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diftinction, parce que les bords de leur ouverture font circulaires, de même figure & de même épaiffeur dans leur contour. Dans les autres genres les deux lèvres font toujours dif femblables à plufieurs égards.

La lèvre droite ne change jamais de figure dans bien des Lèvre droite, efpeces, elle est toujours mince & tranchante ( Kambeul 1. gen. 5. Yet, gen. 8. pl. 3, &c. ), ou épaiffe (Piétin, gen. 4. pl. 1.); dans d'autres, elle fe replie à un certain âge & fuivant certaines circonftances (Pouchet 2. gen. 5. pl. 1.), ou bien elle prend un bourrelet au dehors (Vojet 12, Jabik 13. pl8.), ou des dents au dedans (Barnet 1. gen. 3. pl. 10. ). Lorfque la coquille vient à augmenter le nombre de fes fpires, après que la lèvre droite a pris un bourrelet extérieur, ce bourrelet refte dans l'endroit où il s'eft formé : c'eft pour cette raifon que l'on voit tant de coquilles qui ont fouvent un bourrelet (Saburon 8. pl. 7.), & quelquefois plufieurs (Vojet 12, Jabik 13. pl. 8.) répandus fans ordre fur leurs fpires. Je ferai remarquer que je n'ai encore apperçu cette efpece de bourrelet que dans les Limaçons operculés, & il differe trop des futures élevées fur certaines coquilles caffées, comme celle que l'on voit fur le dos de la coquille du Salar (8.pl.6.) ou đu Téfan ( 5. pl. 7.), pour qu'on puiffe les confondre.

La lèvre gauche differe effentiellement de la lèvre droite Lèvre gauche. en ce que, dans les coquilles à ouverture droite, elle est toujours fermée en tout ou en partie par la convexité d'une por tion de la premiere ou de la feconde fpire. Lorfque les fpires font tournées horizontalement, ou roulées de maniere qu'el les s'enveloppent & fe recouvrent entierement ou prefqu'en entier les unes & les autres, c'est le côté de la premiere fpire qui fait toute la lèvre gauche; il eft pour lors arrondi, & formé par une ligne droite (Rouleau, gen. 1. pl. 6.), ou convexe (Goffon 2, gen. 1. pl. 1.), Pucelage (gen. 11. pl. 5.). Quand les fpires ne fe recouvrent que de moitié ou environ, c'eft la feconde fpire qui forme la moitié inférieure de la lèvre gauche; celle-ci eff alors arrondie & conyexe dans cette partie (Kambeul 1. gen. 5. pl. 1. ), & droite ou creuse dans l'autre (Minjac 6. pl. 7.). Lorfque les fpires ne s'appliquent que par le côté de maniere qu'elles ne fe coupent en aucune façon ni les unes ni les autres, comme dans le Ver

Son canal.

Supérieur.

Inférieur.

met (pl. 11.), il n'y a aucune distinction entre la lèvre gauche & la lèvre droite; parce que, comme je l'ai dit cideffus, les bords font parfaitement femblables dans leur

contour.

Ce n'eft qu'à côté de cette lèvre qu'on apperçoit l'ombilic dont j'ai parlé plus haut (pag. xxxiij. ): il femble qu'il en dépend du moins en quelque chofe, puifqu'il ne fe trouve que dans les coquilles dont la lèvre gauche eft fort petite ou formée par une très-petite portion de la feconde spire, & qu'il eft d'autant plus grand que la lèvre gauche eft plus petite, comme il eft facile de le voir dans le genre du Sabot (pl. 12.), & dans celui de la Natice (pl. 13.).

Ce que je viens de dire de la lèvre droite des Limaçons qui ont l'ouverture à droite, doit s'appliquer à la lèvre gauche de ceux dont l'ouverture eft à gauche, comme à celle du Bulin, & à celle du Coret (gen. 2. & 3. pl. 1.).

La plupart des Limaçons, fur-tout ceux dont l'animal est analogue aux Pourpres, ont une efpece de goutiere ou de canal (D. Yet. gen. 8. pl. 3.) creufé dans l'extrêmité fupérieure de l'ouverture: quelquefois ils en ont un femblable pratiqué dans l'extrêmité oppofée (E. Yet. gen. 8. pl. 3.). Je nomme le premier canal fupérieur, & le dernier canal inférieur. Il s'en trouve auffi quelques-uns qui ont à côté du canal fupérieur un autre canal creufé au haut de la lèvre droite, comme l'on en voit un en F dans la coquille de l'efpece de Pourpre que j'appelle Kalan (30. pl. 9.). C'eft la feule des coquilles du Sénégal où j'aie obfervé cette particularité, & je fçai qu'elle eft commune à plufieurs autres efpeces de Pourpres à peu près femblables, qui fe trouvent dans la Méditerranée.

