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RE.

7°.

dont je parlerai ci-près (1); & c'eft pour cette raifon que dans mes defcriptions je ne diftingue point cet article de celui des mufcles, pour éviter les répétitions.

Il n'eft pas ordinaire de trouver une charniere dans la CHARNIE- Coquille des Limaçons operculés, on en voit cependant une apparence dans celle de la Nérite : il y a quelquefois à fon Des Lima- opercule O. (pl. 13. Dunar.) deux dents q. r. qui s'engrainent avec deux dents pareilles de la lèvre inférieure de la coquille.

cons.

Des Con

ques.

8°.

La charniere des Conques fe trouve toujours placée proche des fommets & même au-deffous d'eux. Les dents qui la forment font quelquefois en petit nombre, comme dans les Tellines (pl. 18. C.); quelquefois elles font nombreuses, comme dans le Fagan, la Muffole, &c. (pl. 18. ). Elles fervent à affermir les battans, & à les contenir toujours dans la même place.

Toutes les coquilles des Conques ont un Ligament qui les LIGAMENT. unit enfemble proche des fommets & de la charniere. Ce ligament les affermit, & les fait ouvrir par fon reffort qui a quelque chofe de fpongieux.

Sa fituation.

9o. PÉRIOSTE.

Il eft différent dans diverfes efpeces de Coquillages. Ceux dont la charniere n'eft point dentée l'ont en dedans, ou dans l'épaiffeur du talon ou des bords de la coquille, comme dans l'Huître, le Jambonneau, &c. (pl. 14. & 15. L.); il eft au contraire placé au dehors des coquilles dont la charniere eft dentée, parce que s'il étoit placé en dedans il couvriroit les dents de la charniere, & rendroit leur ufage inutile: les Cames & les Pétoncles (pl. 16. & 18.) font dans ce cas. Ces derniers font ordinairement fecs & caffans lorfqu'ils paffent quelque tems hors de l'eau ; mais dans l'eau ils s'amolliffent comme un cuir fort, de forte qu'ils fe courbent & fe redreffent fans fe caffer dans le tems de l'accourciffement & du relâchement des mufcles qui attachent intérieurement l'animal à fa coquille.

Si l'on regarde les coquilles comme les os des Coquillages, on doit regarder la membrane qui enveloppe la plupart comme leur périofie. En effet elle en fait l'office, puifqu'elle contribue à leur confervation & à leur accroiffement, Ce (1) Page lv. & lvj.

périofte ne recouvre jamais leur furface interne, mais feulement l'externe, tant dans les Limaçons que dans les Con ques, quoique quelquefois il fe replie un peu fur leurs bords, comme il arrive au Jambonneau (pl. 15. R.). Dans les unes il est fort mince, comme dans les Vis (pl. 4.) & les Pholades (pl. 19.); dans d'autres il eft fort épais, comme dans le Nivar (pl. 9.) & la Muffole (pl. 18.); dans d'autres enfin il est fi délié qu'il paroît ne pas exifter, ou même il n'existe pas, comme dans les Porcelaines & les Tellines (pl. 4. & 19.).

Je ne diftingue la Nacre comme partie de la coquille que pour faire connoître par ce titre quelles font celles qui en portent, celles qui n'en portent pas, & enfin celles dont la fubftance tient le milieu entre la nacre & la nature ordinaire des coquilles.

PARTIES DE L'ANIMAL.

MON deffein n'eft point de parler ici des parties intérieures qui regardent l'anatomie des Coquillages. Ce fujet a été traité affez amplement par plufieurs Auteurs célebres, tels que Harder (1), Heyde (2), Lifter (3), Swammerdam (4), Mrs. Mery (5), de Tournefort (6) & Duverney (7); d'ailleurs la ftructure de ces parties, leurs fonctions, leurs ufages, &c. font pour la plûpart fi difficiles à déterminer, fur-tout dans les Bivalves, que les Auteurs que je viens de citer ne fe font. prefque jamais accordés dans les noms & les ufages qu'ils leur ont attribué; le petit nombre même qu'ils en ont déterminé fouffre encore des difficultés, & laiffe bien des chofes à defirer.

Je me borne donc aux feules parties extérieures, à celles

(1) Examen Anatomicum Cochlea terreftris demiporta.

