d'autant plus de hardieffe, qu'elle a été Tom. III. p. 67. trouvée dans le Picenum, dont j'ai parlé, & d'où elle m'a été envoyée. Elle a d'ailleurs les caractères que j'ai remarqués dans les plus anciens Monumens de ce pays. PL. XVIII. N°. I. Cette Figure ne fçauroit être mieux confervée; on ne pourroit, fans injuftice, lui refufer une place dans le rang de celles que j'ai rapportées comme très-anciennes dans la claffe des Etrufques, ou des premiers habitans de l'Italie. Hauteur deux pouces moins une ligne. No. III. & IV. APRE's avoir rapporté au N°. précédent une des premières preuves de l'imitation que les Etrufques ont recherchée, je ne puis mieux placer une petite Statue de bronze bronze, que l'on peut regarder comme originale, & dans Ce bronze eft très-bien confervé. Pl. LXXXIX. No. II. & III. N. V. & VI. CETTE petite Figure de Soldat convient dans une Planche deftinée à préfenter quelques-unes des premières manières des Etrufques. On ne peut nier que la comparaison de cette Figure avec les précédentes ne prouve un progrès dans le mouvement & dans l'action; car d'ailleurs le vifage eft à peine formé. Les autres parties, & fur-tout les extrémités ne préfentent aucun détail. La main, ou la forme qui la repréfente, eft fimplement percée pour recevoir le dard que, felon les apparences, le Soldat étoit prêt à lancer. Le bouclier rond tient au corps, c'eft-à-dire, qu'il n'en eft féparé par aucun trait. En un mot, on ne voit ici qu'une première idée de figure humaine; mais cette idée eft originale: elle n'eft pas fans jufteffe, & l'impression nationale ne peut être plus fenfible. Ce petit bronze est bien conservé. Il ne lui manque aucune partie. Hauteur deux pouces neuf lignes. J'AI rapporté dans le quatrième Volume une plaque de marbre tendre, gravée en creux, & préparée pour fervir de moule à des parures & à plufieurs petits ornemens Romains, dont il eft vraisemblable que la matière étoit ou d'or ou d'argent. Cette plaque n'étoit que l'étude d'un homme qui cherchoit à s'inftruire; mais elle certifie au moins l'ufage & la pratique de ce procédé. Elle ne permettoit cependant pas de parler avec l'affûrance que celle de ce N°. peut donner. Le détail des gravûres de ce morceau prouvera que cet ufage étoit ancien, même chez les Etrufques,& qu'ils l'employoient à faire des amulettes, des boutons, des anneaux, &c. On pourroit croire qu'ils ont |