Le canal fupérieur eft ou fort court (D. Sakem 1. pl. 7.), ou fort allongé ( C. Bolin 20. pl. 8.); quelquefois évafé (Nivar 31. pl. 9.), retréci (Cofar 22. pl. 9), ou fermé comme un tuyau (Jatou 21. pl. 9.); quelquefois fans échancrure (Vojet 12. pl. 8.), & quelquefois profondément échancré (Fafin 7. pl. 7.).

Le canal inférieur eft toujours fort court & plus petit que le canal fupérieur; quelquefois échancré, mais ordinai rement fans échancrure,

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Il n'y a rien de particulier dans l'ouverture de la coquille Ouverture des Conques: ce n'eft qu'une longue fente (A. M. F. T. B. des Conques. Huître. pl. 14.) formée par l'éloignement des battans, & d'autant plus grande qu'ils s'écartent en s'ouvrant davantage. Il y en a cependant quelques-unes dont les battans étant fermés, ont quelques autres ouvertures naturelles. La Muffole (pl. 18.) en a une fur le devant de fa coquille à l'opposé du fommet; les Solens, la Pholade & le Taret ( pl. 19.) en ont deux, dont chacune eft placée aux extrêmités de leur largeur.

4.

L'Opercule ne fe trouve, comme je l'ai dit ci-devant, que dans les Limaçons que j'appelle Operculés. C'eft une petite OPERCULE piece cartilagineufe ou pierreufe, de figure variable, mais toujours plate, & fort petite eu égard au corps des fpires de la coquille.

Il est toujours attaché en deffus du pied de l'animal. Dans Son attache les uns, on le voit à fon extrêmité poftérieure, de forte qu'il s'éloigne confidérablement de la coquille quand l'animal l'étend pour marcher (Jamar, pl. 6. O.): dans d'autres il est placé vers le milieu de la longueur du pied (Sakem, pl.7.0.): dans d'autres enfin il eft fixé à fa racine, de maniere qu'il joue par une espece de charniere fur le bord de la lèvre gauche de l'ouverture, comme dans le genre de la Nérite (pl. 13.). Il imite parfaitement en cela le fecond battant des Coquillages Bivalves.

Il y a une particularité remarquable dans les opercules qui ne font pas attachés immédiatement à la racine du pied, comme on les voit dans les Nérites; c'eft que lorfque le pied de l'animal, celui de la Pourpre par exemple, vient à fortir de fa coquille, l'opercule demi-rond qui fe trouvoit préfenter fa pointe fupérieure à l'extrêmité fupérieure de l'ouver ture lorfqu'il la bouchoit, la préfente au contraire à fon extrêmité inférieure, ce qui ne s'opere que par un retournement entier de cette partie. On obferve ce retournement de l'opercule d'une maniere affez fenfible non-feulement dans la Pourpre, mais même dans le Rouleau, dans le Buccin & dans plufieurs autres Limaçons operculés, lorfqu'on voit attentivement l'animal fortir de fa coquille, ou y rentrer pluGeurs fois de fuite.

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Sa fubftan

ce,

Sa figure.

Je n'ai obfervé d'opercule pierreux que dans le genre de la Nérite (pl. 13. ) & dans la 4o efpece de Natice que j'appelle Gochet (pl. 13.). Dans tous les autres Coquillages operculés il eft cartilagineux, épais dans les uns (Sakem pl. 7. Bolin pl. 8. &c.), & fort mince dans les autres (Buccin, Cerite, pl. 10.). Sa furface extérieure eft toujours fillonée de plufieurs lignes concentriques & paralleles à ses bords.