(2) Anatome Mytuli.

(3) Exercitatio Anatomica, prima de Cochleis terreftribus & Limacibus. Exercitatio Anatomica altera de Buccinis fluviatilibus & marinis.

(4) Biblia Naturæ.

(5) Moule d'Etang. Mém. de l'Académie, année 1710.

M. Du

(6) (7) Leurs manufcrits font dans les registres de l'Académie. On fçait que verney avoit travaillé avec un foin particulier l'anatomie des Coquillages: il feroit à fouhaiter que fes ouvrages fur cette matiere fuffent rendus publics, nous y trouverions fans doute beaucoup d'éclairciffemens & d'obfervations neuves qui feroient éga lement honneur à la nation & à la mémoire de ce célebre Anatomiste.

10o. LA NACRE.

que la vûe & le toucher font appercevoir & reconnoître facilement fans le fecours du scalpel anatomique: j'en diftingue vingt, qui font:

1o. La Tête.

2o. Les Cornes,
3o. Les Yeux.
4o. La Bouche.
5o. Les Mâchoires.
6o. Les Dents.
7°. La Trompe.
8°. Le Col.
9°. Le Corps.

12°. Les Trachées.

13°. Les Ouïes.
14°. L'Anus.

15°. Le Cœur.

6°. Les Mufcles.

17°. Le Sexe & les Parties de la génération.

18°. Les Œufs.

1o.

TÊTE.

2o.

10°. Le Pied.

11o. Le Manteau.

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La Tête eft une espece d'éminence ronde & charnue, qui fe préfente à la partie antérieure & fupérieure du corps des Limaçons (T. Coret, planc. 1. ). Swammerdam y a fçu trouver un cerveau, qu'il dit être mobile & capable de fe porter de devant en arriere : il eft compofé de deux parties globuleufes, féparées l'une de l'autre, à peu près comme dans le cerveau humain.

Dans les Conques telles que l'Huître (pl. 14.), la Came (pl. 16.), &c. je n'ai encore rien apperçu, non plus que les obfervateurs, que l'on puiffe regarder comme la tête, à moins qu'on ne veuille donner ce nom à une petite éminence ronde qui eft au-deffous de la bouche; en ce cas on feroit en droit de dire que les Conques ont la tête dans la partie inférieure de leur corps, au contraire des Limaçons.

Les Cornes ne fe trouvent que dans les Limaçons, encore CORNES. quelques-uns d'eux en font-ils dépourvus, comme le Sormet (pl. 1.), & le Mouret (pl. 2. ). Ceux qui en portent n'en ont jamais moins de deux, & jamais plus de quatre. Elles font toujours placées fur les côtés de la tête ou à son Leur ficua- origine (Coret, pl. 1. ), ou à fon extrêmité ( Porcelaine pl. 4.).

Leur nom

bre.

tion.

Leur ftruc

ture.

Elles varient auffi par leur ftructure interne. Dans le genre du Limaçon terreftre, comme dans le Kambeul (pl. 1.),

ce font des efpeces de tuyaux creux CC. DD. qui ont la faculté de fe replier & de rentrer en eux-mêmes, par le moyen d'un mufcle qui en tire l'extrêmité jufques dans l'intérieur de la tête. Ce muscle eft le nerf optique lui-même, fuivant Swammerdam.

Dans tous les autres Limaçons elles paroiffent compofées de fibres longitudinales, tantôt à un, tantôt à deux plans internes & externes, entrecoupées de quelques anneaux ou mufcles annulaires, tels qu'on les voit affez bien exprimés dans le Foffar (pl. 13.). C'est par le jeu de ces fibres que les cornes s'allongent ou fe raccourciffent au gré de l'animal: mais elles ne rentrent jamais ni au dedans d'ellesmêmes, ni dans la tête, elles reftént au dehors confervant la plus grande partie de leur longueur.

Tous les Auteurs modernes, fi l'on en excepte Swammer- Leur ufage. dam (1), ont pensé, fur la parole de Pline (2), que les Life fervoient de leurs cornes comme de guides pour maçons fonder & tâter le terrein où ils avoient à marcher; mais on ne voit rien dans leur mouvement qui prouve une pareille attention dans ces animaux. Il femble même qu'elles leur font auffi inutiles que les cornes fuperflues ou embarraffantes de certains Infectes; du moins leur ufage n'eft-il pas apparent. On fçait feulement qu'elles ont le fentiment très-fin, & plus délicat que les autres parties de leur corps.