Quant à fa figure elle eft ronde ou orbiculaire dans quelques Limaçons (Cerite, pl. 10. Vermet, pl. 11.), demironde (Pourpre, pl. 7. Natice, Nerite, pl. 13.), ovale ou elliptique dans d'autres (Rouleau, pl. 6.). On croit commuSon ufage. nément qu'il fert toujours à fermer exactement la coquille, & même à fervir de couverture & de défense à l'animal contre l'attaque des corps étrangers: cela eft vrai dans celles où il prend la forme de l'ouverture, comme dans les ouvertures rondes, demi-rondes ou ovales de la Cerite (pl. 10.), de la Nérite (pl. 13.), & du Jatou (pl. 9.). Mais à l'égard des coquilles dont l'ouverture eft fort allongée, & de figure différente de cet opercule, je ne vois pas de quel ufage il peut être aux animaux qu'elles renferment, car il ne bouche fouvent pas la cinquiéme partie de l'ouverture. C'est ce que j'ai obfervé dans les Rouleaux & dans quelques efpeces de Pourpre.

Il differe de l'opercule des Limaçons terreftres.

fe

L'opercule des Limaçons operculés differe de celui des Limaçons univalves & terreftres, en ce que l'animal le prend dès fa naiffance, & en même tems que fa coquille, comme le remarque fort bien Ariftote (1), & après lui le Docteur Rondelet (2); au lieu que celui des Limaçons terreftres se forme tous les ans une ou plufieurs fois, & cela dans les tems où ces animaux veulent fe mettre à l'abri de la féchereffe occafionnée par les chaleurs ou les froids exceffifs. Il confifte en une bave vifqueufe, fortie du corps de l'animal, & durcie en une croûte blanche affez épaiffe, mais peu fo

(1) Hift. anim. lib. 4. cap. 4 & 15.

&

(2) Operculum utrique huic generi ( Purpura & Buccino) adhæret nativum, cæteris omnibus turbinatis.... Öperculum etiam jam inde ab ortu omnia gerunt (de Turbinatis loquitur). Statim ab ipfâ procreatione turbinatis operculum ineffe dicit, ad difcrimen Cochlearum, qua ipfæ fibi ex glutinofo humore, five ex muco fuo oper culum conficiunt, Rondel. Teftac. lib. 2. cap. 3. pag. 79.

lide, plutôt coriace que cartilagineufe, de fubftance crétacée qui fait effervefcence avec les efprits acides. Cette croûte ne tient jamais au corps de l'animal, & elle differe encore des vrais opercules en ce que fa furface extérieure ne montre aucuns fillons concentriques.

Tous les opercules pierreux font de nature crétacée & fe Remarque. diffolvent avec effervefcence, comme les coquilles, dans les efprits acides: mais les opercules cartilagineux réfiftent à leur action. Ceux-ci portent avec eux une efpece d'onctuofité ou de graiffe, qui, lorfqu'on les brûle fur des charbons, répand une odeur forte, quelquefois affez gracieuse, mais pour l'ordinaire infupportable. On difoit autrefois que leur fumée étoit un remede fouverain pour les vapeurs & l'épilepfie telle eft la vertu qu'on attribuoit fur-tout à celui d'une espece de Pourpre que j'appelle Kalan ( pl. 3. ), & que Rondelet (1) croit être le Conchylium des anciens; mais on en fait peu d'ufage aujourd'hui.

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Le terme de Battans a été confacré pour défigner les deux pieces des Conques Bivalves, fans doute parce qu'elles font BATTANS à peu près égales entr'elles, ou de forme affez femblable, comme font ordinairement les battans d'une porte. On peut dire qu'elles different des deux pieces des Limaçons Operculés, ordinairement par leur nature, & toujours par leur forme: car dans celles même dont l'opercule eft pierreux, cet opercule a toujours une forme applatie, du moins n'en a-t-on pas encore vû qui fût turbiné, c'est-à-dire, tourné en plufieurs fpires creufées en dedans; & toutes ont toujours le corps de leur coquille compofé de plufieurs volutes d'une grandeur démefurée eu égard à celle de cet opercule. Les Bivalves au contraire ont, comme je viens de le dire, deux pieces à peu près de même forme, de même grandeur, & conftamment de même nature. D. G. fig. 1. pl. 16. montrent les deux battans de la coquille d'une Came.

6°.

ATTACHES

On voit dans la furface interne de ces battans, plufieurs taches enfoncées qui font connoître le lieu où les mufcles DES MUSdu corps de l'animal leur étoient unis: c'eft ce que j'appelle CLES. les attaches. Elles prennent la même forme que les mufcles

(1) Teftac. lib. 2. cap. 15. pag. 86 & 87.

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