On n'apperçoit des Yeux que dans les Limaçons; mais tous n'en ont pas, comme l'on peut voir dans le Sormet (pl. 1.), & dans le Mouret (pl. 2.) Leur fituation n'est pas non plus la même dans tous: quelques-uns les portent à leur fommet (Kambeul, Ormier, pl. 1. & 2. Y Y.), d'autres vers leur mihieu ( Sakem pl. 7. YY.), & d'autres à leur origine (Libot, pl. 2. Y Y.) Ils font conftamment au nombre de deux. Swammerdam qui a examiné ceux du Limaçon terreftre, dit qu'ils ont la figure d'un bulbe, d'un oignon arrondi dans fa partie fupérieure, & applati du côté oppofé. Il n'y a ap

(1) Perperam autem fomniarunt quidam, quod Cochlea fuis corniculis, ut cæcus baculo fuo utatur, ad viam nimirum quam reptare debent inveftigandam, aut ad explorandum tactuque dignofcendum, an dura fint objecta vel mollia. Bibl. nat. vol. 2. pag. 158.

(2) Cochleis oculorum vicem cornicula bina prætentatu replent. Hift. Mund, lib. xa,

cap. 37.

3o.

YEUX.

Leur fitua

tion.

Leur nom

bre.

Leur ftructure.

4°.

perçu qu'une feule tunique qu'il appelle l'uvée; elle en recouvre la furface interne. Il a encore diftingué dans fon intérieur les trois humeurs, l'aqueufe, la cryftalline & la vîtrée. Malgré ce grand appareil, cet animal & tous les Limaçons, excepté le Pucelage, ont le fens de la vûe fi obtus, qu'il ne paroît pas qu'ils faffent de leurs yeux le même ufage qu'en font les autres animaux.

J'ai remarqué qu'en général ils étoient recouverts par la peau commune qui enveloppe les cornes & la tête; & c'eft vraisemblablement fon épaiffeur & fon opacité qui les émouffe & les rend inutiles.

La Bouche eft fort petite dans les Limaçons, & placée BOUCHE au-deffous de la tête (Coret, pl. 1. B.) ou à fon extrêmité des Limaçons. antérieure (Libot, planc. 2. B.). Elle paroît comme un petit fillon dont la forme varie fuivant les efpeces : dans les unes il eft longitudinal ou parallele à la longueur de la tête (Popel, pl. 10. B.); dans les autres il eft en partie longitudinal, en partie tranfverfal (Bulin, pl. 1. B.). On peut apSes Lèvres. peller du nom de lèvres les bords de la bouche qui forment ce fillon: elles font ordinairement fort petites.

Bouche des Conques.

RES.

5°.

La bouche des Conques eft incomparablement plus grande que celle des Limaçons. Elle fe trouve placée dans la partie la plus baffe de la coquille vers le côté gauche de fa charniere, Tout ce que l'on y peut diftinguer, ce font quatre efde lèvres femblables à autant de feuillets charnus, expeces trêmement minces, qui bordent une ouverture qui aboutit à l'eftomac par un éfophage fort court. Ces lèvres font divifées par le haut, & réunies quelquefois par en bas : elles s'agitent continuellement lorfque l'animal ouvre fa coquille, & obligent par ce mouvement l'eau de paffer dans l'ouverture qui lui fert de bouche. Leur tiffu paroît confifter en un nombre infini de fibres tranfverfales extrêmement ferrées.

On ne trouve point de Mâchoires dans les Conques. La MACHOI- plupart des Limaçons en ont deux verticales, c'eft-à-dire, pofées l'une au-deffus de l'autre, à la maniere des Quadru pèdes: tel eft le Limaçon terreftre que j'appelle Kambeul (pl. 1.). Les autres n'en ont aucune, comme la Gondole (pl. 1.); ou bien ils ont en leur place une trompe qui fort au dehors, comme l'Yet (pl. 3.).

La

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